expresso 14 - fr

14 hiver 2018

Dans ce numéro : les femmes chez EXP

Comme plusieurs de nos employés les plus efficaces sont des femmes, le besoin de consacrer un numéro d’expresso à la question des femmes dans le monde du génie m’a d’abord étonnée. Je me suis donc renseignée et j’ai appris que la proportion de femmes dans les différentes cohortes des programmes de baccalauréat en génie est demeurée relativement stagnante au cours des deux dernières décennies, soit sous la barre des 20 %. En consultant une autre étude, j’ai appris que jusqu’à 38 % des femmes quittent le domaine du génie en raison du climat et des conditions de travail qu’elles y trouvent. J’ai consacré toute ma carrière à assurer la croissance de firmes d’architecture et de génie-conseil. J’ai passé quatre décennies à m’adapter aux changements qui se succèdent et qui modifient continuellement la façon de faire du marketing, d’utiliser la technologie et de faire des affaires dans cette industrie. J’ai compris que notre réussite est intimement liée à notre façon de gérer le changement et d’en faire naître des opportunités. Ce type d’expérience est important, puisqu’on ne peut qu’apprendre du passé. L’avenir est source d’inconnu, et développer des dirigeants talentueux pour naviguer dans cet inconnu constitue notre défi de tous les jours. Je crois que l’efficacité du CA, comme celle de l’entreprise, repose sur les connaissances, l’engagement, l’expertise variée et les aptitudes pour la communication de tous ses membres. Il est rafraichissant que près de la moitié des membres de l’équipe de direction générale d’EXP et de son CA soient des femmes. Ensemble, nous formons une équipe très efficace. Il est de notre responsabilité d’assurer l’égalité des chances pour tous et de favoriser un milieu de travail et une culture organisationnelle qui soutiennent la croissance personnelle, récompensent l’excellence et permettent à tous d’être traités équitablement. Atteindre l’équilibre dans sa vie représente quelque chose de différent pour chaque personne. Pour moi, c’est de profiter pleinement de mes journées de congé, de voyager et de trouver le temps de vivre des aventures personnelles. » Donna Floerchinger Le changement véritable et durable, on le doit à ces hommes et à ces femmes qui l’ont incarné et qui ont pu le fait rayonner grâce à leur notoriété. Puisqu’on compte, au sein de notre conseil d’administration, deux femmes qui ont su se tailler une place parmi les décideurs et ainsi devenir des modèles, nous avons voulu recueillir leurs points de vue uniques.

À titre d’avocate, et en tant que vice-présidente exécutive et chef du contentieux et secrétaire de Allston Holdings LLC, j’ai eu l’occasion de conseiller plusieurs conseils d’administration et cadres supérieurs, souvent à des moments cruciaux pour leurs entreprises. C’est d’ailleurs ainsi que j’en suis venue à m’impliquer auprès d’EXP. Puisque je viens du monde du droit et des services financiers, et non de celui du génie et de l’architecture, je peux jeter un regard différent sur la culture d’EXP. Je crois que les conseils d’administration fonctionnent mieux lorsqu’ils sont composés de membres dont les points de vue sont différents, et y compter tant des hommes que des femmes est également bénéfique. J’ai surtout travaillé dans des secteurs à prédominance masculine, et je sais toute la différence que peut faire la présence d’une collègue féminine, surtout pour les jeunes femmes. Le mentorat et le marrainage ou le parrainage sont très importants. Pour une employée, le fait de savoir que des supérieurs reconnaissent son potentiel professionnel contribue grandement à renforcer sa confiance, et ce, que ce supérieur soit un homme ou une femme. La souplesse que nous offre la technologie nous permet d’accomplir tous nos rôles. Nous sommes un peu moins confinés à nos bureaux que nous l’étions. De plus, on comprend davantage l’importance de l’équilibre travail/vie personnelle, tant pour les hommes que pour les femmes. Ce qui compte est de trouver un modèle qui vous convient et de comprendre qu’il vous faudra faire preuve de flexibilité et, parfois, y mettre un peu plus d’efforts pour assurer l’atteinte de tous vos objectifs. » Nancy Stern

bienvenue dans ce nouveau numéro d’expresso Dans ce numéro, nous abordons quelques-unes des grandes questions se posant au sujet de notre industrie, notamment à quoi ressemble le quotidien des femmes qui font carrière en génie, où une carrière en génie peut-elle mener, et comment atteindre ce précieux équilibre travail-vie personnelle. Pour trouver quelques réponses, nous avons demandé à vingt-et-une femmes dont les parcours remarquables les ont menées chez EXP, de nous parler d’elles et de ce qui a guidé leurs choix, et de formuler quelques conseils à l’intention des plus jeunes.

Emmanuelle Landry Directrice des communications d’entreprise

Notre message à la nouvelle génération : l’avenir aura toute la couleur que vous êtes prêtes à lui donner. Vous pouvez faire et devenir ce que vous voulez. Développez une solide éthique du travail. Développez des aptitudes relationnelles aussi fortes et complètes que vos aptitudes professionnelles. Faites valoir votre sens du leadership. Exprimez-vous. Faites-vous entendre. »

Donna Floerchinger (left) and Nancy Stern attend a board meeting at EXP’s operational headquarters in Chicago, Illinois.

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« Même si je ne suis pas née ici, je me suis toujours définie comme étant une Montréalaise, et j’ai toujours voulu contribuer au maintien et à l’amélioration de la ville. J’ai choisi d’étudier en génie civil parce que je savais que ça me permettrait éventuellement de participer au développement de Montréal.

emprunter toutes les routes qui mènent à son rêve Elisa Martinez-Avilés, ing., M. Sc. A. Chargée de projets, Ouvrages d’art | Montréal, Québec

en génie civil parce que je savais que ça me permettrait éventuellement de participer au développement de Montréal. » Quinze années se sont écoulées depuis sa première expérience de travail pour la Ville de Mont-Royal. Au fil des ans Elisa a acquis une solide expérience en conception, en analyse des sols et des matériaux et en surveillance de chantier, notamment en travaillant pour les villes de Westmount et de Dollard-des-Ormeaux ainsi que pour le ministère de Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. « Je suis fière de pouvoir dire aux gens que je travaille sur les plus gros projets de modernisation de Montréal, » affirme-t-elle. «C’est très agréable de se voir confier des projets si importants et d’être reconnue pour la qualité de son travail. » Mener un projet à bon port! Alors qu’elle agissait à titre de chargée de projet adjointe, de conceptrice et de surveillante, Elisa et son équipe ont mené à bien le projet visant le terminal Bickerdike (Empire) du Port de Montréal. Bickerdike est le seul terminal du port pouvant accueillir tant des navires transportant des conteneurs ou de la marchandise, que des navires de passagers. Le projet devait permettre l’inspection et la réalisation d’un examen des avaries des quais B1-B6, conformément au Système de gestion et d’inspection des quais, développé par EXP pour le Port de Montréal.

