La Presse Bisontine 202 - Octobre 2018

SPECIAL HABITAT

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La Presse Bisontine n° 202 - Octobre 2018

Les copropriétaires

NE SONT PLUS SEULS Les copropriétés dites “fragiles” qui ont besoin de travaux de rénovation énergétique peuvent bénéficier du programme dit “Habiter mieux” dans le Doubs. Elles sont environ 10 000 dans la région.

Pour obtenir l’aide, la copropriété doit afficher une étiquette énergétique évaluée entre D et G, être construite avant juin 2001.

L es réunions de “copro”, c’est parfois la foire d’empoigne entre un propriétaire qui demande depuis de longues années une réfection de la façade et un autre fer- mé à tous travaux. Ces assemblées se déroulent une fois par an. Parfois,

des copropriétés tombent en désué- tude. Depuis peu, des aides finan- cières de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (A.N.A.H.) sont ouvertes aux copropriétés dites “fragiles” qui ont besoin de travaux de rénovation énergétique. L’organisation de la copropriété est fondée sur un acte, le règlement de copropriété, et sur la réunion de copro- priétaires en un groupement, le syn- dicat. La copropriété doit désigner un représentant, le syndic de copropriété, pour gérer le bon fonctionnement et l’entretien de celle-ci, en collabora- tion (le plus souvent) avec le conseil syndical. L’A.N.A.H. propose une nouvelle aide collective pour financer les travaux de rénovation énergétique de ces copro- priétés dites “fragiles”. “C’est une opportunité à saisir pour les 10 000 copropriétés concernées en Bour- gogne-Franche-Comté. Pour béné- ficier de l’aide “Habiter Mieux - Copro-

d’ouvrage (A.M.O.) jusqu’à 180 euros par logement. Cette assistance accom- pagne la copropriété tout au long du projet de rénovation. Une aide finan- cière pour les travaux, pouvant atteindre jusqu’à 25 % du montant total des travaux. L’aide de l’A.N.A.H. est de 5 250 euros maximum par logement est cumulable avec les autres aides publiques. “Beaucoup de coproprié- tés investissent, autant qu’elles intè- grent les enjeux et sachent qu’elles peuvent être aidées sur plusieurs entrées en nous consultant. On s’adap- te à tous les dispositifs” explique l’A.D.I.L. du Doubs, organisme de service public qui aide le public et les acteurs locaux du monde de l’habi- tat. Dans le Haut-Doubs, les coproprié-

tés sont plutôt l’apanage des villes comme Morteau, Le Russey, Maîche, Orchamps-Vennes, Valdahon. À noter que la Région Bourgogne-Franche- Comté prévoit de rénover 2 000 loge- ments sociaux et plusieurs copro- priétés dégradées. n

priété”, la copropriété doit répondre à certaines conditions : avoir été construite avant le 1 er juin 2001, com- porter au minimum 75 % de lots d’ha- bitation occupés en résidence prin- cipale, être considérée comme fragile, ce qui signifie que son étiquette éner- gétique est évaluée entre D et G, et que son budget prévisionnel annuel affiche un taux d’impayés de charges de 8 à 15 %” précise l’A.N.A.H. Il y a des critères, certes, mais le jeu peut en valoir la chandelle… L’aide “Habiter Mieux - Copropriété” est attribuée au syndicat de copro- priétaires pour un programme de tra- vaux permettant un gain énergétique de 35% au minimum. Cette aide com- prend deux subventions : la prise en charge d’une assistance à maîtrise

L’AVIS DU PRO

“Par exemple, une copropriété de 30 logements avec un projet de travaux de 450 000 euros hors taxes peut bénéficier d’une aide de l’A.N.A.H., de 157 500 euros et d’un accompagnement dans le montage du projet pris en charge à hauteur de 5 400 euros l’accompagnement). Les travaux ont concerné le remplacement de la chaufferie, l’isolation des toits-terrasses, l’isolation des (ce montant est versé à l’opérateur qui procède à

CHIF FRES

5 250

C’est en euros le montant de l’aide de l’A.N.A.H. versé par logement, cumulable avec les autres aides publiques. Une prise en charge d’assistance à maîtrise d’ouvrage (A.M.O.) jusqu’à 180 euros par logement est également prévue.

façades, l’installation de robinets thermostatiques.”

Ateliers gratuits

POUR APPRENDRE À RÉNOVER ET DEVENIR B.B.C.

