Journal C'est à Dire 162 - Janvier 2011

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Haute horlogerie Montre française, mécanisme suisse Les montres de luxe Louis-Leroy sont assemblées depuis novembre à Besançon. Un renouveau du “Made in France” même si c’est en Suisse, en Vallée de Joux, que les pièces sont produites.

Dolce Gabbana 5021 061 275 € 137,5 € In Fine f1002 005 125 € 62,5 €

Lacoste la12219 bk 145 € 77,5 €

PRADA vpr56N ZVN 225 € 112,5 €

OAKLEY tightrope 179 € 89,5 €

Ray-Ban rb3025 032/32 115 € 57,5 €

SOLDES ! SOLDES ! SOLDES !

Bruno Laville, maître horloger et le directeur Guillaume Tripet présentent une Leroy 01.

L’ histoire, un éternel recom- mencement paraît-il. Depuis le 6 novembre, les fameuses montres Louis Leroy sortent à nouveau d’un atelier bisontin situé au centre technique de l’horlogerie (C.E.T.E.H.O.R.) installé rue de l’Observatoire. C’est ici que treize horlogers triés sur le volet assemblent des pièces et font naître unemontre qui avait disparu depuis 1954. Le 8 décembre dernier, date de l’inauguration des ateliers d’assemblage, le maire de Besan- çon a qualifié cette date d’historique car elle marque “la marque Louis Leroy depuis 2004. Même satisfecit du côté de Jean- Loup Caron, président de l’association française des ama- teurs d’horlogerie ancienne qui voit l’arrivée de Leroy comme “un retour aux sources et un immense bonheur.” Déjà six Leroy 01 ont été gravées du poin- çon de la vipère de l’Observatoire de Besançon. Plus qu’un symbo- le, une fierté. Mais peut-on réellement consi- dérer comme le symbole du renouveau de l’horlogerie fran- çaise ? Oui, mais très partielle- ment. Si le terme de “Manufac- ture Française” a été évoqué, il semble difficile de se passer renaissance de l’horlogerie haut de gamme à Besan- çon et du made in Fran- ce” a-t-il affirmé en pré- sence de Miguel Rodri- guez, P.D.G. de Festina et propriétaire de la

de sous-traitants suisses en situation de quasi-monopole dans la fabrication de certaines pièces comme il est difficile de se pas- ser des capacités de production helvètes. Malgré cela, la nouvel- le équipe Leroy a tenu que l’assemblage des montres soit réalisé dans les ateliers situés avenue de l’Observatoire à Besançon. Le destin de cette marque est original : quatre- vingt-neuf années durant (1900- 1989), le garde-temps Leroy a en effet obtenu la distinction suprême de “montre la plus com- pliquée du monde” avec ses 26 Suisse passionné de haute hor- logerie qui a décidé d’investir en France. Il est le directeur général de cette entreprise hor- logère composée de douze sala- riés, dont la plupart sont des horlogers, travaillant sur cinq modèles différents de montres. “Le choix de Besançon s’est impo- sé de manière naturelle par rap- port à d’autres sites (Paris, Londres, Le Sentier en Suisse). Il y a l’histoire bien sûr, mais aussi la base de compétence, un accueil positif et chaleureux et la rencontre d’hommes comme Bruno Laville” lâchait-il. Maître horloger bisontin, Bruno Laville gère la conception et la réalisa- complications, telle l’heure de 125 villes du monde, l’heure du cou- cher du soleil, une bous- sole dans la couronne… Ce renouveau est dû à Guillaume Tripet, un

tion de ces chefs-d’œuvre “made in France” dont le prix oscille entre 25 000 et 150 000 euros pièce. Pour l’heure, elles ne seront pas vendues à Besançon mais à Paris et Monaco. Avec ce retour, Besançon recouvre son statut de capitale horlogère française. Les garde-temps bénéficient du label Made in France mais pas du Swiss made. E.Ch.

* A partir du 12 janvier 2011. Sur articles signalés en magasin, en fonction des stocks disponibles.

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Sécurité La frontière suisse est-elle devenue une passoire ? Stupeur en vallée de Joux après un braquage le 14 décembre dernier et l’attaque à main armée d’une bijou- terie située dans le village du Sentier qui abrite la fameuse fabrique horlogère Jæger-LeCoultre ou le musée Audemars Piguet. Ce jour-là, vers 9 h 35, des témoins remarquent une Clio à plaques françaises stationnée “bizarrement” devant l’horlogerie-bijouterie Jacot, située Grand-rue. À l’intérieur, quatre individus cagoulés et porteurs d’armes de poing menacent le personnel et s’emparent de bijoux. Beaucoup de méfaits comme ceux-là sont commis par des Français mais la police vaudoise ne veut pas céder à la psychose.

Le prix oscille entre 25 000 et 150 000 euros pièce.

C’ est à dire : La frontière suisse est-elle devenue une passoire et allez-vous demander un ren- forcement des contrôles à la frontiè- re de Vallorbe ou Mouthe ? Jean-Christophe Sauterel (officier à la Police cantonale vaudoise) : Le ren- forcement aux frontières n’est pas du res- sort de la police vaudoise mais des gardes frontières et de la P.A.F. (Police aux fron- tières) pour vous en France. La Suisse est rentrée dans l’espace Schengen, et si l’on peut croire qu’il y a moins de contrôles aux frontières, ils sont faits à des endroits dif- férents notamment avec les patrouilles. Il n’y a pas d’avant, ni d’après espace Schen- gen. Si un malfaiteur veut entrer sur le territoire suisse, il le peut surtout ici où il y a de nombreux points frontières. Càd : La plupart des méfaits sont com- mis par des Français. Faut-il davan- tage de coopération avec la gendar- merie en France ? J.-C.S. : Grâce aux accords de Paris (1), nous sommes en lien avec la gendarmerie française. Lors du braquage, une patrouille française est venue au Sentier. La coopé- ration joue également pour le service aux personnes. Il nous arrive de coopérer pour rechercher des personnes dans le Jura en mutualisant les moyens comme un héli- coptère ou des motoneiges que les Fran- çais possèdent. Il faut le rappeler : la val- lée de Joux a un des taux de criminalité les plus faibles en Suisse. On a eu une série

Sur les quatre malfrats, deux courent toujours. Ont-ils traversé la frontière à Vallorbe ou se cachent-ils en Suisse ?

de cambriolages que nous avons tous élu- cidés. C’était une bande qui venait du Sud de la France comme ceux qui viennent de commettre le braquage. Il n’y a pas de comparaison possible avec Genève qui doit faire face aux bandes des banlieues lyonnaises. Comme partout, nous avons aussi des cambriolages. Càd : Y a-t-il une psychose ? J.-C.S. : Il n’y a pas de psychose mais je comprends que les gens aient été choqués. Tout cela a frappé les esprits des habitants

mais ces événements demeurent ponctuels et exceptionnels. Au final, il n’y a pas eu de blessés et deux hommes ont été inter- pellés. Ils n’étaient pas des amateurs. En 2007, nous avions eu à faire à trois bra- quages. Ils ont tous été élucidés. Propos recueillis par E.Ch. (1) : Accord entre la Confédération suisse et la République française relatif à la coopé- ration transfrontalière en matière judiciai- re, policière et douanière, signé à Paris le 9 octobre 2007.

L’inauguration des ateliers avec Miguel Rodriguez, P.D.G. de Festina (au centre) en compagnie du maire de Besançon

et du directeur Guillaume Tripet (2 ème en partant de la gauche).

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