Journal C'est à Dire 162 - Janvier 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Le Russey

La magie de Noël jusqu’à fin janvier

T ous les ans, Odile Mou- gin dit qu’on ne lui reprendra plus. Trop de travail que cette crèche qu’elle installe de ses propres mains dans sa maison du Russey. Mais à chaque fois, cette retraitée

Mère de six enfants, mamie de 15 petits-enfants, elle a été aidée par Sidonie, sa petite-fille de 18 ans, pour mettre en pla- ce les 19 prises électriques actionnant six manèges. “C’est la 10 ème année que je me suis

bien connue au Rus- sey pour avoir tenu les rênes d’un magasin de meubles ne peut s’empêcher de “rebâ- tir” une crèche tou- jours plus belle. “Ce

lancée dans cette crèche. Petit à petit, elle s’agrandit au point que je l’ai déplacée dans la cheminée” commente notre artiste. Elle profitera des illu-

19 prises électriques actionnant six manèges.

minations avec sa famille jus- qu’à la fin janvier. Passée cet- te date, les illuminations, manèges et autres maisons ani- mées regagneront le grenier… pour être déballés l’année pro- chaine.

sont les petits-enfants qui me poussent… et bientôt les arriè- re-petits-enfants” s’amuse cet- te mamie active qui passe une demi-journée et une nuit entiè- re pour réaliser sa crèche sur le thème du manège et des jeux.

Une crèche sur le thème des manèges.

Odile Mougin s’apprête à ranger sa crèche dans les cartons… pour mieux renaître l’année prochaine.

Environnement La bécasse en danger, les autres oiseaux protégés Le constat des chasseurs est confirmé par les autorités : la bécasse des bois s’est faite rare cette année dans le Haut-Doubs. D’ ordinaire, le Haut-Doubs est un lieu prisé par la rei- ne des bois, surnom donné à la bécasse, limicole au long bec qui se pose de fin octobre et parfois jusqu’à fin décembre sous les sapins du Haut-Doubs avant de migrer vers l’Ouest de la France pour y trouver des conditions métro- logiques plus douces. Cette saison, peu de chasseurs ont aper- çu les plumes colorées de cet oiseau migrateur très discret au point que son faible nombre a alerté les différents réseaux suivant l’espèce, de son lieu de nidification à son lieu de migra- tion. “Le constat est simple, annonce Mickaël Mairot, techni- cien à la fédération départementale des chasseurs. Il s’est vu beaucoup moins de bécasses cet automne. C’est une année exceptionnelle. Les indicateurs sont au rouge.” Si l’oiseau au bec long n’est pas encore menacé, des mesures ont été prises dès le mois de décembre par la fédération de chasse du Doubs qui invite ses chasseurs à être précaution- neux en limitant le prélèvement de trois à une bécasse par jour (N.D.L.R. : la chasse de l’espèce est interdite par temps de neige). Un arrêté préfectoral a été pris le 20 décembre par la direction départementale des territoires (D.D.T.). De son côté, la Ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) basée à Besan- çon qui a demandé une interdiction de chasse du gibier d’eau a été écoutée puisque la préfecture a suspendu la chasse aux oiseaux de passage et au gibier d’eau. Pour la bécasse, d’autres fédérations de chasse ont “copié” le Doubs. Un mois de janvier froid perturberait encore davan- tage cette espèce devenue fragile. Problème, cette restric- tion n’est pas étendue à l’échelle du terri- toire, d’où des critiques. Principale raison à cette disparition rela- tive de bécasses : la sécheresse qui a touché cet été la Russie et les pays de l’Est. “Les bécasses fouillent la terre avec leur bec pour trouver par exemple des vers de terre. Avec la sécheresse, elles n’ont pu bien se nourrir. La reproduction a été mauvaise” commente un spécialiste. Chasseur et naturaliste, Alain Chamouton demeurant à Touillon-et-Loutelet a participé à des baguages d’oiseaux de nuit afin d’évaluer les populations : “Cet automne, j’ai bagué 25 bécasses sur les secteurs des Hôpitaux, Touillon-et-Loute- let, Saint-Antoine, Labergement Sainte-Marie et jusqu’à Recul- foz, calcule-t-il. La dernière, c’était vers le 10 décembre à Dou- cier.” Il est surpris par le nombre d’oiseaux adultes compta- bilisés (24 sur 25), preuve que les naissances ont été faibles cette année. Son travail sur le terrain est relayé par le “Réseau bécasse” - composé de l’office national de la faune (O.N.C.F.S.) et des fédérations de chasseurs - lequel dresse un constat identique : “Globalement, cette saison se caractérise par un déficit en jeunes qui conduit à une faiblesse générale des effectifs. À mi-décembre, l’hiver est bien loin d’être terminé ! Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une véritable vague de froid en janvier qui, si elle était suivie à nouveau par une saison de reproduction per- turbée, aurait un impact sérieux sur la dynamique des popu- lations de bécasses.” D’ici le 31 janvier et la fin de la saison, aux chasseurs de jouer les princes avec la reine des bois. E.Ch. “L’hiver est bien loin d’être terminé !”

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