Elisa Martinez-Avilés a toujours cru que le travail acharné porte ses fruits. Arrivée à Montréal alors qu’elle était enfant, après avoir fui l’Argentine, Elisa n’a jamais cessé d’élargir ses horizons. Pendant ses années au bac en biologie à l’Université Concordia, Elisa a aussi baigné dans les mondes de la restauration et du divertissement, en y occupant des emplois à temps partiel. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé pour la Ville de Mont- Royal, à Montréal, en tant que responsable d’une équipe d’arpentage. « Je pense que tous les jeunes devraient tenter d’obtenir une expérience de travail pratique et variée, en postulant à toutes sortes de postes. Ils devraient acquérir le plus d’expérience possible, » affirme Elisa. « Les emplois qui m’ont permis de travailler avec le public m’ont été tellement utiles ; ils m’ont permis de développer des compétences interpersonnelles qu’on ne m’aurait pas enseignées à l’université. » S’investir dans sa ville d’adoption Au terme du programme de bac en biologie, Elisa sentait qu’il y avait encore beaucoup à apprendre, et qu’apprendre davantage lui permettrait d’en faire encore plus pour sa ville d’adoption. Elle a donc entrepris des études en génie civil à l’Université Concordia, d’où elle a obtenu un second baccalauréat puis une maîtrise en sciences appliquées, génie civil. «Même si je ne suis pas née ici, je me suis toujours définie comme étant une Montréalaise, et j’ai toujours voulu contribuer au maintien et à l’amélioration de la ville. J’ai choisi d’étudier

Elisa procède à l’inspection d’un quai du port de Montréal.

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Ysela devant un appareil de forage.

avoir son destin bien en mains Ysela Love, ing. Ingénieure intermédiaire | Tallahassee, Floride

Quand on n’a pas droit à l’erreur C’est lors d’un projet de microtunnelage et de forage dirigé horizontal qu’Ysela a relevé l’un de ses plus importants défis. La précision était primordiale pour éviter des conséquences fâcheuses pour le projet, mais aussi pour assurer la sécurité de tous les intervenants. «Quand le forage commence, on ne veut pas devoir arrêter, on ne veut pas que le tunnel s’effondre, explique Ysela. Il faut continuer d’avancer. Pour ce projet, c’est donc sans relâche, jour et nuit, que les efforts ont été déployés. De plus, quand on utilise de l’équipement qui coûte plusieurs millions de dollars, on a intérêt à ne pas l’endommager ! L’exactitude des mesures revêt alors une importance capitale. » Le bonheur, ça se conjugue Ysela a récemment obtenu son titre d’ingénieure professionnelle, un de ses objectifs de carrière, et a acquis une expérience exceptionnelle en travaillant avec certains des meilleurs ingénieurs de l’industrie, chez EXP. Quelle sera la prochaine étape ? « Les décisions d’avenir se prennent en équipe. Mon mari m’a été d’un grand soutien quand j’étudiais et travaillais sur le terrain pour jeter les assises de ma carrière. Après toutes ces années passées sur les bancs d’école, place à la famille ! Nous avons eu notre premier enfant en mars dernier, et j’adore être maman. Je ne veux pas avoir à choisir entre carrière et famille ; je crois que ces deux sphères sont compatibles, et j’entends conjuguer les deux. »

Originaire du Panama, Ysela était faite pour le génie. Avec un père ingénieur et un talent inné pour les mathématiques et les sciences, elle était prédestinée à cette profession. Titulaire d’un diplôme en génie chimique avec spécialisation en polymères qu’elle a obtenu à l’Université Florida State, Ysela met ses connaissances à profit en travaillant sur des projets d’oléoduc d’envergure, comme Sweeney Midstream, Houston Lateral de Keystone et, plus récemment, Keystone XL. Cette ingénieure de terrain a rapidement saisi le caractère unique des compétences et de l’expertise de chaque intervenant. Que ce soit en participant aux premières réunions de projet, en travaillant à l’obtention de permis et d’autorisations ou en supervisant les travaux de construction, Ysela a appris à découvrir des styles de gestion propres à chacun ainsi que les processus par lesquels on transpose des plans papier à l’environnement physique. Cette expérience lui a permis de perfectionner sa façon de concevoir et de travailler avec des spécialistes d’autres disciplines. « J’adore travailler sur le terrain, dit-elle. Le travail d’équipe me passionne et j’aime voir mon travail prendre forme. »

J’adore travailler sur le terrain. Le travail d’équipe me passionne et j’aime voir mon travail prendre forme. »

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une vision à propager Lisa Moore Technologue principale en architecture | Halifax, Nouvelle-Écosse

«Un traitement de dialyse dure au moins cinq à six heures, explique Lisa. Personne ne veut passer tout ce temps dans un espace clos. Je voulais absolument que l’environnement soit agréable pour tous. » Le nouvel aménagement offre une certaine intimité aux patients tout en permettant au personnel infirmier de maintenir un contact visuel avec ceux- ci. Ainsi, le personnel peut rapidement déceler tout inconfort chez un patient ou tout problème d’ordre technique et intervenir sur-le-champ. Une formule gagnante En plus des aspects pratiques, Lisa a aussi porté une attention particulière à la convivialité de l’endroit, aux petits détails qui en rehaussent le confort, comme des systèmes de divertissement intégrés, des finis élégants et hygiéniques, et des couleurs qui créent une ambiance favorable à la guérison. Le projet a connu un tel succès que deux autres unités de dialyse en Nouvelle-Écosse ont utilisé ce modèle. « Je suis ravie que mon travail puisse être mis à profit pour améliorer la qualité de vie de gens qui reçoivent des traitements médicaux, affirme Lisa. Ce n’est pas facile de passer plusieurs heures seul à l’hôpital, alors j’ai voulu faire tout ce que je pouvais pour améliorer l’expérience des patients de cette unité de dialyse. »

