La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

VIEILLESSE Hébergement 612 places nouvelles pour les personnes âgées Le nouveau schéma gérontologique adopté le 25 février est censé améliorer la situation d’ici 2012 en matière d’accueil des personnes âgées dépendantes. À Besançon notamment, un nouveau projet est en cours avec 86 nouvelles places.

Avec 24,1 % de personnes de plus de 60 ans, le canton d’Ornans est un de ceux où cette part est la plus impor- tante.

E n 2000, les personnes âgées de plus de 75 ans représentaient 6,2% de la population du Doubs. En 2015, elles en représenteront 9,2 % et 13,5 % en 2030. Cette même année 2030, près du tiers des habitants du Doubs aura plus de 60 ans. Le phéno- mène n’est pas nouveau, la population vieillit. Et c’est justement pour prendre en Repères Les 5 cantons du Doubs où la part des personnes de plus de 60 ans est la plus importante Cantons Personnes de 60 ans et plus

compte cette tendance lourde que le Conseil général du Doubs a concocté un nouveau schéma gérontologique 2008-2012 destiné à combler les besoins en matière d’hébergement et de prise en charge de la dépendance. En 2004, un rapport de la chambre régionale des comptes avait pointé du doigt les grands retards de notre département en matière de prise en compte du vieillissement. Claude Jeannerot, pré- sident du Conseil général, semble en avoir tiré les leçons, il l’a réaffirmé le 25 février lors de l’adoption de ce nou- veau schéma. “En 2004, on créait à pei- ne 15 places supplémentaires par an. Depuis 2004, nous sommes au rythme de 86 places par an. Le rapport de la chambre régionale des comptes n’est venu que confirmer ce que nous savions” commente M. Jeannerot. Le nouveau schéma gérontologique départemental prévoit la création de 512 places nouvelles en établissement d’accueil d’ici 2012 “et au moins 100 places supplémentaires pour répondre aux besoins des secteurs qui demeure- raient déficitaires.” Pour l’instant, les récents efforts se sont concentrés plu- tôt sur le Pays de Montbéliard et le

secteur de Besançon : 85 places nou- velles à Grand-Charmont, autorisa- tion pour un E.H.P.A.D. (établisse- ment d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de 52 places à Montbéliard, et, dans les prochains mois, création à Besançon d’un nou- vel établissement : Résidalya. Il sera situé dans le quartier des Hauts-du- Chazal, et prévoit 86 places dont 80 d’hébergement permanent, 3 d’hébergement temporaire, 2 places d’accueil de jour et 1 place d’accueil de nuit. Un arrêté partiel d’autorisation

ajoute le président de l’exécutif. Le budget consacré aux personnes âgées est celui qui progresse le plus dans le département, avec une haus- se de 10 % par an. Cette année, le Conseil général dépensera 65 millions d’euros au bénéfice des seniors. “Nous

ferons aussi de gros efforts pour amé- liorer le nombre et la qualification des personnels en charge des personnes âgées. Le principe d’humanité est fon- damental dans ce nouveau plan” ajou- te le président Jeannerot. J.-F.H.

concerne déjà le finan- cement de 32 places qui ont d’ores et déjà obte- nu les crédits de l’Assurance-maladie. Mais les structures d’hébergement ne consti- tuent pas la seule répon- se de ce nouveau sché- ma départemental. “Nous cherchons tout particulièrement à aider le maintien à domicile. Cette année, 6 000 per- sonnes âgées à domici- le bénéficient de l’A.P.A.”

86 places dans la rési- dence Rési-

ÉDUCATION NATIONALE Six ans dans l’ombre et rien derrière Malgré une présence renforcée par la loi de février 2005 sur l’intégration des élèves handicapés en milieu scolai- re ordinaire, les auxiliaires de vie scolaire sont toujours en quête de reconnaissance et de perspectives. “N os compétences ne sont pas reconnues, on a du mal à entrer en relation avec les profs, on est comme invisible” lâche Bénédic- te Mourot, auxiliaire de vie scolaire au Lycée Pergaud. Son job, rémunéré au S.M.I.C. horaire, est d’accompagner une élève handicapée moteur pendant tout son temps scolaire, midi compris. Comme elle,ils sont près de 150A.V.S.sur leDoubs,recrutés par l’Inspection Académique pour permettre à des enfants en situation de handicap (moteur ou mental) d’avoir une scolarité la plus normale possible. “Nous avons 60 heures de formation seulement” , dispensées par l’I.R.T.S. (ins- titut régional des travailleurs sociaux) et l’Éducation Nationale. “C’est de la sensibilisation” déplore-t-elle. Et au bout de 6 ans (durée maximale des contrats), aucune perspective d’avenir ni de passerelle. Comme ses collègues, Bénédicte demande de la reconnaissance, de la

