Savitri-Book One-Canto 4

Rich bales, carved statuettes, hued canvases, And jewelled toys brought for an infant's play And perishable products of hard toil And transient splendours won and lost by the days. Or passing through a gate of pillar-rocks, Venturing not yet to cross oceans unnamed And finds new haven in storm-troubled isles, Or, guided by a sure compass in his thought, He plunges through a bright haze that hides the stars, Steering on the trade-routes of Ignorance. His prow pushes towards undiscovered shores, He chances on unimagined continents: A seeker of the islands of the Blest, He leaves the last lands, crosses the ultimate seas, He turns to eternal things his symbol quest; Life changes for him its time-constructed scenes, Its images veiling infinity. Earth's borders recede and the terrestrial air Hangs round him no longer its translucent veil. He has crossed the limit of mortal thought and hope, He has reached the world's end and stares beyond; The eyes of mortal body plunge their gaze Into Eyes that look upon eternity. A greater world Time's traveller must explore. At last he hears a chanting on the heights And the far speaks and the unknown grows near: And journey into a dream of distances He travels close to unfamiliar coasts

Brocarts et statuettes et toiles coloriées, Et jouets précieux pour les plaisirs d’un infant, Et les produits périssables d’un dur labeur Et les splendeurs gagnées et perdues par les jours. Ou bien, franchissant une porte de roc, Sans encore traverser les océans innommés Ni s’aventurer dans un rêve de distances, Il navigue le long de côtes étranges A un havre nouveau sur des îles d’orage ; Ou, guidé par un compas dans Sa pensée, Il plonge dans une brume cachant les étoiles, Suivant les routes marchandes de l’Ignorance. Vers de nouveaux rivages vogue Sa proue, Il découvre des continents inimaginés : Alors, un chercheur des îles du Bienheureux, Il quitte les terres, traverse les mers ultimes ; Il tourne Sa quête symbolique à l’éternel ; La vie change pour Lui ses scènes construites, Ses images qui voilent l’infinité. Les frontières se reculent et l’air de la terre Ne Le cerne plus de son voile transparent. Il a laissé l’espoir et la pensée du mortel, Atteint le bout du monde : Il regarde au-delà ; Les yeux du corps mortel se plongent alors En des Yeux qui contemplent l’éternel. Un plus grand monde Il doit alors explorer. Enfin, Il entend un chant sur les hauteurs Et le lointain lui parle et l’inconnu s’approche : Il franchit les frontières de l’invisible Et passe la lisière de la vue mortelle A une autre vision de Lui-même et des choses.

He crosses the boundaries of the unseen And passes over the edge of mortal sight To a new vision of himself and things.

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