Technologue principale en architecture chez EXP depuis plus de 26 ans, Lisa Moore continue de se mettre au défi, se fixant et atteignant de nouveaux objectifs chaque jour. Qu’il s’agisse de se tenir en forme, de se consacrer à une cause importante ou de travailler sur un projet de conception d’EXP, Lisa poursuit chacun de ses objectifs avec la même passion. Les utilisateurs avant tout Peu importe le projet, que celui-ci vise la conception d’un édifice en entier ou l’aménagement de bureaux, la préoccupation principale de Lisa est de satisfaire, voire surpasser, les attentes du client, et ce, tout en pensant aux besoins des occupants. «On fait le travail pour le client, mais il faut aussi réfléchir aux personnes qui utiliseront l’espace et à la façon dont elles l’utiliseront », explique Lisa. Elle donne en exemple un de ses projets les plus valorisants, soit le réaménagement d’une unité d’hémodialyse à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Les établissements du secteur de la santé, des hôpitaux aux unités de dialyse, doivent placer les patients au cœur du processus de conception.

Un environnement qui fait du bien D’une superficie d’environ 700 m2, l’unité

On fait le travail pour le client, mais il faut aussi réfléchir aux personnes qui utiliseront l’espace et à la façon dont elles l’utiliseront. »

comprenait dix lits de dialyse, un poste réservé au personnel infirmier ainsi qu’une salle d’attente. Les lits étaient tournés vers le poste de soins, et faisaient dos aux grandes fenêtres qui laissaient entrer la lumière. Lisa y a immédiatement vu une occasion d’utiliser ces fenêtres pour créer un environnement lumineux et chaleureux.

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Rachael nous accueille au chantier, à San Diego.

l ’ importance des relations avec les cl ients Rachael Sampson, ing. Chargée de projets principale | San Diego, Californie

« En apprenant à les connaître, et en travaillant avec eux alors que je jouais un rôle qui me conférait plus de responsabilités, j’ai réussi à devenir leur principal contact. » Le secret de sa réussite Rachael, qui se spécialise dans la gestion de projets d’installations pharmaceutiques et de recherche, met son expérience et son expertise au service de tous ses clients, notamment ARE, BioMarin Pharmaceuticals, Biomed Realty, Gilead et Pfizer. «C’est plutôt simple, dit Rachael. Discutez avec vos clients, démarrez des conversations qui permettent d’établir un rapport et de créer des liens sincères avec eux. Soyez agréable et professionnel. » L’équilibre travail-vie personnelle Cette approche qui mise sur l’ouverture et l’honnêteté, Rachael l’applique dans toutes les sphères de sa vie, y compris à la maison. Elle affirme que trouver un équilibre entre son travail et sa vie personnelle a été sa plus grande réussite professionnelle. « J’ai toujours voulu avoir des enfants, mais à la naissance de mon premier, comme le travail avait été jusque-là au centre de ma vie, j’ai eu beaucoup de difficulté à atteindre cet équilibre. Réussir sur le plan professionnel est certes important, mais trouver une façon de concilier travail et famille est un exploit encore plus remarquable. »

Rachael Sampson va droit au but. Elle est franche et vous donne toujours l’heure juste. Son assurance et sa franchise l’ont aidée à bâtir des relations solides et durables avec ses clients. « Je n’aime pas embellir la réalité. Ça en surprend parfois quelques-uns dans l’industrie de la construction, mais plusieurs personnes trouvent cette façon de dire et de faire les choses réconfortante et rafraîchissante. » Pleins feux sur Illumina Illumina est une entreprise de San Diego, en Californie, qui crée des solutions de séquençage pour la recherche génétique. Rachael a coordonné et dirigé plusieurs projets stimulants pour cette entreprise, dont le projet d’amélioration locative qui visait l’aménagement d’un campus de 3 345 m2 comptant trois édifices, à Foster City, en Californie, ainsi que celui visant la construction de deux nouveaux édifices sur le site de son siège social. Rachael a commencé par travailler sur de petits projets, dans le cadre desquels elle a fait la rencontre de décideurs influents. Aujourd’hui, c’est elle qui agit à titre de personne-ressource pour tous leurs nouveaux projets. «Mon premier projet pour Illumina a été le réaménagement complet d’un campus de trois édifices que l’entreprise venait de louer à San Diego. Mon rôle a évolué, et je suis maintenant coordonnatrice en chef des projets mécaniques pour les deux premiers nouveaux édifices sur ce campus. »

« C’est plutôt simple. Discutez avec vos clients, démarrez des conversations qui permettent d’établir un rapport et de créer des liens sincères avec eux. Soyez agréable et professionnel.

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« Nous souhaitons étendre la portée de notre expertise afin de soutenir d’autres pays en développement en Asie et en Afrique.

La piqûre pour le travail à l’étranger, Julie Beauséjour l’a eue alors qu’elle menait des travaux de recherche sur le traitement des eaux usées, au Mexique, dans le cadre de sa maîtrise en génie civil. Quelques années plus tard, c’est vers le Vietnam que Julie s’est envolée pour sa thèse de doctorat en planification et conception environnementales, portant plus précisément sur les systèmes de drainage sanitaire à faible coût pour les pays en développement. Pouvoir créer, voilà ce qui rend les projets à l’international si stimulants pour Julie. Sa passion pour les projets à l’international est née de son désir de créer. « Ici, au Québec, les réseaux d’aqueduc sont déjà construits et le travail qui nous est confié se limite souvent à la réfection de sections existantes ou au prolongement du réseau pour desservir de nouveaux quartiers résidentiels, » explique Julie. « Les projets que nous réalisons à l’international, par contre, nous permettent d’en faire plus. On peut concevoir et construire des réseaux neufs, de A à Z. Ça ouvre la porte à une multitude de possibilités. » À Dalat, au Vietnam, son équipe fait la conception et la surveillance de la nouvelle usine de traitement des eaux usées et d’un important réseau d’égout primaire qui desservira les principaux quartiers commerciaux et résidentiels de la ville. Julie précise que le travail de conception tient compte du contexte local et que le projet permettra de doter la ville d’infrastructures durables et à faible coût. des réseaux qui changent des vies Julie Beauséjour, ing., Ph. D. Vice-présidente, International | Montréal, Québec

