Savitri - Book Five - Canto 2

Heart feels for heart, limb cries for answering limb; All strives to enforce the unity all is. Too far from the Divine, Love seeks his truth And Life is blind and the instruments deceive And Powers are there that labour to debase. Still can the vision come, the joy arrive. Rare is the cup fit for love's nectar wine, As rare the vessel that can hold God's birth; A soul made ready through a thousand years Is the living mould of a supreme Descent. These knew each other though in forms thus strange. Although to sight unknown, though life and mind Had altered to hold a new significance, These bodies summed the drift of numberless births, And the spirit to the spirit was the same. Amazed by a joy for which they had waited long, The lovers met upon their different paths, Travellers across the limitless plains of Time Together drawn from fate-led journeyings In the self-closed solitude of their human past, By the revealing greatness of a look, Form-smitten the spirit's memory woke in sense. The mist was torn that lay between two lives; Her heart unveiled and his to find her turned; Attracted as in heaven star by star, They wondered at each other and rejoiced And wove affinity in a silent gaze. A moment passed that was eternity's ray, To a swift rapturous dream of future joy And the unexpected present of these eyes.

Le cœur s’émeut pour le cœur, le corps pour le corps ; Tout s’efforce d’exercer l’unité que tout est. Trop loin du Divin, l’Amour cherche sa vérité Et la Vie est aveugle et les instruments trompent Et des Pouvoirs sont là qui travaillent à corrompre. Pourtant la vision peut venir, la joie arriver. Rare est la coupe apprêtée pour le nectar, Le vaisseau qui peut tenir la naissance de Dieu ; Une âme préparée à travers mille années Est le moule vivant d’une Descente suprême. Ceux-ci se reconnurent, bien qu’en des formes étranges. Bien qu’inconnus à la vue, bien que vie et pensée Se fussent altérées pour prendre un nouveau sens, Ces corps étaient la somme d’innombrables naissances, Et l’esprit demeurait le même à l’esprit. Surpris par une joie qu’ils avaient tant espérée, Les amants se retrouvaient, leurs chemins se croisant, Voyageurs à travers les plaines du Temps Attirés ensemble de leurs périples distincts Dans la solitude de leur passé humain Au rêve fulgurant d’une extase à venir Et au présent inattendu de ces yeux. Saisie par l’évidente grandeur d’un regard, La mémoire de l’esprit s’éveilla dans les sens. Le brouillard se déchira qui séparait deux vies ; Elle lui offrit son cœur, vers elle il se tourna ; Attirés l’un à l’autre comme deux étoiles, S’émerveillant et se réjouissant l’un de l’autre,

Ils tissèrent leur affinité de leurs yeux. Un instant s’écoula, rayon de l’éternel ;

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