SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

ternational était faible et se sépara. La prise de pouvoir par le parti national-socialiste en Alle- magne en janvier 1933 a également été fatale au sport ouvrier – et pas seulement en Allemagne. Vers la fin des années 30, le mouvement sportif travailliste international et la plupart des unions nationales étaient complètement détruits (Ber- nett 1982, 349–373). Parmi les unions membres de l’ISL/SASI, seules la SATUS en Suisse et la TUL en Finlande sont restées indemnes au cours de la seconde guerre mondiale. Avec la disparition des plus puissantes unions-membres en Allemagne, en Autriche et en Tchécoslovaquie, les social-démocrates ont continué leur coopération internationale, même après 1933. À partir de 1934, sur la base des changements de tactiques duKomintern jusqu’à la dite politique de front populaire, l’IRS a com- mencé à coopérer avec l’ISL/SASI. Une part importante de leur activité commune a été la critique des Jeux Olympiques de Berlin en 1936 pour leur usage malhonnête du sport au service de la propagande nazie (Gounot 2002, 213–220). Sur les bases de cette coopération, une puis- sante équipe soviétique participa aux troisièmes Olympiades Ouvrières à Anvers en 1937. Vers la fin des années 1930, des unions sportives nationales ont en effet vu le jour dans quelques-uns des pays où le fascisme n’accéda jamais au pouvoir (en Suisse, au Da- nemark, en Norvège et en Suède). Avec pour objectif d’assurer la démocratie parlemen- taire, les social-démocrates et les commu- nistes contribuèrent ensemble au front sportif national. L’AIF norvégienne, l’une des unions

promu l’intégration internationale du mouve- ment sportif. De 1945 à 1948, les organisations sportives travaillistes d’Europe Occidentale ont cherché sans relâche à rétablir l’Internationale Sportive Ouvrière Socialiste comme continua- tion de l’ISL/SASI. La guerre était à peine ter- minée lorsque trois vétérans, George Elvin, Robert Mensions et Jules Devlieger ont com- mencé à préparer le rétablissement de l’ISL/ SASI à Londres. Des délégués venus de cinq pays, la Belgique, la Finlande, la France, la Suisse et le Royaume-Uni, se sont réunis en octobre 1945 pour des discussions prépara- toires. L’Union Soviétique avait mandaté un observateur (Workers’ Sports International Provisional Committee, 2-5). Le 30 mai 1946, une conférence tenue à Bruxelles résulta dans la formation du Comité Sportif International du Travail (CSIT). Onze pays y étaient complètement représentés : la Belgique, l’Angleterre, la France, la Hollande, la Suisse, la Yougoslavie, la Pologne, la Hon- grie, la Roumanie, la Finlande et la Palestine. Les États-Unis avaient envoyé un observateur. Jules Devlieger, qui participait à la formation du mouvement sportif international tra- vailliste depuis 1913, fut élu à la tête du secré- tariat du CSIT (SASI–CSIT 1963, 23). On nour- rissait de grandes espérances quant à l’adhésion de l’Union Soviétique, mais elle a brillé par son absence, tout comme d’autres noms-clés du sport ouvrier d’Allemagne, d’Au- triche et de Tchécoslovaquie. Bien que les leaders du mouvement spor- tif travailliste international souhaitaient l’uni-

les plus puissantes de l’ISL/SASI avant la guerre, décida de fusionner avec l’union spor- tive nationale centrale (Norges landsforbund for Idrett, NLFI) et d’abandonner sa propre organisation (Larsen 1981, 294). Parmi les solutions internationales adop- tées par le sport travailliste dans les années 30, la TUL finlandaise constitue une exception importante : elle refusa catégoriquement de se joindre à l’union nationale proposée par la SVUL (Fédération Sportive Nationale Finlan- daise) en 1936. Le premier pas vers la réconci- liation des sports finlandais a été fait au prin- temps 1939 lorsque la préparation pour les Jeux Olympiques d’Helsinki de l’année suivante commença. Ce n’est qu’après la guerre d’hiver entre la Finlande et la Russie (1939-1940) en août 1940 qu’un accord fut trouvé entre la TUL et la SVUL concernant la coopération dans l’or- ganisation des compétitions de niveau local ou national (Hentilä 1982, 471–484). Un nouveau départ – établissement du CSIT Pour le mouvement sportif travailliste, la se- conde guerre mondiale signifiait le commence- ment d’une époque nouvelle : une transition fut faite entre isolation inflexible et activité grou- pée, une politique qui fut menée dans diffé- rents pays par des unions à échelle nationale, ou par des accords séparés. Ce virage a finale- ment été scellé et approuvé lorsque le sport tra- vailliste a réellement été poussé au bord de la destruction sous la coupe du fascisme. D’un autre côté, la lutte contre le fascisme et le résultat de la seconde guerre mondiale ont

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