La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

Besançon ou “le pompon des bouchons”

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’amende de stationnement passe de 17 à 25 euros

Don Récemment, dans une grande surface bisontine, les bénévoles de la Banque alimentaire du Doubs accueillent les clients avec le sourire et un petit sac plas- tique destinée à recueillir les dons. De nombreux clients refusent poliment le geste, prétextant avoir déjà donné. D’autres, plus sensibles à la cause, emplis- sent le petit sac de quelques denrées, la plupart du temps choisies parmi ce qu’on appelle les marques-distributeurs, les moins chères des rayons, tandis que dans le caddie ils déposent pour leur famille les produits de marque. Un bon moyen pour se donner bonne conscien- ce à moindres frais… Un peu plus tard chez Emmaüs : un donateur pressé largue sans état d’âme un sac contenant des habits élimés jusqu’à la corde, qu’un loqueteux n’enfilerait même pas. Une conscience soulagée, pour pas cher non plus…Coïncidence des dates : ce même jour, la radio et les télés nous bassinent avec un mot ressassé sans cesse com- me un gimmick sur les ondes : “Black fri- day”. Un épouvantable concept venu des États-Unis, destiné à inciter les consom- mateurs victimes à claquer leur argent dans des produits dont ils n’ont pas besoin. Ce sont souvent ces mêmes clients qui, en sortant de la grande surface après avoir poliment refusé le petit sac de la Banque alimentaire, se précipitent ensui- te dans les autres grandes surfaces voi- sines pour acheter l’I-Phone 10 ou le der- nier téléviseur à prix soi-disant cassé, matraqué par les publicités de ce fameux Black friday. Toujours le même jour, pas- sant devant Chamars, le regard tombe sur une personne voûtée qui se contor- sionne péniblement pour entrer dans une tente posée à même le sol, à l’abri pré- caire du vent mais pas des températures glaciales. C’est là que cette personne, avec ou sans papier, qu’importe, passe ses nuits et ses journées. Ce jour-là, le fameux Black friday a battu tous les records de consommation en France. Tant mieux diront les optimistes, c’est un excellent moyen de contribuer à la relan- ce de l’économie et qui permettra, sou- tiennent ces mêmes optimistes, de mieux redistribuer les richesses… Ils se trom- pent évidemment. La période actuelle est peut-être l’occasion de se poser quelques questions sur le vrai don de soi, et pas celui qui offre une éphémère bonne conscience, et également sur le bien-fondé d’une société qui incite ses sujets à repousser toujours plus loin les limites de la consommation, jusqu’à atteindre l’absurde. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,Diocèse,F. Michelet, J.-C. Sexe -Ville de Besançon,D.Renaud S.A. - G.Comporota & S.Mocan,Sources,C. Stiefvater.

L a réforme du stationnement payant sur voirie entre en vigueur le 1 er janvier. Les collectivités locales auront la pleine com- pétence du stationnement payant. Besançon, comme 800 autres communes offrant du sta- tionnement payant sur voirie, l’amende de 17 euros est remplacée par un forfait de post- stationnement dont le montant est fixé à 2 euros (en cas de paiement dans les 72 heures) et 35 euros passé ce délai. “C’est l’équivalent d’une amende pour non-validation d’un titre de transport dans le bus” relate Marie Zehaf, adjointe en charge de la voirie à Besançon. Ce tarif est de 35 euros à Lyon, Paris, Bordeaux…, de 20 euros à Nancy, Nice, Tours… Le forfait se veut plus dissuasif que l’amende actuelle : “Cela coûtera plus cher pour les frau- deurs” rappelle la Ville. À noter : si l’automo- biliste s’est acquitté de son stationnement mais dépasse la durée limitée, le montant de la rede- vance payée sera déduit du forfait. Par exemple : si je paie 2 euros pour stationner ma voiture et que je dépasse la durée limitée, mon amen- de sera non pas de 25 euros, mais de 23 euros (si règlement dans les 72 heures). Si je paie 2 euros pour stationner ma voiture et que j’ajou- te 2 euros pour allonger la durée limitée, mais

que malgré tout, je dépasse cette nouvelle durée, mon amende sera non pas de 25 euros, mais de 21 euros (si je la règle dans les 72 heures). L’argent récolté sera reversé au service trans- port de l’agglomération bisontine en faveur de la mobilité. Besançon n’a pas pu donner une estimation du montant qu’elle percevra. “On pense que le montant va dissuader de poten- tiels fraudeurs” estime la Ville. Cette nouvelle compétence nécessite l’em- bauche de deux personnes pour gérer le sui- vi du paiement du forfait. Les agents de sur- veillance de la voie publique poseront un papillon sur lequel il sera indiqué la procédure pour régler. La personne pourra payer à l’horoda- teur ou avec son smartphone ou sur Internet à partir d’un ordinateur www.whooshstore.fr. Les tarifs de stationnement restent inchangés. La Ville, qui dispose de 26 750 emplacements publics dont 6 200 réglementés et 20 550 gra- tuits, n’augmente pas les tarifs de stationne- ment (1,40 euro pour 45 minutes en zone rou- ge, 1,40 euro de l’heure en zone orange et jaune 0,70 euro par heure en zone verte, gra- tuit la nuit de 19 heures à 9 heures, gratuit les dimanches et jours fériés). ■

La circulation est parfois bloquée aux heures de pointe boulevard Diderot. Il faut près de 20 minutes pour rejoindre Rivotte via l’avenue Droz et l’avenue Gaulard.