«Dans les pays développés comme le Canada, on n’a pas construit de réseaux d’égouts complets depuis plus de 50 ans. Au Vietnam, la plupart des villes n’ont jamais eu de réseaux d’égouts. Nous pouvons enfin créer des systèmes d’assainissement des eaux usées durables pour accroître la qualité de vie des gens de ce pays. » «Au terme de ce projet, on a tout de suite pu observer une amélioration des conditions environnementales dans la ville, de la diminution des inondations à l’amélioration de la qualité des cours d’eau urbains (qui étaient auparavant des égouts à ciel ouvert). C’est formidable de constater que ces changements ont permis à un vent de fraîcheur de souffler sur la ville de Dalat et ses citoyens. » Les efforts de Julie ont permis de jeter de solides assises pour l’avenir. En plus de piloter 12 projets d’infrastructures tous financés par la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, au Vietnam, elle tente de développer le marché international en passant directement par les organismes mondiaux de financement du développement. «Chose certaine, j’aurai beaucoup de pain sur la planche durant les prochaines années ! », dit Julie en riant. Je suis très heureuse de participer à ces projets et d’être au cœur du développement continu du Vietnam. Ce que nous souhaitons surtout est d’étendre et d’exporter notre expertise afin de pouvoir soutenir d’autres pays d’Asie et d’Afrique, où les besoins en infrastructures de base sont aussi criants. »

Julie a supervisé et géré la construction de l’usine de traitement des eaux usées de Dalat, au Vietnam.

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Une équipe recueille des échantillons dans le cadre d’une évaluation hydrogéologique de site.

une histoire de fami l le Nataliya Tkach, géo., M. Sc., PMP Hydrogéologue principale, Environnement | Brampton, Ontario

« Pour ce projet, il fallait assurer une collaboration étroite entre les parties prenantes et un contact direct avec les différents organismes d’examen et d’autorisation », explique Nataliya. «Une fois ces relations bien établies, les défis liés au projet ont été surmontés et le projet a pu être réalisé en respectant l’échéancier et le budget. » La clef du succès ? Le travail d’équipe Lorsqu’elle travaille sur un projet, Nataliya sait qu’elle sera en mesure de fournir la meilleure solution possible à son client, et ce, parce qu’elle pourra compter sur l’étroite collaboration de ses collègues. «À mon avis, le travail d’équipe est le meilleur élément de motivation, quel que soit le projet. Après avoir bien analysé les besoins du client, il faut s’entourer des personnes qui sauront le mieux élaborer et fournir une solution qui répond à ces besoins. » L’importance de l’hydrogéologie dans l’industrie du génie Nataliya croit que l’hydrogéologie jouera un rôle de plus en plus important au cours des prochaines années. « La collaboration directe avec d’autres disciplines amènera celles-ci à avoir davantage recours à l’hydrogéologie afin de mieux comprendre les conditions de fond existantes. C’est essentiel à la gestion durable des eaux souterraines. »

Élevée dans une famille d’ingénieurs, Nataliya Tkach n’a pas hésité à emprunter un parcours similaire. À l’université, elle s’est dirigée vers le génie géologique et hydrogéologique, deux domaines qui l’avaient toujours fascinée. « J’ai choisi cette discipline parce que les ressources en eau souterraine et leur gestion me tiennent vraiment à cœur, » explique Nataliya. «Ça me permet d’appliquer mes connaissances et mon expérience à la protection et à la préservation de l’eau propre pour les générations futures. » Depuis 2016, Nataliya a participé à de nombreux projets chez EXP. Elle participe à des enquêtes hydrogéologiques et à des projets pluridisciplinaires, en plus de réaliser des études géotechniques, environnementales et des infrastructures. Évaluation des répercussions sur les sources d’eau et plan d’atténuation Nataliya a récemment préparé une étude d’impact sur les sources d’eau ainsi qu’un plan d’atténuation, pour un projet d’aménagement de terrain à l’intérieur d’une zone de protection de têtes de puits. Selon les exigences du plan de protection des sources d’eau, une évaluation hydrogéologique

À mon avis, le travail d’équipe est le meilleur élément de motivation, quel que soit le projet. Après avoir bien analysé les besoins du client, il faut s’entourer des personnes qui sauront le mieux élaborer et fournir une solution qui répond à ces besoins. »

devait être fournie afin de d’obtenir les autorisations de la municipalité régionale.

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ROUTE 104 EN ILLINOIS En Illinois, un tronçon de route d’un peu plus de 3 km relie la route 104 à un nouveau pont de 670 m qui enjambe la rivière Illinois. Comme ce pont n’est pas au même niveau que la route, il a dû être considérablement surélevé. EXP a mené des travaux en étroite collaboration avec les autorités locales afin d’intégrer l’accès au nouveau pont au schéma des rues du centre-ville. Située sur les berges de la rivière, cette petite municipalité voyait constamment ses routes inondées et endommagées par les eaux prisonnières du côté ville de la digue de la rivière. L’expertise fournie par Sandra dans le cadre de ce projet a permis de remédier à cette situation. Le projet prévoyait la construction d’une station de pompage munie d’une chambre de rétention souterraine permettant d’emmagasiner les eaux pluviales durant les périodes de crue pour ensuite les rejeter dans la rivière, loin du centre-ville.

