La Presse Bisontine 217 - Février 2020

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

2

Ces antennes- relais qui avancent masquées

Tristesse Au cours de l’Histoire, les fins de règne, quand elles ne sont pas violentes, sont souvent pathétiques et cruelles pour celui qui quitte la scène. À l’approche de l’échéance demars, on ne peut s’empêcher de ressentir un brin de tristesse pour le maire sortant de Besançon qui s’apprête à rendre son écharpe, peut-être à un suc- cesseur non désiré, après trente-sept années consécutives de mandat, dix-huit ans en tant qu’adjoint puis dix-neuf en tant que maire. Ce sentiment de tristesse était particulièrement palpable lors de sa toute dernière cérémonie des vœux le 8 janvier au Palais des sports de Besançon. Un, parce que cette cérémonie que l’on aurait souhaitée un peu plus solennelle que les autres a une nouvelle fois été gâchée par les outrances demilitants d’extrême gauche et de syndicats qui n’ont plus la moindre idée de ce que l’on nomme la bienséance. Et deux, parce qu’à l’issue de son bref discours, à travers les applaudissements certes nourris, était palpable toute la ran- cœur d’une partie de l’assemblée à l’en- contre d’un maire dont le grand tort à leurs yeux a été de quitter un parti politique pour un autre. Le peu d’enthousiasme desmem- bres de son équipe municipale à l’accom- pagner en tribune constituait un camouflet de plus. Peu regardants sur la notion de reconnaissance, ces élus qui sont pour certains candidats à la succession de Jean-Louis Fousseret oublient que c’est à ce dernier qu’ils doivent aujourd’hui leur place et qu’ils sont encore pour deux mois membres de la même équipe. On aurait sans doute voulu une autre fin de mandat pour le maire de Besançon qui paie cash son inclination à une gauchemoins radicale, moins sectaire, que ces nouveaux adver- saires ont tôt fait de qualifier de dérive droitière. Il a pourtant choisi d’assumer un peu plus le divorce avec ses anciens par- tisans en soutenant, en jusqu’au-boutiste, une candidate - Alexandra Cordier - qui elle-même risque de faire chuter celui - Éric Alauzet - qui caracolait pourtant en tête de la course à l’hôtel de ville, du moins sur le papier il y a encore quelques mois. Si sa protégée ne réussissait pas son pari, c’est sur une touche bien morose que le maire de Besançon devrait faire ses adieux. L’intéressé semble assumer cette posture. Après lui le déluge ? Et peut-être des regrets… n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les Vaîtes : le Conseil d’État donne raison à la Ville pour la D.U.P.

E njeu électoral des municipales, le quartier des Vaîtes mobilise plusieurs juridictions. Une affaire administrative porte sur le volet environnemental avec l’association “Les Vaîtes” comme requérant qui a fait stopper les travaux. Le Conseil d’État ne s’est pas encore prononcé. Une autre affaire, judiciaire celle-là, porte sur les expropriations et les terrains achetés 8 euros du m2 par la Ville de Besançon. La date de l’audience n’est pas encore connue. Enfin, la dernière affaire concerne la dénonciation de la Déclaration d’utilité publique (D.U.P.) par une propriétaire bisontine représentant deux indi- visions. Elle avait gagné en appel mais la Ville a

fait appel d’une décision qui aurait pu faire juris- prudence. Le 27 décembre dernier, le Conseil d’État a déjugé la décision de la Cour d’appel de Nancy du 8 juin 2017 et ainsi donné raison à la Ville. La requérante a deuxmois - soit jusqu’à fin février - pour contester cette décision. Aujourd’hui, le maire de Besançon motive la construction de ce quartier parce que le tram y passe. Sauf qu’à l’origine de l’écoquartier, le tram n’avait aucune existence légale. Pour tous les requérants, il reste une solution : attaquer les futurs permis de construire déposés ici. Les Vaîtes : une ex-zonemaraîchère devenue le terreau fertile de la lutte. n

L’antenne- relais des Vaîtes

camouflée en “faux sapin” tranche à côté des deux sapins devenus secs.

