La Presse Bisontine 202 - Octobre 2018

SPECIAL HABITAT

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La Presse Bisontine n° 202 - Octobre 2018

Lantenne-Vertière

Le bâtiment, livré en 2015, est l’un des lauréats du prix national de la construction bois 2017 (photo M. Noël).

LA DEUXIÈME VIE DU PRESBYTÈRE Le bâtiment, réhabilité entre 2013 et 2015, laisse aujourd’hui place à des logements, une M.A.M., une salle socio-culturelle et une bibliothèque. Un lieu vivant, multigénérationnel.

L’AVIS DU PRO Vincent LOMBARD, Architectures Amiot Lombard

P orté par le cabinet Architectures Amiot Lombard, ce projet de reconversion a pris le parti de préserver et de restituer de la façon la plus juste tous les éléments de la construction présentant un carac- tère patrimonial. Une exigence qui fait écho aux préoccupations de son ancien occupant : un certain abbé Garneret (à l’origine du Musée Comtois et du Musée des maisons comtoises de Nancray). Alors que d’autres projets prévoyaient la construction d’une extension, il a ainsi été décidé d’inté- grer la totalité du programme dans les

deux volumes existants (presbytère et grange). Mais aussi de restaurer son aspect extérieur avec des maté- riaux et méthodes traditionnels : maçon- neries en pierre calcaire, petites tuiles plates, enduits extérieurs à la chaux, menuiseries et parquets en chêne… “Ce genre de “petit patrimoine rural’’, inoccupé ici depuis plusieurs années, voit rarement de réhabilitation ambi- tieuse mais la volonté de la mairie, qui s’était entourée de la D.R.A.C., de l’architecte des bâtiments de France et du C.A.U.E., était bien de le valo- riser” , explique Vincent Lombard. Quelques aménagements d’espaces ont été nécessaires en intérieur. “Il a fallu abaisser un plancher de 20 cm pour rendre les combles habitables pour la partie logement occupée aujour- d’hui par des personnes âgées et un couple.” Les nouveaux usages néces-

“L’exemplarité de la rénovation réside selon nous dans une intervention qui transforme et valorise le bâtiment d’origine, sans le détruire. Nous travaillons dans le respect de l’existant, sans pour autant renoncer à la modernité.”

cément très isolant mais qui respec- te le fonctionnement hydrique des maçonneries anciennes et qui permet de conserver une certaine inertie ther- mique.” Une chaufferie collective aux granulés de bois a été mise en place, ainsi qu’une ventilation double flux. Le rez-de-chaussée qui accueille la maison des assistantes maternelles (M.A.M.) et une salle associative est, lui, chauffé par le sol en basse tem- pérature. n

sitant plus de lumière, des ouvertures ont également été créées, distinctives “par leur grande dimension et leur pro- portion plus carrée” apportant de la modernité à l’ensemble. L’utilisation parallèle de l’acier corten en façade permet de souligner de façon didac- tique toutes les interventions contem- poraines. Mais la modernité est surtout inté- rieure dans les volumes et l’emploi du bois. Le recours à la technique du

“sarking” pour l’isolation de la toiture donne l’impression d’un toit ancien avec chevrons et lattis apparents. “On ne se voyait pas recouvrir le tout de placo-plâtre.” Plutôt que d’avoir recours à des solutions toutes faites (triples vitrages, étanchéité parfaite à l’air…), les architectes ont aussi misé sur une analyse raisonnée des besoins et potentialités du bâti. “On a choisi une isolation par l’intérieur avec l’emploi d’un enduit chaux-chanvre, pas for-

CHIF F R E

1 023 000

C’est en euros le coût total de la reconversion de ce bâtiment de 581 m 2 .

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