dalya aux Hauts-du- Chazal.

Amancey Rougemont Étupes Ornans Clerval

26,2 % 26,2 % 24,9 % 24,1 % 23,5%

ASSOCIATION Le printemps arrive La légendaire solidarité entre motards au service des victimes L’association bisontine Solidarité Motards Accidentés (S.M.A.), créée en 2004 par deux Patrick, Brivet et Rodier, n’a cessé de prendre de l’envergure.

visibilité et un fonctionnement transversal avec les enseignants et les familles. “Pourquoi une telle loi si on ne se donne pas les moyens de la faire aboutir ? Une prise en charge par des précaires, de gens fragiles dans un milieu non adapté, ça ne se fait pas. On frise l’absurde.” Début février, elle est allée avec d’autres A.V.S. faire part de ce malaise qui semble insoluble à la rectrice. Celle-ci a promis de faire remonter l’information auprès

Ils vont prochainement

fonder leur association.

des enseignants et au ministère. Les A.V.S. sont soutenus par plusieurs syndicats enseignants et associations. À Besançon, ils vont prochai- nement fonder leur association pour informer sur leur sort, se sentir moins seuls, partager leur expérience. Malgré la noirceur du tableau, l’énergie ne manque pas. “On la trou- ve dans nos “Loulous”. La cause est bonne. On n’a pas envie de plaquer notre boulot.” A.B.

Les motards organisent régulière- ment des actions de sensibilisa- tion.

D evenue fédération natio- nale en 2005 puis recon- nue association d’aide aux victimes de deux roues motorisés fin 2006, cas unique en France, S.M.A. est désor- mais connue bien au-delà du Doubs. “On nous appelle de toute la France. Le bouche- à-oreille commence à fonc- tionner” constate Patrick Rodier, son président. Les actions sont multiples : écoute, compréhension de l’accident, visite à l’hôpital ou en centre de rééducation fonctionnelle, accompagne- ment des démarches admi- nistratives mais aussi pré- vention en milieu scolaire

comme en entreprise. “On sait réparer mécaniquement un homme mais on ne sait pas réparer les têtes et les familles.” Sur le site web de S.M.A., un forum permet d’échanger sans contrainte. Au téléphone, 60%des appels font suite à un décès. “Tu vas bien est un mot banni. On préfère demander quel temps il fait chez eux. Ils nous répon- dent par le temps réel ou celui de leur cœur.” Pour apporter cette aide pratique et mora- le, “donner un maximum d’infos au bon moment pour permettre aux victimes de fai- re valoir leur droit” , ils sont une quinzaine de bénévoles

actifs et quatre écoutants à se relayer en permanence, sans jamais juger. “On est des généralistes et on va cher- cher les compétences là où elles sont.” Export moto, psychologue ou

Depuis 2004, 400 appels ont été recensés. “Un accident touche en moyenne 3 à 4 per- sonnes, donc on en a aidé 1 600 en réalité. Et en pré- vention, si chaque fois on arri- ve à éviter un drame, à sau- ver une vie, c’est bien.” L’idéal désormais serait d’obtenir “plus de subventions pour avoir un ou deux salariés en permanence” , mais ça… A.B.

Bénédicte Mourot, A.V.S. : “On ne veut pas de

avocat spécia- lisé en répa- ration corpo- relle sont sollicités. “Comme les Restos du cœur, on aime- rait ne pas exister mais les gens sont contents qu’on soit là.”

Depuis 2004, 400 appels ont été recensés.

polémique mais juste informer sur qui on est, ce qu’on fait.”

03 81 80 40 78 www.solidaritemotards accidentes.org

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