La carrière de Sandra Homola, spécialiste en ressources hydriques, a débuté de façon peu courante. Après avoir obtenu un baccalauréat en génie chimique de l’Université du Michigan, elle a effectué un stage dans un laboratoire du ministère de la Défense des États-Unis. Son travail sur le site d’un déversement de carburant de turbo- moteur lui a permis d’acquérir une expérience de très grande valeur dans la recherche de solutions microbactériennes pour la décontamination de l’eau. Sandra a ensuite accepté un poste dans une petite entreprise de Chicago, où elle a acquis une solide base en hydrologie ainsi qu’en ressources hydrauliques et hydriques. Aujourd’hui à la tête du service des ressources hydriques d’EXP, et ce depuis près de quatre ans, Sandra supervise simultanément de nombreux projets, en plus de gérer une équipe et de participer au développement des affaires de l’entreprise. Elle dirige actuellement la totalité des travaux liés au drainage et aux plaines d’inondation, dans le cadre de la planification générale de l’aménagement d’un secteur s’étendant sur 22,5 km le long de l’autoroute inter-États 294. Sandra poursuit également à acquérir des compétences professionnelles connexes en agissant à titre de directrice de la division de l’Illinois de la American Society of Civil Engineers et en étant membre du Women in Transportation Seminar. « Pour moi, le réseautage avec des clients et des ingénieurs de l’industrie revêt une grande importance. Il est également essentiel de rester au fait des nouveautés en matière de logiciels, de au gré du courant Sandra L. Homola, ing., CFM, PA LEED Directrice, Ressources hydriques | Chicago, Illinois

techniques de conception et de pratiques durables. »

« Je souhaite aider l’équipe du service des ressources hydriques de Chicago à obtenir davantage de contrats en gestion des ressources hydriques, comme des contrats visant la préparation d’études à grande échelle sur les bassins hydrographiques et les plaines inondables, et de plans de gestion des eaux pluviales. J’espère aussi pouvoir contribuer à la croissance de ce service à l’échelle d’EXP en offrant l’expertise de mon équipe en matière de gestion des eaux pluviales là où on en a besoin. » L’importance de la gestion de l’eau Riche de plusieurs vastes réseaux fluviaux, la région de Chicago a aussi droit à son lot de tempêtes et de pluies abondantes. Dans le cadre de la première phase du projet visant l’aménagement du tronçon de la route 173 enjambant la rivière Des Plaines, l’équipe de spécialistes en ressources hydriques a préparé sous la supervision de Sandra, un modèle hydraulique de cette portion de la route. Le modèle a révélé que l’eau débordait sur la partie la plus basse de la route lors de pluies abondantes, ce qui a pu être confirmé par notre équipe lorsqu’elle s’est rendue sur place après une forte pluie. « La plupart des pays manquent d’eau, mais à Chicago, c’est l’inverse. Et comme la ville croît sans cesse, l’eau a de moins en moins d’espace pour s’écouler, ce qui cause des inondations. Nous devons trouver de meilleures façons de contrôler le passage de l’eau. »

Pour moi, le réseautage avec des clients et des ingénieurs de l’industrie revêt une grande importance. Il est également essentiel de rester au fait des nouveautés en matière de logiciels, de techniques de conception et de pratiques durables. »

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Isabelle a grandi en entendant parler de projets de construction. Son père, menuisier et estimateur pour la construction ou la rénovation d’immeubles commerciaux et institutionnels, était fier de ses réalisations dans la région. Dès qu’elle le pouvait, Isabelle visitait les chantiers de son père et lorsqu’il apportait des plans à la maison, elle lui demandait si elle pouvait faire les calculs de quantités. Arrivée sur le marché du travail après ses études en génie à l’Université de Sherbrooke, Isabelle est surprise que la personne chargée de la superviser soit … une femme! Issue d’une génération où très peu de femmes devenaient ingénieures, cette femme aura eu une grande influence sur la carrière d’Isabelle. «Elle était diplômée en génie physique de l’École Polytechnique : la seule femme du groupe. Pour elle, comme pour moi, nous n’étions pas filles ou autre, nous étions ingénieures!» Isabelle n’a jamais perdu de vue ce qui aura toujours été son objectif, soit participer à la réalisation de projets en agissant à titre d’experte-conseil en génie municipal. Isabelle voulait être reconnue dans son milieu pour sa rigueur ainsi que pour sa détermination à déployer les efforts nécessaires afin que son expertise et ses services soient à la hauteur des besoins et des attentes de ses clients. Agente de changement communautaire Agente de changement, voilà un titre que vous ne trouverez pas sur les cartes professionnelles d’EXP. Pourtant, celui- ci aurait assurément sa place sur celle d’Isabelle. Outre un parcours impressionnant en génie des infrastructures urbaines dans les régions de Lanaudière et de la Mauricie et 23 années au sein d’EXP, Isabelle s’est aussi fait connaître au sein de la collectivité, notamment pour sa persévérance et les démarches qu’elle a menées avec des organismes communautaires. Tout a commencé par l’implantation d’un centre de la petite enfance dans le village où elle habite. Son implication ne s’est pas arrêtée là. Isabelle a continué à soutenir le développement au sein de sa collectivité, notamment en siégeant au conseil d’administration de divers organismes, dont la Corporation de l’aménagement de la rivière l’Assomption, Centraide, le Centre local de développement, al ler au-delà du titre Isabelle Mireault, ing., M. Ing. Directrice, Infrastructures urbaines | Joliette, Québec

« Nos clients et les intervenants d’affaires clés font partie de nos collectivités, ils sont nos voisins.