“C

poteau mesure environ 25 mètres de haut. Ce n’est certes pas la saison, mais il ne semble qu’aucune âme qui vive ait daigné vivre dans cet arbre artificiel : pas un nid d’oiseau, seulement quelques toiles d’araignée. L’écorce est réalisée grâce à un procédé époxy. L’an- tenne a le mérite de ne pas dénaturer le paysage. Pour ce qui est de la nocivité des ondes, difficile aujourd’hui de conspuer cet équipement quand la majorité des habi- tants ont leur téléphone collé à l’oreille ou stocké au chaud dans la poche de leur pan- talon. Les mêmes antennes sont déguisées en clocher. En Suisse, le débat fait rage quant au développement de la technologie 5 G : une par- tie des habitants n’en veut pas pour des raisons sani- taires. n

amouflarbre”, voilà comment baptiser l’antenne-relais

installée dans le quartier des Vaîtes à Besançon. Certes, elle n’est pas totalement nou- velle : environ deux ans. Mais elle est tellement discrète dans le paysage qu’il est dif- ficile de l’apercevoir au pre- mier regard. Seul un élément choque : le seul sapin encore vert est l’antenne déguisée en sapin synthétique, les coni- fères naturels n’ayant pas résisté à la sécheresse ou aux scolytes des derniers mois. La Presse Bisontine a consa- cré de nombreux sujets à l’implantation de ces poteaux chargés d’émettre des ondes pour assurer du réseau aux téléphones mobiles. En l’es- pèce, c’est peut-être le seul arbre des Vaîtes qui ne sera pas démoli… si l’écoquartier passe. Installé dans l’exten- sion du cimetière juif, le

Le 27 décembre, le Conseil d’État a tranché : la D.U.P. Les Vaîtes est conforme.

Les agents d’accueil remplacés par une barrière automatique

D epuis septembre, les quatre parkings-relais tram de Témis, Micropo- lis, Fort-Benoît et Hauts-du- Chazal, ne sont plus gérés par des employés en insertion mais par… des barrières automa- tiques. Leur mission - depuis 2014 - était d’ouvrir et fermer la barrière aux automobilistes, de vendre des tickets et d’in- former les voyageurs du réseau Ginko du lundi au samedi. La décision de stopper ce ser- vice a été prise d’un commun accord entre le Grand Besan- çon, le délégataire, et les diffé-

rentes structures en chantier d’insertion : “On a essayé, ça n’a pas fonctionné, constate le directeur de la Régie des Quar- tiers de Besançon. Il a fallu gérer le problème de personnel entre des personnes qui n’avaient pas toutes les mêmes conventions collectives suivant les structures d’insertion qui les employaient. Cela devenait compliqué, ce n’était pas rentable et peu inté- ressant pour ces employés car certains parkings étaient vides, notamment Fort-Benoît et Témis. Ils n’avaient pas grand- chose à faire” poursuit le direc-

teur. Dans le contrat, il était pro- jeté que des personnes en inser- tion montent en compétence en passant leur permis de bus. Aucune n’est parvenue à décro- cher le sésame. Les quatre bâti- ments d’accueil construits par le Grand Besançon lors de l’ar- rivée du tram sont désormais à l’abandon. Les heures en insertion payées par le délégataire Kéolis ne sont toutefois pas supprimées : elles sont redéployées. Cinq per- sonnes ont en effet pour mission la relation clients sur le réseau Ginko. Elles pourront aider les

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Bernadette Cordier, Sarah George, Frédérique Tandin. Contact publicitaire : 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2020 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, N.-B. Béliard, C.A.E.M., Consonances, F. Miller, F. Passard, S.A.S. VagaBon.

Les personnes en insertion chargées d’ouvrir lesbarrières sont déployées sur le réseau Ginko pour conseiller les voyageurs.

personnes à mobilité réduite à se déplacer sur le réseau. Depuis le 1 er juillet, tous les par-

kings sont accessibles avec un abonnement ou titre de transport Ginko. n

Made with FlippingBook flipbook maker