La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Des menaces pèsent sur l’hôpital de Mouthe

Bétontec : le délégué répond

Chiche ! François Hollande cherche à rationali- ser le fonctionnement de nos institu- tions. Et si nous supprimions tout bon- nement les cantons ? Chiche M. le président Jeannerot ? Non, ce n’est pas de la démagogie, bien au contraire. Allez au bout de votre logique dans la très politisée réforme de la carte cantonale que vous avez officialisée le 27 janvier dernier. Car c’est bien vous M. le pré- sident qui avez affirmé devant vos 34 collègues presque ébahis que “le can- ton n’est plus un espace de projet” et qu’aujourd’hui, ce sont les intercom- munalités, communautés de communes et communautés d’agglomération qui sont désormais les vrais espaces de pro- jets. Vous avez entièrement raison car le canton, cet anachronisme adminis- tratif, n’a en effet plus aucune raison d’être, sinon de servir de territoire d’élection à un conseiller général qu’on a depuis bien longtemps dévoyé de sa fonction première qui est d’être le repré- sentant d’une politique départementa- le tout entière, à l’image d’un député qui est non pas le représentant de sa circonscription mais d’abord le faiseur de lois nationales. Votre prédécesseur déjà, feu Claude Girard, affirmait il y a douze ans que les élus cantonaux doi- vent d’abord s’atteler aux dossiers dépar- tementaux en dépassant une étroite vision de cantonniers. Alors plutôt que de servir une tambouille électorale indi- geste, une nouvelle usine à gaz née dans les cerveaux fertiles et si abscons de tel énarque, l’État devrait aller au bout de sa logique de rationalisation. Au moment où le président Hollande se creuse la tête à la recherche de solu- tions pour rendre le millefeuilles insti- tutionnel plus digeste, la solution trou- vée dans ce redécoupage cantonal ne fait qu’alourdir la sauce. Imaginons un seul instant, dans la droite ligne de votre affirmation M. le président Jeannerot, qu’on transfère aux présidents de com- munautés de communes le pouvoir qu’ont actuellement les conseillers géné- raux. Tout le monde s’accorde à dire que les territoires des intercommunali- tés collent beaucoup mieux à la réalité du terrain que les cantons aux contours parfois étranges, et encore plus demain. Estimons que les communautés de com- munes soient les nouveaux cantons. Dans ce cas, ne supprimons pas les Départements comme pourraient le sug- gérer tel démagogue, mais supprimons les cantons et faisons des intercom- munalités le socle d’un Conseil général qui retrouvera en cette hypothèse moder- nité, lisibilité et efficacité. Jean-François Hauser Éditorial

blissements de petite taille” assure la F.H.F. Franche-Comté. Avec sept lits de S.S.R. qui sont une étape pour un patient préalable à son retour à domi- cile, et six lits de médecine, le service serait directement menacé. Leur fonctionnement représente un budget d’1,8 million d’euros par an à l’hôpital de Pontarlier. “Si le S.S.R. est viable, nous avons de la peine à trouver l’équilibre financier pour les lits de médecine” concède Olivier Volle. Mais selon lui, la réalité comp- table de cette situation ne justifie pas une fer- meture qui produirait “des effets de cascades. Si on fermait la partie sanitaire de l’hôpital de Mouthe on générerait d’autres coûts ailleurs. Par exemple, si actuellement un résident de l’E.H.P.A.D. a besoin d’un soin la nuit, on fait appel directement à l’infirmière de soin de médecine. Il y a une synergie entre l’E.H.P.A.D. et le pôle sanitaire qui n’existerait plus” et qu’il faudrait compenser. Dans le cadre de la révision du S.R.O.S. - S.S.R., l’hôpital de Pontarlier va donc faire des propositions à l’Agence Régionale de Santé pour le maintien des lits sanitaires de l’hôpital de Mouthe auquel est adossée la maison médi- cale. Une des options envisagées est de rem- placer les lits de médecine coûteux financiè- rement par des lits de soin de suite, ce qui porterait à 13 le nombre de lits de S.S.R. Ce service serait ainsi plus étoffé, mais sa capa- cité serait encore inférieure aux ratios indiqués dans le rapport. C’est l’Agence Régionale de Santé qui tranchera. Elle devrait rendre sa déci- sion dans les prochains mois.

