La Presse Pontissalienne 125 - Mars 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 125 - Mars 2010

21

FRONT NATIONAL Stop aux subventions sans contrôle Le F.N. compte bien dépasser les 15 % Le parti lepéniste paraît revigoré par un contexte national qui semble favorable au retour des idées contestataires. Sophie Montel mise beaucoup sur ce scrutin régional.

L a Presse Pontissalienne : Le F.N. est- il de retour en France ? Sophie Montel : On sent un vrai engouement pour nous, dû à un ras-le-bol généralisé de la politique menée par l’U.M.P. sur le plan natio- nal. Ce ras-le-bol va certainement interférer sur le scrutin. En plus Sophie Montel en bref Titulaire dʼun D.E.A. dʼhistoire médié- vale, Sophie Montel est chargée de mission pour le F.N. Elle est élue au Conseil régional de Franche- Comté depuis 1998, elle brigue donc un troisième mandat. Sophie Montel a également été conseillè- re municipale dʼopposition à Besan- çon entre 1995 et 2001. Membre du bureau politique du F.N., elle adhère au F.N. depuis lʼâge de 17 ans. Sophie Montel est mariée, elle a deux enfants.

en Franche-Comté, on a un repré- sentant U.M.P., membre du gou- vernement, qui va focaliser sur lui tous les mécontentements. L.P.P. :Vous faites donc de ces régionales un enjeu national ? S.M. : Je constate seulement que le président Sarkozy avait promis, notamment à nos électeurs, qu’il allait remettre de l’ordre dans le pays et en réalité, les classes sala- riées se sont aperçues qu’en matiè- re d’immigration ou d’insécurité, aucun problème n’a été réglé. Et ça se confirme aussi dans la région où on voit maintenant des agres- sions dans des petits villages com- me Fretigney et des voitures qui brûlent à Luxeuil ! L.P.P. : Comment jugez-vous les six années de gestion socialiste et verte de la Région ? S.M. : Contrairement à l’U.M.P., nous nous sommes abstenus sur les grandes orientations politiques de la Région comme par exemple les aides aux entreprises ou au monde associatif. Nous étions le

seul groupe d’opposition à la majorité régionale. L’U.M.P. a validé 98 % des décisions d’exécution du budget régional. C’est pour cela qu’entre le P.S.

Le Front National avait 5 élus au Conseil

qu’un guichet où on vient réclamer des subventions, c’est le royaume du clientélisme. L.P.P. : Que feriez-vous pour dynamiser l’emploi régional ? S.M. : Il faut arrêter de faire croi- re n’importe quoi aux gens : le Conseil régional n’a aucune influen- ce directe sur la création d’emplois et le développement économique. On peut proposer des aides rem- boursables aux entreprises, agir sur le levier de la fiscalité, baisser l’emprunt… Ce genre de mesures peut être efficace mais il faut arrê- ter de dire que la Région peut vrai- ment agir sur l’emploi. Des mesures comme les “emplois tremplin” (N.D.L.R. : une des mesures-phares de la gauche), c’est totalement “bidon”. C’est du pipeau qui ne tient qu’au bon vouloir de l’argent qu’on

va piquer dans les poches du contri- buable et tout ça pour des salaires dérisoires. L.P.P. : La culture ? S.M. : Il faut arrêter par exemple d’acheter les œuvres d’artistes natio- naux ou internationaux pour ali- menter le Fonds Régional d’Art Contemporain, sans même avoir la moindre idée de la cote de ces artistes ! Alors qu’on n’a tant d’artistes régionaux à valoriser. Commençons par là. L.P.P. : Quelles sont vos ambitions pour ce scrutin ? S.M. : On sera au deuxième tour et je pense qu’on peut très large- ment passer la barre des 15 %. C’est très probable que le F.N. crée la surprise. Propos recueillis par J.-F.H.

et l’U.M.P., je ne fais aucun dis- tinguo . Quant au bilan deM me Dufay, il est catastrophique pour la Franche-Comté. Un seul chiffre : le poids de l’emprunt est passé de 25millions d’euros en 2004 à 72mil- lions, et pourquoi ? Pour financer la branche Est du T.G.V.

régional. Il estime

pouvoir faire encore mieux cette année.

L.P.P. : Comment agiriez- vous à la place de la majo- rité ? S.M. : La priorité est de faire des économies. Trop d’argent distri- bué aux associations, trop d’argent distri- bué aux entreprises sans même qu’elles aient à justifier des effets bénéfiques sur l’emploi. Le Conseil régional n’est devenu

“Les “emplois- tremplin”, c’est totalement bidon.”

Made with FlippingBook Learn more on our blog