La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

HUMOUR Profession comique Entre Jérôme et Daran LE PORTRAIT À l’occasion de son récent one-man-show au Kursaal, le Bisontin Jérôme Daran en a profité pour se raconter. Entre les angoisses du jour et les drôleries du soir, pas toujours évident de trouver son équilibre. Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

43

d’encyclopédies, Jérôme Daran a tiré les textes et les mélodies qu’il alterne au cours de ses spectacles. “Les idées, c’est l’obser- vation du quotidien, les trucs que j’ai pu vivre. Mes chansons traduisent parfois une certaine mélancolie, et la plupart de mes sketches sont par- tis de moment doulou- reux, de rencontres ou de déceptions. Mes spectacles reflètent en fait ce que je suis.” Et le 2 février, le comique s’est doncmontré, tel quel, sur les planches duGrand Kursaal. Les spectateurs confortablement instal- lés ne pouvaient se dou- ter qu’avant d’être sous les projecteurs, l’artiste s’est acharné sur ce qui lui restait d’ongles. “15 secondes avant de com- mencer, je peux être mala- de. Mais quand j’entre en scène, c’est fini. Ça recom- mence après… Ce métier représente tout de même beaucoup de boulot, de sacrifices, de doutes et de remise en question” , sur- tout lorsqu’on est un grand perfectionniste.

Le Bisontin Jérôme Daran reprend le chemin de Paris. Il passe quatre soirs par semaine au café- théâtre le Point Virgule, pépinière de tant de talents.

U ne guitare, un stylo bleu, quelques feuillets gribouillés et des ongles un peu rongés par le stress. À voir Jérôme Daran assis, à sa petite table du café de la gare, personne ne se douterait que ce Bisontin d’origine remplit le Point Virgule, café-théâtre parisien, quatre soirs par semaine. Et pourtant. Tout a commencé avec une fille. En 1998, Jérôme quitte Besançon pour suivre ces beaux yeux et s’installe à Paris. Puis avec la complicité d’un ami, il se lance : une caméra, de l’impro, un ou deux sketches et enfin, leur diffusion auMor- ning Live, sur M6. Daran est né. “Cet- te expérience m’a mis le pied à l’étrier.

Ellem’a vraiment donné l’envie. Je com- plexais pasmal de ne pas avoir fait d’éco- le artistique.” Mais enmême temps, les cours, les profs ou les tableaux noirs n’ont jamais été le podium préféré du petit Jérôme. “Je n’aimais pas qu’onme

dise ce que j’avais à faire. Depuis tout petit, je suis le boute-en-train.” Faire le clown, une voca- tion ? Plutôt une “façon d’exister. Ça me fait du bien d’entendre les gens rire. Le second degré aide à accepter pas mal de choses. Il est vrai que la vie n’est pas une fête en permanence. Mais si l’on pouvait se marrer un peu plus.” L’ascension n’a pourtant pas été aussi simple qu’un éclat de rire. Lentement mais sûrement, Jérôme Daran commence par le petit écran. Des émissions

“Je suis le type le moins drôle de ma famille.”

sur TF1, Paris Première et Comédie !, au festival de Montréal “Juste pour Rire”, l’histoire du comique s’est écri- te par des rencontres. Avec Florence Foresti surtout, qui le conduira à Lau- rent Ruquier et à la co-écriture de sketches pour l’hilarante émission “On a tout essayé”. Bref, des débuts déjà prometteurs de succès, de fantaisie et de drôlerie. Mais qu’on ne s’y méprenne pas. Les

clowns portent tous une part de tris- tesse, et Jérôme Daran ne fait pas exception à la règle. “Je suis tout de même le type lemoins drôle dema famil- le. C’est comme s’il y avait un mode “show time” et un mode “vie”. Quand on est sur scène, on existe. C’est plus compliqué dans la vie.” Mais c’est justement cette vie, si “com- pliquée” qui nourrit l’artiste. De sa période barman, serveur, ou vendeur

“Mais le temps et l’expérience permet- tent d’être un peu moins angoissé. Et j’ai la chance d’être entouré par des gens très sincères. De toute façon, ce métier est un tel privilège, une telle liberté…” Il est 14 h 40. Le train du Bisontin pour la capitale est à quai. Ne sortez pas vos mouchoirs, il y en aura cer- tainement d’autres à destination de Besançon. J.C.

CE QUI L’A FAIT RÂLER AUJOURD’HUI : “Le mec assis à côté de moi ce matin dans le train n’avait pas l’air de s’être très bien lavé.” SON ENDROIT PRÉFÉRÉ À BESANÇON : La Citadelle : “J’en ai de très bons souvenirs, notamment d’une fille, et j’étais amoureux.”

NOUVELLE ADRESSE

SOLEVA Automobiles

Z.I. THISE 03 81 47 47 17 - www.deffeuille-auto.fr

Made with FlippingBook flipbook maker