U n récent rapport commandé par l’Agence Régionale de Santé s’interroge sur l’opportunité de maintenir les services de soins de suite dans les hôpitaux locaux qui ont peu de lit. L’hôpital de Mouthe est dans les premiers concernés. Le sort de l’hôpital de Mouthe n’est pas encore scellé. “Notre objectif est bien de le maintenir” insis- te Olivier Volle, directeur des hôpitaux de Pon- tarlier et Mouthe depuis la fusion des deux éta- blissements le 1 er janvier 2013. Ce n’est pas sur l’avenir de l’E.H.P.A.D. (57 résidents) que pèsent les menaces, mais sur le maintien des sept lits de soins de suite et les six lits de méde- cine que compte l’hôpital de Mouthe. En effet, un récent rapport commandé par l’Agence Régionale de Santé dans le cadre de la révision du schéma régional d’organisation

Les conditions de travail chez Bétontec seraient plus éprouvantes que ne le prétend le directeur Julien Lasserre.

aux dires de son patron. “Ici, l’équivalent d’un Ouvrier Spé- cialisé touche entre 1 300 et 1 400 euros bruts.” Avec objectivité, il reconnaît des points positifs à son supé- rieur, le seul par exemple à avoir fait l’effort d’investir dans un vestiaire où le personnel puisse au moins s’asseoir. “On réclamait cela depuis des années.” Un moindre mal. Mais Claude Brughera n’admet pas les critiques émises vis-à-vis de la pro- tection du salarié en France. “Quand on travaille dans un pays, on doit respecter les droits et les acquis dont béné- ficient les salariés. En Fran- ce aussi on peut être construc- tif en terme d’avancées sociales et la protection des délégués syndicaux, c’est jus- tifié.” Claude Brughera trou- ve aussi que la marge de négociation s’est réduite avec l’arrivée du nouveau direc- teur. “Un salarié qui se sent mieux dans son environne- ment de travail, c’est aussi un salarié plus productif et moins absent. Chacun peut tirer pro- fit du dialogue social.”

C ertains des propos évo- qués par Julien Las- serre, le directeur de Bétontec à Vuillecin, ont fait réagir Claude Brughera, le délégué du personnel. L’article paru en décembre dernier dressait un comparatif des différences observées entre les sites de production fran- çais et suisse du groupe L.S.R. Bétons Holding S.A. Quand le chef d’entreprise estime que les conditions de travail sont bonnes à Vuillecin, Clau- de Brughera voit rouge. “Ce n’est pas vrai. On n’offre pas de très bonnes conditions chez Bétontec. M. Lasserre se réfère peut-être aux sala- riés dans les travaux publics mais les métiers sont diffé- rents. On ne bénéficie plus du régime des “intempéries” alors qu’on travaille parfois à des températures très néga- tives en hiver.” Le délégué du personnel juge utile de pré- ciser que ces dispositions ne sont pas le fait de Julien Las- serre puisqu’elles ont été sup- primées il y a de cela plus de vingt ans. Il revient aussi sur un niveau de salaires correct

des soins - soins de suite et de réadaptation (S.R.S.O.S. - S.S.R.), préconise des seuils en deçà desquels le maintien d’un ser- vice de S.S.R. peut être remis en cause. Une approche que l’antenne régionale de la Fédé- ration Hospitalière de France (F.H.F.) a d’ailleurs vivement contestée car elle menace direc- tement la plupart des hôpitaux locaux. “Les partis pris du rap- port, rédigé par des personnes n’ayant aucune culture géria- trique, aboutissent à proposer des seuils de 30 et 60 lits, qui condamnent ipso facto les éta-

“On générerait d’autres coûts ailleurs.”

Le combat des frontaliers cristallise un certain ras-le-bol

en cause leur affiliation à la Sécurité Sociale.” Selon la C.F.D.T. de Franche- Comté, “la situation actuelle des fron- taliers ne peut perdurer. La solidarité nationale doit être l’élément constitutif de notre société. Elle permet la réduc- tion des effets des crises économiques. Selon la Constitution française, être rési- dant en France impose de cotiser à la Sécurité Sociale.” Pour le syndicat qui parle à travers la voix de son secrétai- re général régional Alain Mischler, “coti- ser en fonction de ses revenus et non pas en fonction de son état de santé, est juste et participe à la solidarité natio- nale intergénérationnelle. Cotiser à la Sécurité Sociale permet de pérenniser notre système de santé qu’eux-mêmes utilisent en cas de maladie grave, de chômage et à la retraite.” Le syndicat estime en même temps que la situation des frontaliers, “avec des déplacements longs, sur un réseau routier encombré et des transports en commun insuffi- sants, doit être améliorée.”

S i le sujet de la défense par les travailleurs frontaliers de leur droit d’option dans l’assurance- maladie fait légitimement les gros titres en ce moment, ce combat ne manque pas de provoquer quelques réactions épidermiques de la part de citoyens, voire de syndicats, pas du tout d’accord avec la cause des fron- taliers. Comme ce lecteur Jean-Paul qui a écrit à notre rédaction pour mar- quer son mécontentement. “En 2009- 2010, le taux de change était à environ 0,66 : est-ce que lorsqu’il est passé au niveau actuel, ces mêmes personnes sont allées manifester et bloquer les fron- tières ? Et quand tous ces frontaliers seront à la retraite, ils seront bien contents de rejoindre le régime général” plaide- t-il. La C.F.D.T. s’est, elle, fendue d’un com- muniqué pour dénoncer ce qu’elle appel- le “un relâchement des liens sociaux en France. Certains vont même jusqu’à remettre

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Le combat des frontaliers n’est pas vu de la même manière par tous.

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