Journal C'est à Dire 162 - Janvier 2011

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D O S S I E R

Rubis Précis

63 ans de précision à Charquemont Petit-fils du fondateur de Rubis Précis, Jean Chapuis dirige l’entreprise spécialisée dans l’usinage de pièces techniques et ensembles montés de précision. Elle exporte dans le monde entier pour le médical, l’aéronautique, le spatial, le luxe.

C omme un symbole, Jean Chapuis a gar- dé une place dans son bureau pour poser la photo de Louis Prétot sur une de ses étagères, son grand-père maternel par qui la “saga” Rubis

Précis a débuté. C’était en 1948. À l’époque, Louis Prétot avait choisi de produire et usiner quelques pièces en installant un atelier dans sa maison de Char- quemont. Très vite, il fallut trou- ver de la place. Quelques coups

de pioche plus tard naissaient le bâtiment “Rubis Précis”, une bar- re de trois étages située à l’entrée de Charquemont capable d’accueillir hommes et machines. Au total, l’entreprise a employé jusqu’à 120 salariés avec

Jean Chapuis (à gauche), P.D.G. de Rubis Précis et Pascal Pintre, directeur technique, devant une machine à commandes numériques dernier cri.

l’horlogerie comme débouché prin- cipal. “À l’époque, nous usinions des pièces en rubis uniquement, et seulement pour les manufac- tures horlogères locales” rap- pelle Jean Chapuis. Soixante-trois ans plus tard, seul le caractère familial de l’entreprise est resté mais le res- te a connu de profonds boule- versements avec l’arrivée de nou- velles machines, de nouveaux salariés et une exportation dans le monde entier. Il a donc fallu trouver de nouveaux marchés et ne plus compter sur France Ébauches qui a représenté jus- qu’à 65 % du chiffre d’affaires : “La diversification est arrivée

au début des années quatre- vingt” se souvient Jean Chapuis. Après avoir plutôt bien passé la crise en 2009, “Rubis Précis” a connu une année 2010 prospè- re et espère un exercice 2011 du même acabit, tout en sachant que

voir les pièces techniques et ensembles montés repartir dans le monde entier. Là, une d’entre elles part aux États-Unis” dit-il. La société de Charquemont pos- sède une sœur - Micropierre à

Besançon - tra- vaillant notamment dans le domaine mili- taire, médical, spa- tial et dirigée par Philippe Chaney.

“La diversification au début des années quatre-vingt.”

l’expérience et le savoir-faire dans le domaine de l’usinage de matériaux nobles

(laiton, titane, or, platine, inox, céramique, saphir…) demeure la meilleure carte de visite. “Ce qui est fascinant, ajoute modes- tement le P.D.G. C’est de voir des camions arriver avec de la matiè- re brute à Charquemont et de

Délocaliser son entreprise, Jean Chapuis n’y a jamais pensé : “Tout est né à Charquemont, le savoir-faire est là, j’habite là” commente le patron. Rubis Pré- cis ne renie pas ses origines… Peut-être la marque du succès.

Les pièces, de taille réduite, s’exportent dans le monde entier.