le Village des Jeunes (Plein air Lanaudia) et la Caisse Desjardins. Ces expériences lui ont permis d’évoluer et d’acquérir des connaissances additionnelles sur les besoins de sa communauté. Sa compréhension des enjeux propres à la région et sa connaissance du domaine municipal font d’elle la personne tout indiquée pour jouer le rôle d’agente de changement auprès de sa collectivité. Solution durable pour les citoyens Située à un peu plus d’une heure de route de Montréal, Saint-Alphonse-Rodriguez est une destination de villégiature prisée, entourée de forêts et de lacs. Aux prises avec un problème environnemental causé par l’absence de système de gestion des eaux usées, la Municipalité a fait appel à des professionnels en génie pour l’aider à élaborer et mettre en œuvre des solutions d’assainissement. Connaissant bien les rouages des municipalités ainsi que les exigences administratives et techniques liées aux projets d’assainissement, Isabelle s’est mise au travail et a décroché le contrat pour EXP. Agissant à titre de chargée du projet, Isabelle a travaillé en étroite collaboration avec les dirigeants de la municipalité ainsi qu’avec les différentes équipes de professionnels, pour donner la cadence tout au long de chacune des phases du plan d’action et de la conception, de la mise en œuvre et de l’administration des contrats. En plus de lui donner l’occasion de mettre à profit ses connaissances relatives aux exigences gouvernementales et aux contraintes municipales, ce projet lui a permis de passer maître dans l’art de gérer un projet de construction d’envergure. Cette expérience a également renforcé sa volonté de trouver des solutions qui permettraient aux municipalités de maximiser l’aide gouvernementale consentie. Entamée il y a près de quatre ans et devant s’achever sous peu, la réalisation de ce projet a nécessité un suivi rigoureux. Pour Isabelle, le développement d’une entreprise et de sa région sont intimement liés : «Nos clients et les acteurs du milieu des affaires font partie de notre entourage, ce sont nos voisins. On les rencontre partout : au restaurant et dans la rue. Donc, nos projets, on les voit et on les vit… ils font notre fierté. Notre contribution, la progression de notre région, on y participe plus personnellement.»

Dans les milieux urbains et ruraux, les projets d’infrastructures créent des ponts et enrichissent les collectivités.

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Les initiatives qui permettent aux femmes d’aider d’autres femmes me passionnent. Il faut qu’on s’aide à se bâtir les unes les autres, qu’on se soutienne, et qu’on le fasse sans porter de jugement. »

devenir ingénieure accidentel lement Chantal Wing, ing., B. Sc. Chargée de projets | Calgary, Alberta

Chantal Wing a obtenu un baccalauréat ès sciences en génie civil à l’Université de Calgary, mais ses études auraient pu la mener vers un tout autre domaine. Ayant choisi le génie biomédical comme spécialité, elle rêvait d’étudier à la faculté de médecine, mais n’était pas certaine de comprendre ce qu’on entendait par « génie civil biomédical ». «Mon stage en génie biomédical était de la recherche sur les cellules souches, et je n’ai pas aimé ça. Nous étions à la merci du gouvernement et de ses subventions de recherche, et j’ai développé une forte aversion pour la bureaucratie, » se souvient Chantal. «Durant mon stage en génie civil, je travaillais à 12 heures de route au nord de Winnipeg, sur le projet de construction de la centrale Wuscwatim, à Taskinigup Falls. Nous avons construit une route d’accès de 50 km pour un projet de barrage piloté par Manitoba Hydro. Je faisais les analyses granulométriques par tamisage et les relevés. J’aimais être dehors. J’aimais voir la construction progresser. Je dis aux gens que c’est accidentellement que je suis devenue ingénieure civile ! » Après avoir obtenu son diplôme et avant se joindre à EXP en 2014, Chantal a travaillé dans une jeune entreprise offrant des services d’aménagement du territoire, au sein de laquelle elle a pu acquérir une expérience précieuse en tant que chargée de projets. Présentement en congé de maternité, Chantal se consacre à son nouveau rôle de mère tout en faisant une maitrise en administration des affaires avec spécialisation en études immobilières, à la Haskayne School of Business de l’Université de Calgary. Elle assure également la coprésidence du comité responsable des événements de l’organisme CREW Calgary – Commercial Real Estate Women, pour 2017. Les initiatives qui permettent aux femmes d’aider d’autres femmes me passionnent. Il faut qu’on s’aide à se bâtir les unes les autres, qu’on se soutienne, et qu’on le fasse sans porter de jugement. Plusieurs occasions

d’affaires sont créées à travers l’organisme CREW, et les relations que j’y ai bâties seront un atout pour moi tout au long de ma carrière. Un enthousiasme proportionnel à la complexité du projet Plus les projets sont complexes, plus ils plaisent à Chantal. Concevoir une solution qui convient tant au promoteur qu’à la collectivité en général, c’est le genre de défi auquel elle ne peut résister. « Le projet d’aménagement réalisé dans le quartier East Shephard de Calgary est un bel exemple de projet amenant son lot de défis. En bref, les propriétaires des terres ne voulaient pas les céder, et il nous fallait aménager un carrefour routier à un endroit où l’espace était insuffisant. À cela s’ajoutait également la gestion d’un secteur comprenant plusieurs infrastructures. Nous avons pu élaborer des solutions de conception originales à plusieurs occasions en négociant avec la Ville de Calgary. Pour plusieurs qui n’exercent pas le métier d’ingénieur, ça pourrait sembler moins excitant que ça l’a été pour moi ! » Le mentorat Deux facteurs ont joué un rôle clé dans le parcours professionnel de Chantal : avoir un mentor et poursuivre sa formation. Son conseil aux jeunes ingénieurs ? Trouvez un bon mentor qui vous aidera à croire en votre carrière. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle envisage pour l’avenir et ce qu’elle souhaite accomplir, son plan de match est on ne peut plus clair. « Je fais une maitrise en administration des affaires, alors je crois que ça illustre bien mon désir d’occuper un poste de direction. J’aime les projets sur lesquels je travaille, la conception ainsi que la gestion de l’aménagement, mais j’adore diriger des équipes, le développement des affaires, et contribuer au succès continu de l’entreprise. Je veux jouer un rôle à plus grande échelle. »

Aménagé en plusieurs phases à Cochrane, en Alberta, pour le compte de l’entreprise APEX Land Development, le quartier Heartland comprend des lots résidentiels unifamiliaux, des lots multirésidentiels ainsi qu’un secteur commercial.

