Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012

V A L D E M O R T E A U

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Église réformée

Les protestants croient au rapprochement Les paroisses de Morteau et de Pontarlier ne formeront bientôt plus qu’une seule entité alors que se concrétise la naissance de l’église protestante unie de France, communion luthérienne et réformée.

C hez les protestants com- me chez les catholiques, l’heure est à la mutua- lisation desmoyens. Les communautés n’ont guère d’autre choix, face à la crise des vocations et à la baisse du nombre de pra- tiquants. “Morteau et Pontarlier vont bientôt s’associer dans la paroisse du Haut-Doubs. Il s’agit d’abord d’un regroupement admi- nistratif. Chaque entité conser- vera son identité” , précise Jacques Pfahrer qui préside le conseil presbytéral de l’église réformée de Morteau. Le protestantisme n’a pas tou- jours été en odeur de sainteté dans cette terre de catholicisme qu’est le Haut-Doubs. La proxi- mité avec la Suisse plutôt favo- rable à la Réforme n’a rien arran- gé. En 1532, Guillaume Farel venu prêcher à Morteau fut trai- té de “ribaudaille hérétique” et chassé de la ville. Il revien- dra en 1570 et sera reconduit à coup de fourches par les femmes

Le temple de Morteau et la chapelle des Bassots à Villers ont été financés grâce aux dons de nombreux réformés suisses.

née aux huguenots de Villers est construite la même année en 1893. Le temple de Morteau a été rénové vers 1989 avec le sou- tien financier des églises pro- testantes suisses et françaises, sans oublier l’aide de la ville de Morteau. Car l’heure n’est plus aux clivages religieux. Les temps

du Villers. L’érection du temple tel que nous pouvons le voir aujourd’hui à Morteau s’explique par l’afflux important de familles suisses dans la cité horlogère à la fin du XX ème siècle. Henri Leiser dans son ouvrage “Morteau et envi- rons, d’hier à aujourd’hui” fait

sième dimanche du mois réunis- sent entre 15 et 20 personnes. Ils sont habituellement célébrés par le pasteur Édith Kessler- Heitz. “Quand elle n’est pas là, on sollicite un pasteur suisse.” A la différence de l’église catho- lique où tout est régi par le haut, la chaîne de décision chez les protestants part de la base. Le conseil presbytéral se réunit une fois par trimestre. Les observa- tions émises sont présentées lors du synode régional. Le même procédé se reproduit ensuite à destination du siège de l’église réformée de France basé rue de Clichy à Paris. L’année 2012 a été marquée par la création de l’Église Protestante Unie de France qui associe réformés et luthériens. “C’est une bonne cho- se car on est finalement très proches” , conclut Jacques Pfah- rer. F.C.

coïncider cette migra- tion avec le développe- ment de la chocolaterie Klaus. “C’est l’expansion d’une société suisse en France (Klaus) avec un

ont bien changé. Ceux qui hier étaient per- sécutés peuvent main- tenant enterrer leurs défunts en l’église catholique. “Le temple

Création de la paroisse du Haut-Doubs.

apport non négligeable de per- sonnel venu du Locle. Ces ouvriers et cadres étaient de reli- gion protestante et le Val de Mor- teau s’était toujours opposé au culte réformé. Ces nouveaux arri- vants n’avaient pas de lieu de prière dans la ville, d’où l’érection d’un petit temple non loin du complexe industriel.” La chapelle des Bassots desti-

est trop petit pour ce type d’événement” , poursuit Jacques Pfahrer. Autre signe tangible de réconciliation, les deux com- munautés organisent des réunions œcuméniques en com- mun. On recense aujourd’hui une cen- taine de protestants sur la paroisse de Morteau. Les cultes qui ont lieu le premier et troi-

Le temple de l’église réformée à été construit en 1893 à Morteau.

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