La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

UNIVERSITÉ À la Fabrikà sciences en décembre Vis ma vie de chercheur De jeunes doctorants de

A u moyen d’images, de manipulations ou même de jeux, ils doivent capti- ver leur auditoire, tantôt composé d’adolescents, tantôt d’adultes, lors d’ate- liers rencontre de 20 minutes. “Un exer- cice subtil qui nécessite à chaque fois d’adapter son discours” , reconnaît Hana- ne Adda-Rezig, en deuxième année de thèse à l’Établissement français du sang de Besançon. Et la tâche peut vite s’avérer ardue quand il s’agit de parler oscillateurs, neuros- ciences ou encore immunologie comme dans son cas. “Je travaille à identifier les causes des complications rencontrées chez certains patients ayant reçu une greffe de rein.” Ce dimanche de décembre à la Fabrikà Sciences, elle présentait pour la troisième fois ses travaux, après deux anciens passages dans des écoles. La pré- sentation de lames au microscope avec des échantillons d’intestins de souris et la manipulation de pipettes auront aidé à rompre la glace. C’est justement tout l’intérêt de la démarche menée par l’Université de Franche-Comté à travers ce programme de formation proposée à ses chercheurs. Dans la même lignée que la fête de la science, ou “ma thèse en 180 secondes”, l’Université de Franche-Comté proposent de faire découvrir au public leurs projets de recherche. Un challenge mené dans le cadre de l’expérimentarium.

L’expérimentarium permet la rencontre des chercheurs et du public comme ici avec Hanane Adda-Rezig, spécialisée en immunologie.

l’expérimentarium doit les aider à mettre en perspective leur activité et aller à la rencontre du public. L’opération, initiée et menée depuis une quinzaine d’années côté bourguignon, a déjà porté ses fruits. Ici, elle fait aussi ses preuves depuis trois ans. “Nous organisons 12 à 15 rencontres par an avec les scolaires ou le grand public” ,

même regard sur la recherche. De là à susciter des vocations, il n’y a qu’un pas. “L’idée est aussi de montrer qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’arriver à la recherche” , explique Jérémy Querenet. Un travail en amont est réalisé avec les chercheurs. Pour cette nouvelle session, ils étaient une dizaine à être pris en char- ge du 27 novembre au 1er décembre. “Nous les incitions aussi à évoquer leur expé- rience personnelle ou leur quotidien. Tout est matière à intérêt scientifique.” Une porte d’accès un peu hors norme dans une salle de manipulation, comme celle de Falzon Tetsing Santerelli, pourra ainsi introduire le discours. Ce doctorant rat- taché à l’E.N.S.M.M. n’y avait pas pensé. Pour lui, la principale difficulté est de “tenir un discours cohérent, sans trop s’éloigner de ce dont il est question.” Il évoque ainsi les radars, les G.P.S. ou les satellites pour aborder son cœur de sujet, qui est l’optimisation des oscillateurs d’après le facteur température. n

précise Jérémy Quere- net du service sciences, arts et culture de l’U.F.C. Les chercheurs qui choi- sissent de l’intégrer à leurs heures de forma- tion, y trouvent une mise en perspective souvent bien utile dans leurs tra- vaux ou leur évolution professionnelle. “J’ai- merais bien enseigner et cela me permet d’être à l’aise dans la transmis- sion du savoir” , confie Hanane Adda-Rezig. Quant à leurs auditeurs, ils ne portent plus le

“Tout est matière à intérêt scientifique.”

Falzon Tetsing Santerelli, doctorant à l’E.N.S.M.M., s’est préparé à aller à la rencontre de publics variés.

S.G.

EN BREF

RELIGION

Lancé le 10 décembre Synode diocésain : les débats sont ouverts

Soupe des chefs Suite au succès rencontré les années précédentes, Le Lions club Besançon Granvelle organise la troisième édition de La Soupe des Chefs, le samedi 16 décembre à partir de 9 h 30, sur quatre sites Marché Beaux-Arts à Besançon, Brasserie du Commerce, rue des Granges à Besançon, Super U de Devecey et Super U de Pouilley-les- Vignes. Grâce à la générosité et au talent de restaurateurs locaux, des soupes que ces derniers l’occasion, seront vendues ce jour-là par les membres du Lions club. Les soupes, fournies froides à réchauffer à domicile, sont vendues en demi-litre (5 euros) et en litre (8 euros). Les bénéfices seront reversés à l’association locale Para- déclic pour l’achat d’un paramoteur adapté à l’emport de passagers en situation de handicap. Lip et Racing Une idée de cadeau de Noël ? En collaboration avec son partenaire Lip, le club de football Racing Besançon met en vente des auront préparées spécialement pour montres de marque S.M.B., fabriquées à Besançon. Tous les bénéfices reviendront au club. Renseignements au 03 81 55 64 99 et sur www.racingbesancon.fr

Vient de s’ouvrir pour près de deux ans un synode sur l’ensemble des paroisses du diocèse. Tout le monde est invité à apporter de l’eau au moulin de l’Église qui souhaite alimenter sa réflexion et redonner de l’élan à la pratique religieuse.