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mission : santé environnementale Marie-Julie Garneau, M. Sc. Directrice, Qualité de l’air et hygiène industrielle | Longueuil, Québec

Déployer l’artillerie lourde pour de l’air propre Il y a quelques années, Marie-Julie et son équipe ont participé à un projet visant un atelier de maintenance des chars d’assaut et autres véhicules militaires de la garnison Montréal de Défense nationale Canada. Il s’agissait du premier projet d’hygiène industrielle majeur auquel elle participait, et elle y a joué un rôle important en étant impliquée dans chacune des étapes du projet. Le projet visait à mesurer la quantité de poussière de plomb et d’autres métaux déposée sur les surfaces intérieures du bâtiment et de corriger la situation. Pour y parvenir, l’équipe a dû élaborer un plan de caractérisation des produits chimiques, fournir une procédure de décontamination du site et élaborer un plan santé et sécurité pendant et après nettoyage. De plus, pour Marie-Julie, la présentation des résultats de l’inspection et des plans de nettoyage, à plusieurs employés de Défense nationale Canada, c’était un peu comme un retour aux sources. «Ça m’a rappelé mes sept années dans les cadettes sur la base militaire de Valcartier, raconte Marie- Julie. C’était agréable de pouvoir retrouver une partie de ce qui a marqué mon adolescence dans le cadre de mon travail actuel. »

Quinze ans après s’être inscrite à la maîtrise en santé environnementale et santé au travail de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Marie-Julie Garneau se souvient encore de la description du programme. « Lorsque j’ai été admise au programme, je savais qu’il contribuerait à me façonner en tant que scientifique, » raconte Marie-Julie. « J’ai appris à élaborer des solutions à des problèmes attribuables à l’exposition à divers risques environnementaux, comme les contaminants chimiques pouvant être présents dans l’air intérieur des milieux de travail. » Après avoir eu un véritable coup de foudre pour ce programme et ayant la certitude que c’était dans ce domaine qu’elle voulait faire carrière, Marie-Julie s’est beaucoup intéressée aux différents agents physiques, chimiques et biologiques qui peuvent constituer un risque pour la santé dans occupants dans leur milieu de travail. Respirer librement Aujourd’hui directrice en qualité de l’air et hygiène industrielle, Marie-Julie a participé à près de mille études réalisées dans différents milieux de travail. Savoir que son travail contribue directement à accroître la qualité de vie et la santé des gens, voilà ce qui motive Marie-Julie à continuellement élaborer des solutions permettant de rendre les milieux de travail plus sains.

Une équipe procède à l’analyse de la qualité de l’air du système de ventilation d’un bâtiment industriel.

En ayant recours à l’expertise de mon équipe, nos collègues peuvent concevoir des systèmes qui satisfont aux exigences du client et qui, en plus, en offrent davantage en matière de qualité de l’air et de sécurité. »

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« L’ingénierie de sécurité est au cœur de tout ce que nous faisons.

La bosse des maths et des sciences, c’est un dénominateur commun dans la famille de Margot. Son père était ingénieur et sa mère docteure en géologie. Le contexte dans lequel Margot a grandi lui a permis de comprendre qu’avec l’éducation, la formation et les compétences nécessaires, il n’y a pas de limites à ce qu’une femme peut accomplir sur le plan professionnel. Margot a obtenu un baccalauréat en génie civil à l’Université McMaster, puis une maitrise en génie des transports à l’Université de Waterloo. « J’ai eu la chance de découvrir rapidement quelle était la voie que je voulais suivre, » soutient Margot. « J’ai fait la connaissance d’un professeur qui est devenu mon mentor de toujours. Ensemble, nous avons réalisé un projet de recherche visant à définir la relation entre la vitesse et le débit de circulation sur les autoroutes, en utilisant des données relatives à la circulation autoroutière qui étaient, à l’époque, parmi les premières à être recueillies en Ontario. Avoir les usagers de la route vulnérables à l’esprit Très tôt dans sa carrière, alors qu’elle travaillait à la conception de mesures de prévention des collisions en tant qu’ingénieure de la circulation, Margot a saisi l’importance de réduire le nombre d’accidents à survenir sur nos réseaux routiers. dessiner sa propre route Margot Smeenk, ing., PTOE Ingénieure principale de la circulation | Brampton, Ontario

PROMENADE JOHN A. MCDONALD La Commission de la capitale nationale (CCN) souhaitait réaménager le corridor de la promenade Sir-John-A.-Macdonald afin d’améliorer l’accès aux berges patrimoniales de la rivière des Outaouais. L’équipe d’EXP a fourni des services de conception pour deux nouveaux espaces publics, situés le long de la promenade et devant faire partie des installations du réseau de train léger sur rail de la Ville d’Ottawa, pour le compte de la CCN. Ceux-ci comprenaient la construction d’un nouveau stationnement (selon des critères d’aménagement à faible impact écologique), l’implantation de dispositifs de contrôle de la circulation et de nouveaux feux pour piétons, le terrassement de mise à niveau et l’installation de services publics pour la construction d’une patinoire extérieure et d’installations sanitaires en vue de l’implantation future d’aménagements à usage mixte. «Ce projet est un bel exemple de collaboration entre des équipes de di érents bureaux : la conception du carrefour giratoire a été réalisée à Sherbrooke, la gestion de la circulation et la modélisation à Brampton, et le génie civil et la coordination de projet à Ottawa », explique Margot.

« L’ingénierie de sécurité est au cœur de tout ce que nous faisons. Réduire le potentiel de collisions, d’accidents ou autres impacts est essentiel. Un des éléments auquel j’ai toujours accordé une attention particulière est la protection des usagers de la route plus vulnérables, comme les piétons et les cyclistes. » En génie des transports, on voit tout de suite de quelle façon notre travail de conception améliore le quotidien des collectivités. Nous permettons aux gens de passer moins de temps sur la route, nous rendons les zones scolaires plus sécuritaires, et bien plus. Une nouvelle voie : bâtir une équipe Après un parcours professionnel plutôt linéaire, Margot a récemment choisi de bifurquer de celui-ci pour emprunter une nouvelle voie. Guidée par son esprit entrepreneurial, elle a voulu relever un nouveau défi, soit celui d’accroître la présence d’EXP dans le marché des transports en Ontario. Elle a donc entrepris de bâtir une équipe pluridisciplinaire capable de récolter de nouveaux projets pour EXP. Interagir au quotidien avec des architectes, des entrepreneurs et les autres employés lui procure une grande satisfaction et constitue une source intarissable de motivation. Même si elle a vu bien des choses changer au fil du temps chez EXP, une chose n’a pas changé : sa détermination à suivre la voie qui l’intéresse, peu importe là où cela la mènera.

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« J’apporte ma contribution pour l’aboutissement d’un projet économique qui s’intègre dans le respect des normes environnementales, et j’en suis fière.