Le premier atelier rénovation thermique organisé par le Grand Besançon a séduit 12 “bricoleurs” venus prendre des notes.

Des particuliers qui souhaitent réaliser eux-mêmes leurs travaux d’isolation sont accompagnés par le Grand Besançon qui organise des chantiers pratiques avec un professionnel. Face au succès un autre exercice prévu le 15 décembre.

L a tâche est à la fois immense et difficile à quantifier. Nombre de maisons ou pavillons ont besoin d’une vraie transformation pour ne plus être une “passoire” énergé- tique. Roger Comte, habitant à Cha- lezeule, sait déjà ce qu’il l’attend : “Je vais récupérer une maison de famille des années cinquante, construite avec de la brique et du plâtre. Je sais que je devrais la rénover et l’isoler… J’ai donc profité de l’atelier rénovation pour prendre des notes et découvrir la lai- ne de bois ou la pose d’un pare-vapeur.

Je ne connaissais pas ce matériau. C’était vraiment intéressant” rappor- te ce bricoleur. Le Grand Besançon, seule agglomé- ration - de cette taille - à être “Terri- toire à énergie positive” s’est donné pour objectif de posséder 100 % de logements rénovés basse consom- mation (B.B.C.) d’ici 2050. Vaste chan- tier… lequel a déjà débuté. Pour sensibiliser et aider les porteurs qui le souhaitent, le Grand Besançon, avec le soutien de l’A.D.E.M.E., a orga- nisé un atelier gratuit d’accompagne- ment à l’auto-rénovation thermique pour aider les particuliers qui souhai- tent réaliser eux-mêmes leurs travaux d’isolation. Une première. C’était le 9 juin dernier au lycée professionnel Pierre-Adrien Pâris à Besançon. “Se lancer dans ces travaux n’est pas une chose simple. Beaucoup de particu- liers craignent de mal faire car il faut respecter des règles comme l’étan- chéité à l’air, choisir les bons maté-

transition En quelques heures, vous saurez si un chantier de rénovation est, ou non, dans vos cordes. n énergétique.

clés de la mise en œuvre : avantages et points de vigilance à l’utilisation de tels ou tels matériaux isolants et d’étan- chéité à l’air, d’organiser leur chan- tier” détaille l’organisateur. D’autres sessions sont prévues. Gra- tuites, elles sont financées par le Grand Besançon, avec l’appui d’enseignes partenaires pour la mise à disposition des matériaux. “L’Agglomération peut ensuite venir en appui puisque nous disposons de matériel comme les caméras techniques que nous prê- tons pour venir en aide aux particu- liers. Notre objectif dans le cadre du Plan Climat est de réduire la consom- mation énergétique par deux tout en développant l’énergie renouvelable sur notre territoire” explique Françoi- se Presse, vice-présidente en charge du développement durable et de la

riaux. Avec cet atelier, les particuliers peuvent se dire : oui je serai capable de le faire et si je me lance, que dois- je faire ?” explique le service dévelop- pement durable et transition énergé- tique du Grand Besançon. À l’issue de cet atelier pratique suivi par 12 personnes et animé par l’A.J.E.N.A. (association technique énergie environnement en Bourgogne- Franche-Comté) et l’entreprise Lheu- te Isolation, après 3 heures de for- mation sur la plateforme du lycée Pierre-Adrien Pâris, les participants sont en mesure “d’identifier les struc- tures de conseils, les outils de mesures utilisables, les réseaux de distribution des matériaux et les différentes aides financières mobilisables, d’appré- hender les enjeux de la rénovation thermique, de maîtriser les principes de l’isolation et de l’étanchéité à l’air d’un bâtiment, de connaître les points

L’AVIS DU PRO

La performance énergétique n’est pas réservée aux seules construc- tions neuves. Le niveau du label Bâtiment basse consommation (B.B.C.), délivré par l’association Énergie, engage une rénovation importante : la consommation énergétique primaire devra être inférieure à 80 kWhep/m²/an. Cette dernière comprend le chauffage, la production de l’eau chaude sanitaire, la ventilation, l’éclairage. Il faut bien diagnosti- quer avant de se lancer. Un panel de produits peuvent être utilisés.

CHIF F R E

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Selon certaines études, le retour sur investissement après avoir rénové sa maison en B.B.C. est d’environ 9 ans pour un chantier à 42 000 euros. Lors des travaux, des aides (crédits d’impôts ou éco- prêt) peuvent être mobilisées.

Informations : www.grandbesancon.fr/renovation

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