Monseigneur Bouilleret et Stéphane Bobillier- Chaumont, chevilles ouvrières de ce synode. Au centre, Henri-Jérôme Gagey, théologien et historien des synodes.

I l y a près de 900 ans que ce n’était pas arrivé en Franche-Comté… De ce synode qui avait été orga- nisé vers l’an 1125 dans la plaine de Thise, les historiens du diocèse de Besançon n’en ont retrouvé que quelques vagues traces. On peut donc considé- rer que c’est une grande pre- mière dans l’histoire - moder- ne - de l’Église l’organisation d’un synode sur les terres catho- liques du Doubs. Qu’est-ce qu’un synode ? Ce terme issu du grec signifie littéralement “faire rou- te ensemble” et c’est bien le sens que veut attribuer l’archevêque Jean-Luc Bouilleret à ce syno- de qui vient d’ouvrir et qui se déroulera pendant presque deux ans aux quatre coins du diocè- se. “Osons un nouvel élan”, c’est le titre de ce synode franc-comtois qui doit “imaginer et décider de nouvelles orientations pour l’ave- nir. J’attends que tout le mon- de s’exprime. Ce synode est ouvert à tous, aux catholiques bien sûr, mais aussi aux autres religions, même aux non croyants. Je sou- haiterais que tous soient parti-

cipants à la vie de l’Église dans la société contemporaine. Il faut que notre Église devienne plus synodale et moins hiérarchique” observe M gr Bouilleret. Ouvert officiellement depuis le 10 décembre à 15 heures, le synode se terminera le 6 octobre 2019 par la fête de promulga- tion des actes synodaux. Que faut-il attendre de cette démarche qui se traduira par la constitution sur le terrain de dizaines d’équipes synodales, partout dans le diocèse ? “On ne s’attend à rien de particulier,

d’organiser en pratique cet inédit synode. “Il faut que tout le mon- de se sente concerné” ajoute-t- il. Le premier temps de ce syno- de se déroulera de décembre à mai prochain, une période au cours de laquelle les groupes synodaux se mettront en place, “afin de donner la parole à tous ceux qui le voudront. J’attends juste que les gens parlent” pour- suit l’archevêque de Besançon. “On collectera aussi les idées sur la plateforme Internet syno- de-besancon.fr, ainsi que sur les réseaux sociaux” ajoute Sté- phane Bobillier-Chaumont. Si aucun synode n’a été orga-

nisé dans notre diocèse depuis près de 1 000 ans, l’Église loca- le peut s’appuyer sur l’expé- rience vécue par d’autres dio- cèses qui viennent d’organiser leur propre synode : Poitiers, Créteil, Bordeaux, Saint-Brieuc notamment. “À Saint-Brieuc, plus de 7 000 personnes ont par- ticipé aux groupes synodaux. On voit que ça dépasse le strict cercle des catholiques prati- quants” note Henri-Jérôme Gagey, théologien et historien des synodes. Qu’en est-il res- sorti ? “À l’issue du synode de Saint-Brieuc, ils ont par exemple pris une décision autour de la

place des jeunes dans l’Église en décidant de créer des conseils composés de jeunes et d’ados qui participeront aux prochaines décisions du diocèse. Il y a eu, autre exemple concret, tout un travail de remise à jour de l’an- nuaire de la paroisse.” L’esprit de ce synode, c’est fina- lement qu’au sein de l’église, ici en Franche-Comté, “personne ne décide plus rien seul. C’est d’autant plus important dans le cadre d’une Église confron- tée à une transformation civili- sationnelle” ajoute l’archevêque de Besançon. n J.-F.H.

mais d’abord à une vraie dyna- mique d’éveil et de paroles” esti- me Stéphane Bobillier-Chau- mont, le secré- taire général de ce synode. Cet ancien cadre dans le marke- ting a tout pla- qué pour ce contrat de trois ans avec le dio- cèse pour lequel il a la charge

“Que notre Église soit un peu moins hiérarchique” dit l’archevêque.

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