C’est à dix ans, en lisant la biographie de Marie Curie, que l’avenir est devenu clair comme de l’eau de roche pour Vero Rabemanana : elle allait devenir docteure ès sciences. Ayant grandi entourée d’eau, sur l’île de Madagascar aussi connue pour son relief varié et sa biodiversité, il n’est pas surprenant que Vero se soit intéressée à l’hydrogéologie. Souhaitant poursuivre des études dans ce domaine, après un parcours en tant que géophysicienne, elle part pour Paris où elle fait une maîtrise et un doctorat en hydrogéologie à l’Université Pierre et Marie Curie. Ces nouveaux diplômes en main, Vero passe d’abord deux années à travailler en Suisse, avant de mettre le cap sur le Québec, réputé pour la richesse de ses ressources naturelles et où les perspectives d’emploi dans les domaines de la gestion des ressources en eau potable sont des plus intéressantes. Projet de réhabilitation L’expertise pluridisciplinaire de Vero lui procure une perspective unique et avantageuse. Ses connaissances approfondies et son expérience en caractérisation et décontamination des sols et des eaux souterraines lui permettent d’anticiper les défis et les demandes des clients. un point commun : l ’eau ! Vero Rabemanana, géo., Ph. D. Hydrogéologie | Gatineau, Québec

C’est cette expertise qui a retenu l’attention d’un promoteur immobiliers souhaitant aménager un quartier résidentiel et commercial – ZIBI – sur le site d’une ancienne papetière. S’échelonnant sur une période de 10 ans, ce projet est assujetti à la Loi sur la qualité de l’environnement. Vero a supervisé les travaux de caractérisation environnementale et d’élaboration du plan de réhabilitation afin de veiller à ce que le projet satisfasse à l’ensemble des exigences de ladite loi, et ce, du début à la fin de sa réalisation. Or, compte tenu du rythme auquel évoluent les exigences législatives en matière d’environnement, dix ans, c’est long. Ce défi, Vero le comprend et l’a intégré à sa démarche. En plus d’adopter une approche flexible, elle a tenté de prévoir les modifications qui pourraient survenir et a tenu compte de celles-ci dans la préparation d’un plan qui couvre l’ensemble du projet. « L’évaluation et la réhabilitation environnementale sont nécessaires en amont des projets de développement économique. Concilier développement économique et protection de l’environnement est complexe. Dans ce cadre, mon travail profite à la société. J’apporte ma contribution pour l’aboutissement d’un projet économique qui s’intègre dans le respect des normes environnementales et j’en suis fière. »

PROJET ZIBI Signifiant « rivière » en anishinabe, zibi est le nom qui a été retenu pour ce nouveau quartier, afin de rendre hommage à la rivière qui le borde ainsi qu’au peuple algonquin-anishinabe. Longeant les berges de la rivière des Outaouais dans les villes d’Ottawa et de Gatineau, Zibi a été conçu de manière à o rir des milieux de vie des plus durables et respectueux de l’environnement. La stratégie derrière la conception : repenser l’environnement construit par l’homme et le restructurer en fonction du milieu naturel et en s’y adaptant. Zibi a également été conçu selon les 10 principes « One Planet », soit zéro carbone, zéro déchets, transports durables, matériaux locaux et durables, alimentation locale et durable, gestion durable de l’eau, habitats naturels et biodiversité, culture et héritage, équité et partenariats locaux, et qualité de vie et bien-être.

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« Le génie encourage la collaboration et l’autonomie.

l ’ ingénierie : à la fois art et technique Marie-Hélène Fortin, ing. Ingénieure mécanique | Montréal, Québec

d’EXP d’un peu partout en Amérique du Nord, et nous permet de développer d’excellentes relations de travail entre collègues. En travaillant ensemble, nous parvenons aux meilleurs résultats. » Par-dessus tout, elle croit que sa carrière d’ingénieure lui a permis de donner libre cours à sa créativité. «Aujourd’hui, avec du recul et après avoir réalisé plusieurs projets, je peux dire que c’est un travail qui m’a permis d’être créative et imaginative. C’est un travail qui favorise la collaboration et l’autonomie, et qui procure un grand sentiment de satisfaction. » Une industrie qui évolue Marie-Hélène reconnait que l’évolution constante de la technologie a changé le visage et les façons de faire de l’industrie du génie. Les nouveaux outils dont disposent ses équipes leur permettent d’être plus efficaces, surtout lorsque la charge de travail est importante. « Être au courant des nouvelles solutions technologiques disponibles pour concevoir, gérer, analyser et planifier les travaux s’avère très utile dans le cadre de nos projets, affirme Marie-Hélène. D’abord et avant tout, ces nouvelles technologies nous aident à développer de nouvelles façons d’aborder les projets et à produire des résultats exceptionnels. »

C’est alors qu’elle était au secondaire que Marie- Hélène Fortin s’est découvert des atomes crochus pour les sciences, surtout la physique. C’était un domaine d’étude dans lequel elle se reconnaissait et naviguait aisément. Pour ses études universitaires, Marie-Hélène souhaitait trouver un domaine qui lui permettrait d’utiliser ses connaissances et d’approfondir son lien avec les sciences et la physique. Elle a donc choisi Polytechnique Montréal, d’où elle a obtenu un baccalauréat en génie mécanique en 1991. « Lorsque j’ai choisi de m’engager dans ce parcours à Polytechnique Montréal, je savais ce qui m’attendait », raconte Marie-Hélène. « L’ingénierie représentait pour moi l’aspect pratique des sciences, et c’est ce qui m’intéressait. » Bâtir des relations à long terme Aujourd’hui, ingénieure mécanique chez EXP, Marie-Hélène applique ses connaissances à des projets visant la réfection et la rénovation de centrales hydroélectriques et de barrages au Québec. Son expertise s’étend à divers systèmes, dont les systèmes auxiliaires, d’alimentation en eau de refroidissement, de drainage, de régulation, de vannes, de grues et de palans. «Dans mon domaine, les projets sont diversifiés et touchent à plusieurs disciplines. Cela donne lieu à une belle collaboration avec d’autres ingénieurs

L’expertise de Marie-Hélène a été mise à contribution dans plusieurs installations hydroélectriques à l’échelle du Québec.

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