La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

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T rois millions de kWh par an ! C’est le constat d’une consommation d’énergie trop élevée pesant lourd sur le budget général, qui pousse le lycée agricole de Danne- marie-sur-Crète à investir dans le projet d’installation d’une unité de méthanisation. Le procédé consiste à produire du biogaz par la dégradation de matières organiques. Une fois opérationnel, cet équipement permettrait à l’établissement scolaire d’auto-produire d’une façon innovante de l’énergie pour couvrir plus de 50 % de ses besoins en chauffage et en électricité. Dotée d’une telle structure, l’école s’ancrerait dans une véritable démarche de développement durable. Sur le papier, l’idée est séduisante. Il reste maintenant à la mettre en œuvre. La direction du lycée y travaille depuis plusieursmois. La chambre d’agriculture, laD.R.A.F. (direc- tion régionale de l’agriculture et de la forêt) ainsi que le Conseil régional soutiennent cette initiative. “Nous avons constitué un comité de pilotage” indique le proviseur Mar- cel Ferréol. Un cabinet d’études helvétique est associé à la réflexion. Le groupe de travail a affiné les contours du projet dont le coût est estimé à 1million d’euros. “Nous en sommes actuel- lement dans la phase du choix du scénario.” L’objectif est de dimensionner l’équipement pour qu’il réponde aux besoins de l’établissement scolaire. De cela dépend aussi la défini- tion de la zone de chalandise sur laquelle seront collectés les déchets organiques dégradables. “Nous devons collabo- rer avec des partenaires locaux” estime le proviseur. Le lisier, le reste des cultures, les déchets de repas des col- lectivités, et même les boues de station d’épuration peuvent alimenter une unité deméthanisation. Pour autant, le lycée de Dannemarie n’a pas l’intention de devenir le réceptacle de tous les déchets naturellement dégradables du départe- l’établissement de subvenir à ses besoins énergétiques à hauteur d’au moins 50 %. DANNEMARIE Traitement des déchets En marche vers une unité de méthanisation ! Le lycée d’agriculture de Dannemarie-sur-Crè- te étudie la possibilité d’implanter une unité de méthanisation. Elle permettrait à

Jacques Gonthier, proviseur adjoint, et Marcel Ferréol, proviseur, sont engagés dans ce projet de méthanisation.

ment. “À nous de trouver un équilibre.” Une autre interrogation n’est pas encore levée.“ Il faut savoir ce que l’on fait du digestat” remarque Jacques Gonthier, pro- viseur adjoint. Le digestat est ce qu’il reste dans le conte- neur une fois terminée l’opération de dégradation. “Il a une qualité agronomique forte. Il peut être épandu par les agri- culteurs locaux dans les champs.” Là encore, rien n’est arrê- té. L’organisation de la collecte et la distribution des rési- dus est aussi un problème auquel le comité de pilotage devra répondre.Le groupe de travail a engagé toutes les démarches pour que le projet puisse entrer dans sa phase opération- nelle d’ici la fin de l’année. Le lycée agricole attend beaucoup de cette unité de métha- nisation, unique dans la région, qui pourrait servir de base pédagogique à une formation spécifique d’étudiants inté- ressés par le procédé encore balbutiant en France. Ce projet s’inscrirait enfin dans un programme plus global de modernisation de l’établissement de Dannemarie-sur- Crète (rénovation de l’atelier lait et ovin), qui pourrait deve- nir à terme une sorte de ferme ouverte. T.C.

LUTTER

Plus de cellules de vigilance “Les sectes ne sont pas un non-problème, mais un vrai problème”

Le Centre Contre les Manipulations Mentales région Franche-Comté demande le retour des cellules de vigilance dans les départements pour lutter main dans la main avec l’État contre les mouvements sectaires.

“L e problème sectaire en Franche- Comté est fluctuant comme dans toutes les régions de France mais notre proximité avec la Suisse, envahie par les mouvements sectaires car riche, nous incite à être très vigilants” explique ce membre du C.C.M.M. (Centre Contre les ManipulationsMentales), Roger Ikor région Franche-Comté, qui préfère garder l’anonymat. Mais après les déclarations prêtées à Emmanuelle Mignon, la directrice de cabi- net de l’Élysée, minimisant les dangers de la scientologie et “les diverses déclarations officielles contradictoires” entendues ces dernières semaines, l’association monte au créneau et rappelle son existence. Créée en 1980 au niveau national et en 1988 à Besançon, la structure s’est tou- jours positionnée comme un partenaire privé des organismes publics (D.D.A.S.S., gendarmerie, justice…). Jusqu’en juin der- nier, la M.I.V.I.L.U.D.E.S. (mission inter- ministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), placée directement sous la responsabilité du Premier ministre, prévoyait des réunions régulières au sein des préfectures avec les services de l’État

et les associations pour évoquer les pro- blèmes sectaires. En Franche-Comté, la dernière cellule de vigilance s’est tenue en novembre 2006, à Lons-le-Saunier. Depuis, le C.C.M.M. attend une nouvelle invitation des préfectures et s’inquiète. Si Nicolas Sarkozy a mis récemment un terme aux rumeurs de suppression de la M.I.V.I.L.U.D.E.S. qui circulaient sur Inter- net, il a, à peine élu (juin 2007), rempla- cé les fameuses cellules départementales par “une commission de prévention de la délinquance, d’aide aux victimes et de lut- te contre les drogues, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes”. Éton- nant rapprochement pour des probléma- tiques exigeants des prises de position pourtant très différentes. “Dans certains départements, cette commission s’est réunie mais, une réunion durant en moyenne deux heures, quand on arrive aux problèmes sec- taires, on en parle trois minutes et c’est tout. Nous ne sommes pas d’accord.” Le C.C.M.M. région Franche-Comté a donc décidé de le faire savoir tandis que les ins- tances nationales ont, elles, adressé au Premier ministre un courrier demandant le rétablissement des commissions de vigi- lance. “Sans vouloir entrer dans une polé- mique politique, nous profitons des diverses déclarations officielles pour rappeler qu’on existe.” Et le bénévole de souligner : “Nous sommes une association apolitique et acon- fessionnelle. Notre référence, c’est la décla- ration universelle des droits de l’Homme. Nous ne dénonçons pas les idées des gens mais les méfaits provoqués par ces mou- vements sectaires.” A.B. C.C.M.M. Roger Ikor région Franche-Comté 14, rue Violet Permanence le jeudi de 16 h à 18 h et sur

Les mouvements sectaires existent toujours. Malgré cela, aucune cellule de vigilance ne s’est réunie depuis 2006.

R.V. 03 81 81 81 69 www.ccmm.asso.fr

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