Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

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Pontarlier. Trente personnes, du “simple” pêcheur au chercheur en hydro- biologie, bacs pour transporter le poisson, balances pour les peser, règles pour les mesurer, Une pêche électrique pas si fantastique ? La fédération de pêche du Doubs a mené une impor- tante étude sur le Doubs au niveau du défilé d’Entreroches. Si les résultats ne sont pas encore connus, le déficit de truites est criant. Une seule a été capturée à Hau- terive-la-Fresse sur un secteur de 170 mètres. Remonot 1976, une hécatombe. fédération de pêche. Pour l’occasion, des étudiants du labo- ratoire Chrono-environnement de Besançon et leur professeur François De Giorgi ont parti- cipé à la pêche électrique. Il fal-

ont investi le bord et le lit de la rivière. Un déploiement qui a intri- gué les badauds transi- tant sur l’axe Pontarlier-

lait du renfort car à cet endroit, le Doubs est parfois large. Les pois- sons, guidés par l’onde électrique, ont fini dans

L orsqu’elle débarque au bord de l’eau, la fédéra- tion de pêche du Doubs utilise les grandsmoyens. Ce fut le cas début octobre au niveau du défilé d’Entreroches où elle a profité de l’été indien et d’une période d’étiage pour mener une pêche électrique sur deux secteurs

de 170 mètres de long dans le Doubs. Le premier au niveau du pont d’Hauterive-la-Fresse. Le second en face de la grotte de Remonot. Objectif de la mission : réaliser un nouveau comptage de poissons dans le cadre d’un pro- gramme mené sur l’ensemble du Doubs, en amont et en aval de

Morteau. L’opération était pré- vue de longue date : “Nous avons réalisé ce genre de pêche élec- trique en aval de Pontarlier, mais aussi au niveau de La Cluse-et- Mijoux il y a deux ans. Nous sou- haitions désormais étudier ce secteur au niveau d’Hauterive- la-Fresse mais aussi à Remonot pour comparer” explique Tho- mas Groubatch, ingénieur à la

les épuisettes. Ils ont été inven- toriés puis remis à l’eau. Le matin, la première pêche a dres- sé un premier bilan. Peu relui- sant : seule une “truitelle” a été capturée et aucun carnassier au niveau du pont d’Hauterive ! Lot de consolation, beaucoup de gou- jons et de vairons, preuve que l’eau n’est pas de si mauvaise qualité.

Pêche électrique d’envergure dans le Doubs au niveau de Remonot pour comptabiliser les poissons et les inventorier.

À ce stade de l’étude, les cher- cheurs se gardent bien de tirer les conclusions mais évoquent une eau bien trop chaude l’été. Elle a atteint les 28 °C. Un constat partagé par François, Michel et Bernard. Membres de la société pêche de la Truite du Trésor et du Saugeais, asso- ciation de pêche et de protection du milieu aquatique qui gère ce tronçon de 23 km de 1ère caté- gorie entre Morteau et Pontar- lier, ils estiment que ce n’est pas la qualité mais bien la quanti- té d’eau qui crée ici le désordre dans la faune piscicole. Ils ale- vinent, notamment des truites de souche, mais le résultat ne semble pas convaincant au vu de ces premiers résultats. “En 1976, des tonnes de poissons morts ont été ramassées suite à la sécheresse…” se souvient l’un d’eux. Le Doubs, depuis, s’en

est remis. Mais à moins de 0,350 m 3 seconde au niveau de Ville-du-Pont, la rivière en pério- de d’étiage ne convient plus aux truites. Les chevesnes, eux, ado- rent. En l’espace de quelques minutes, la pêche électrique a permis d’en comptabiliser des dizaines dont le poids oscillait entre 700 grammes et 1 kg. “Nous allons réfléchir sur l’état physique du Doubs, savoir si les pertes sont vraiment naturelles ou non. La gestion d’eau depuis le lac Saint-Point ne suffit pas. Il faut réfléchir à un ensemble et notamment à la gestion des zones humides, des têtes de bas- sin” indique Jean-Noël Resch, hydrobiologiste membre du syn- dicat des zones humides. Ces données piscicoles permet- tront à la fédération de pêche d’engager de futures actions. E.Ch.

Les poissons sont classés selon l’espèce. Ils repartiront vivants à l’eau.

Beaucoup de chevesnes, un poisson qui investit la 1 ère catégorie.

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