Savitri-Book One-Canto 4

And no terminus to the soul's experience. A limit, a farness never wholly reached, An unattained perfection calls to him From distant boundaries in the Unseen: A long beginning only has been made. This is the sailor on the flow of Time, This is World-Matter's slow discoverer, Who, launched into this small corporeal birth, Has learned his craft in tiny bays of self, But dares at last unplumbed infinitudes, A voyager upon eternity's seas. In his world-adventure's crude initial start Behold him ignorant of his godhead's force, Timid initiate of its vast design. An expert captain of a fragile craft, A trafficker in small impermanent wares, At first he hugs the shore and shuns the breadths, Dares not to affront the far-off perilous main. He in a petty coastal traffic plies, His pay doled out from port to neighbour port, Content with his safe round's unchanging course, He hazards not the new and the unseen. But now he hears the sound of larger seas. A widening world calls him to distant scenes And journeyings in a larger vision's arc And peoples unknown and still unvisited shores. On a commissioned keel his merchant hull Serves the world's commerce in the riches of Time Severing the foam of a great land-locked sea To reach unknown harbour lights in distant climes And open markets for life's opulent arts,

Ni terminus à l’expérience de l’âme. Une lisière, un lointain jamais vraiment atteint, Une perfection L’appelle, jamais réalisée, Depuis des frontières distantes dans l’Invisible. Seul un long commencement a été accompli. Voici le nautonier sur le flot du Temps ; Voici le lent découvreur de la Matière : lancé Dans cette petite naissance corporelle, Il a appris son métier dans des criques, Mais se risque enfin aux infinis insondés, Un voyageur sur les mers de l’éternité. Aux débuts sommaires de Son aventure, Le voici, ignorant de Sa force divine, Timide initié de son vaste dessein. Un expert capitaine d’un vaisseau fragile, Trafiquant en vétilles et colifichets, Il reste en vue du rivage, évitant le grand large, Et n’osant affronter le péril des hautes mers. Il cabote et louvoie le long des côtes, Sa solde chichement écoulée de port en port, Satisfait du trajet invariable de Sa ronde, Et ne tente ni le nouveau ni l’invisible. Puis Il entend le son de plus grandes étendues. Un monde élargi L’appelle à des scènes distantes, Des périples dans l’arc d’une vision plus ample, Des peuples et des rivages jamais visités. La coque marchande dont Il a la commande Sert le commerce du monde en biens temporels, Fendant l’écume d’une mer continentale Vers les lumières distantes de ports inconnus Pour y ouvrir des marchés aux arts de la vie, -

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