E lle utilise régulièrement son véhicule, co-voiture lorsqu’elle se rend à Dijon trois fois par semaine pour aller à son travail, utilise les trans- ports en commun lorsqu’elle “a le temps.” Catherine, lectrice de La Presse Bisontine demeu- rant à Bregille, n’en peut plus de la circulation à Besançon. Si nous avons consacré un article à ce sujet dans le der- nier numéro, cettemère de famil- le tient à partager son vécu. Des améliorations ont été notées depuis notre article de décembre (c’est le cas vers la gare avec l’ouverture de la rue des Glacis en sens montant) mais des points noirs demeurent : “Quelques exemples des nou- veaux problèmes de circulation avenue Gaulard avec la sup- pression d’une voie de sortie. Déjà en supprimant une voie sur le pont Bregille pour y faire une piste cyclable que person- ne n’utilise, les véhicules s’em- pilaient derrière Micaud. J’ai moi-même vécu l’expérience vendredi 10 en mettant une heu- re pour faire Temis - rue de la Mouillère autour de 17 heures, après avoir changé 3 fois de chemin de traverse : par le Chas- not et le bas de la rue de Bel- fort : bloquée, demi-tour par- derrière puis par la rue Chopard : bloquée devant le Casino des Chaprais pendant 10 minutes

sans avancer d’1 mètre, demi- tour jusqu’en haut de la rue de Belfort puis par Clairs-Soleils. C’était le pompon des bou- chons” dit-elle. La conductrice a bien trouvé des raccourcis (en temps), “mais à Besançon quand vous trouvez des chemins de traverse, vous pouvez être sûr que 6 mois après la Ville vous bloque une partie de ce che- min, commente la Bisontine. Comment peut imaginer que tout le monde peut prendre les transports en commun, quel que soit son point de départ et son point d'arrivée ? J’ai des exemples de personnes qui habi- tent à la périphérie de la ville et qui réfléchissent à quitter Besan- çon comme lieu de travail pour chercher dans des villes acces- sibles plus facilement à partir de leur lieu d’habitation, du type Pontarlier (quand vous habitez du côté de Mamirolle, ça sera sûrement plus rapide). Après l’exode des entreprises et admi- nistrations sur Dijon, ça va être l’exode des particuliers…Quel dommage pour une ville aussi belle et attachante que Besan- çon, quel gâchis. J’aime pro- fondément cette ville et mon quartier, c’est pour ça que je n’ai pas déménagé. Si je pre- nais le train, je mettrais une heu- re de plus par jour sur un temps de trajet déjà très long. À bon entendeur…” ■

Marie Zehaf, adjointe en charge de la voirie, et Daniel Mourot, directeur de la voirie : “35 euros, cela correspond à une amende dans le bus.”

Le Conservatoire, encore un lieu de culture pour quelques mois

L e 5 décembre, Jean-Louis Fousseret, maire de Besan- çon et Fabrice Jeannot, président de la société immo- bilière S.M.C.I. signaient offi- ciellement l’acte de vente de l’ancien Conservatoire de musique place de la Révolution, que le promoteur transformera en immeuble d’habitation et de bureaux, assorti de cellules com- merciales au rez-de-chaussée, “dont un restaurant haut de gam- me que nous espérons voir s’ins- taller” note M. Jeannot qui inves- tira “entre 3 et 4 millions d’euros pour la réhabilitation complète du bâtiment” , dont pas moins

réuni autour de nous une bon- ne vingtaine d’autres créateurs. On cherchait un lieu où s’ins- taller pour les fêtes, c’est une très belle opportunité” résume sa présidente Alexandra Fogli- Hournon. Fabrice Jeannot a également prévu d’ouvrir le Conservatoi- re à des artistes, “notamment des beaux-arts de Besançon” pour d’autres expositions avant le démarrage du chantier. Et l’âme artistique de ce bâtiment perdurera notamment à travers des petites touches de déco- ration dans les communs de ce futur lieu de vie. ■

de 500 000 euros pour le chan- gement des fenêtres de ce bâti- ment classé. En attendant le démarrage du chantier au printemps (pour une livraison en septembre 2019 au plus tard), le Conservatoire conservera encore pour quelques mois sa vocation cul- turelle. Et notamment pendant les fêtes avec l’installation depuis début décembre d’une bou- tique éphémère où une tren- taine d’artisans exposent et vendent leurs créations, sous la houlette de l’association Pop n’folk : “Nous sommes six créa- trices de la région et nous avons

L’association Pop n’folk s’est installée au rez-de-chaussée pour les fêtes où ses artisans vendent leurs créations originales.

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