12 2014

DÉNEIGEMENT

rure de sodium – NaCl! Nous utilisons aussi le sodium de calcium, un sel plus actif qui reste efficace à des tempéra- tures très basses, en dessous de moins 15 degrés. Il est utile pour dégager des plaques de glace ou des dépotoirs. Mais pour des actions localisées.» Le responsable valaisan rappelle aussi l’importance du secteur touristique dans le canton. «Les automobilistes ne sont pas toujours équipés et ils entendent monter jusqu’au fond des vallées. Nous savons qu’une seule voiture bloquée peut bloquer le trafic pendant des heures.» Même son de cloche à Anni- viers (2600 habitants): «Notre priorité absolue demeure la sécurité. Avec l’arri- vée des cars et des véhicules amenant les skieurs, la qualité du service est pri- mordiale», affirme Olivier Zufferey, res- ponsable du service technique. Traitements préventifs sous conditions Ce discours est d’autant plus admis que les études montrent que l’épandage de sel ne fait pas courir de risques, en Suisse, aux nappes phréatiques – leurs eaux étant naturellement peu chargées. Mais ceci n’empêche pas que puissent apparaître des problèmes, raison pour laquelle la dialectique du «autant que nécessaire – aussi peu que possible» prévaut chez les professionnels. En un demi-siècle, conséquence de l’amélioration de la technologie et des

techniques, la quantité de sel répandue par m 2 lors des traitements a fortement baissé, de 40 grammes/m² dans les an- nées 60, à 10 ou 15 grammes/m² au- jourd’hui.Mais l’augmentationdunombre et de la fréquence des interventions font que les quantités déversées en Suisse se maintiennent à un niveau pratiquement constant. Harold Bouchex, collaborateur de la Sec-

«endroit exposé» étant parfois difficile à faire dans la pratique, il a été proposé de retirer cette notion dans la pro- chaine révision de l’ORRChim, à la lettre consacrée au traitement préven- tif (voir «SG»11/2014). Tout ceci n’em- pêche pas des communes de montagne d’adopter d’autres politiques: «Le traite- ment se fait exclusivement avec du gra- vier. Nous n’avons jamais pratiqué

l’épandage de sel sur nos routes. Nous n’avons recours au sel, sporadiquement, que sur certains escaliers», ex- plique Jean-Marie Schlaubitz, municipal d’Ormont-Dessus (VD, 1400 habitants), qui com- prend notamment le village des Diablerets. Cette façon de

tion produits chimiques in- dustriels de l’OFEV, rappelle que les substances et les pra- tiques sont cadrées par l’or- donnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim). Ce texte mentionne les subs- tances autorisées – essentiel-

«Nous avons recours au sel, que sur quelques escaliers.»

procéder a été adoptée dans le but de préserver les eaux, les champs, mais aussi le paysage – «le sel brunit tout!» Jean-Marie Schlaubitz concède volon- tiers que la méthode «gravier» serait difficilement applicable tout au long de la route du col du Pillon (1546 m), qui relie la commune au canton de Berne. Mais cela n’empêche pas les autorités d’entreprendre des démarches afin que le canton cesse l’épandage de sel sur la route (cantonale) qui traverse le village. L’option sans sel aurait d’autres avan- tages: «Le sel croche aux semelles.Vous n’avez plus désormais de traces blanches partout dans les maisons et les cafés.»

lement des sels naturels. L’usage de substances ne figurant pas sur cette liste n’est pas autorisé – à quelques rares ex- ceptions, notamment sur les aéro- dromes. Village sans sel! Relativement au traitement par les ser- vices publics pour l’entretien hivernal, l’ordonnance prescrit une utilisation de techniques qui permettent un épandage aussi uniforme que possible. Quant au traitement hivernal préventif, il est per- mis en cas de «conditions météorolo- giques critiques et en des endroits ex- posés». Une interprétation du terme

L ’ ordonnance prescrit une utilisation de techniques qui permettent un épandage aussi uniforme que possible.

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COMMUNE SUISSE 12 l 2014

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