La Presse Bisontine 107 - Février 2010

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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POLICE

Une Bisontine de 25 ans Élémentaire ma chère Elsa Elsa Meillet est la seule femme de la police technique et scientifique de Besançon. Elle n’a ni arme, ni uniforme, mais un attirail spéci- fique qui lui permet de relever les indices sur les scènes de crime.

E lle ne porte ni arme, ni uniforme, aucun signe distinctif témoignant de son appar- tenance à la Police nationale. Pourtant, Elsa Meillet fait bien partie de la maison mal- gré son apparence. Ce petit bout de femme de 25 ans, à la frimousse heureuse, a l’aspect sin- gulier d’une étudiante, ce qu’elle était il y a peu de temps encore, juste avant qu’elle ne décide de plaquer son école d’ingénieur en biologie médi- cale pour intégrer, sur concours, la police tech- nique et scientifique. La sélection est draconienne : cinq postes à pour- voir dans le Grand Est pour 1 500 candidats. Sa connaissance du métier se limitait alors à un “Que sais-je ?” sur le sujet qu’elle avait lu. “Je me suis engagée dans cette voie en me disant que ça pouvait être sympa” sourit fièrement cette

un suicide douteux, les incendies voire la détection d’une source de pollution sauvage. Nous interve- nons tant pour chercher des empreintes que de l’A.D.N.” indique l’agent spécialisé. Des preuves qui un jour permettront de confondre un suspect ou alors de le disculper. Les experts, ce sont eux ! Ils se déplacent en priorité sur les scènes de crime avec un attirail propre à l’exercice de leur mis- sion scientifique. Au minimum ils sont munis d’un masque et de gants pour effectuer les prélè- vements nécessaires analysés ensuite pour certains dans leur

Elsa Meillet travaille à Besançon

dans le service

de la police scientifique et technique

depuis un an.

élève brillante à la scolarité sans fautes qui rêvait d’une carrière scientifique dans la fonction publique de préférence. Cela fait trois ans maintenant (dont deux passés à Lons-le-Sau- nier) qu’elle a rejoint cette unité spéciale. À Besançon, l’équipe compte six professionnels dont Elsa, la seule fille. On fait appel à leurs services dans les affaires judiciaires qui nécessitent des recherches d’indices spécifiques sur le terrain, susceptibles d’éclairer le travail des enquê- teurs. “Notre champ d’action s’étend du cambriolage à l’homicide en passant par le viol,

laboratoire de la Gare d’Eau. Les autres scellés qui demandent des investigations poussées sont transmis à un laboratoire de Lyon dont les moyens techniques sont capables de faire “parler” un cheveu. Aussi intéressante soit-elle, la réalité du job n’est pas exactement celle décrite par les séries amé- ricaines qui font grimper les audiences du petit écran. Les policiers n’ont droit qu’à une seule prise pour réussir leur intervention en respec- tant un protocole précis. “Ce n’est pas aussi simple qu’un épisode de 45 minutes dans lequel les ana- lyses A.D.N. se font sur un coin de bureau” rec- tifie Elsa Meillet. La situation oblige parfois l’équipe de la police scientifique à rester deux jours sur les lieux. Un temps durant lequel les techniciens opèrent seuls

pour repérer dans les moindres détails la scène de crime. Ils vont relever des éléments maté- riels, mais aussi procéder à des prises de mesures, de photos, pour fixer la scène afin de pouvoir la reconstituer avec précision, le cas échéant, pour les besoins d’un procès. Leurs gestes sont gui- dés par la seule quête de vérité pour “chercher à savoir ce qui s’est passé et comment ça c’est passé.” Finalement, la réalité à laquelle Elsa Meillet se confronte n’est pas celle du décor d’un studio hollywoodien où l’hémoglobine est de la sauce tomate. Les autopsies auxquelles elle assiste lorsqu’il y a un doute sur l’origine de la mort et les découvertes macabres sont bien réelles. Heu- reusement, elles ne sont pas son lot quotidien mais elles font aussi partie du job.

Alors qu’elle n’était qu’une jeune recrue affec- tée à Lons-le-Saunier, Elsa n’a pas oublié une de ses premières affaires quand avec sa collègue, elles ont été appelées pour un suicide sur une voie ferrée. Un corps en lambeaux. “Ça m’a mar- qué. On ne sait jamais comment on va réagir face à une telle situation.” Pour tenir face à l’insoutenable, “il faut éviter à tout prix de s’identifier. Sur place, nous avons toujours beau- coup de choses à faire, ce qui nous permet de prendre du recul par rapport à la scène que nous découvrons.” Elsa Meillet s’est constitué une carapace derrière laquelle elle se protège com- me tous les professionnels confrontés aux situa- tions les plus sombres. Là, il n’y a pas moyen de zapper. T.C.

“Chercher à savoir ce qui s’est passé.”

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