SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

SECONDE PARTIE_CHAPITRE 7

négligés de la sociologie sportive attendraient toujours qu’on les étudie. Aujourd’hui, on sait que l’étude la plus claire jamais menée sur l’histoire du mouvement sportif travailliste international a été menée par Kruger et Rior- dan (1996) en tant qu’éditeurs du livre intitulé « The Story of Worker Sport » (« l’Histoire du Sport Travailliste », N.D.T.). Il décrit le déve- loppement historique du sport travailliste dans différents pays et participe remarquable- ment à la compréhension de ce phénomène, en prenant compte des circonstances sociales et politiques qui ont influencé de manière si- gnificative le développement de ce mouve- ment. Toutefois, il existe aussi d’autres études et analyses de qualité sur l’histoire du sport ouvrier. Elles recouvrent surtout le sujet dans des pays spécifiques mais aussi, à un certain degré, le mouvement sportif ouvrier interna- tional (e.g. Gastgeb, 1952 ; Krammer, 1981; Hentilä, 1982, 1984, 1987 ; Moustard, 1983 ; Murray, 1987 ; Nittnaus & Zink, 1992 ; Kruger, 1993 ; Nitsch & Peiffer, 1995 ; Fankhauser, 2010). La plupart d’entre elles ont été écrites dans la langue source du pays étudié, c’est pourquoi elles n’ont malheureusement pas pu toucher un public mondial. Pour ne citer que les travaux d’Hentilä sur l’histoire du sport tra- vailliste en Finlande (TUL) : trois de ses livres comptent un total de 1637 pages en finnois. On sait que les cultures sportives domi- nantes tendent à négliger, voire même à éviter la description du développement de la culture sportive des minorités. Le sport travailliste a

unions postulaient pour le statut de membre à part entière (la FNSTP/Congo, la WSFI/Inde et la HIS/Turquie) et 3 autres postulaient pour le statut de membre (l’ICSF/Inde, la WOF/Iran et la ZZBSS/Slovénie). Au Congrès CSIT de 2011 à Rio de Janeiro, 5 membres (la FSST/Sénégal), la RSLU/Suède, la ECSF/Égypte, la PPSF/Palestine et l’AEDPT/ Espagne) ont été exclus pour cause de frais d’adhésion impayés. Lors de l’analyse des premières années d’exis- tence des membres à part entière, nous nous sommes aperçus que les organisations- membres les plus anciennes datent de la fin du 19e siècle (figure 1, page 116) . La plus ancienne est la SATUS suisse, née en 1874 ; la deuxième est l’ASKÖ autrichienne, en 1892. En Bulgarie, le mouvement sportif ouvrier a été fondé en 1895 (Nedelchev, 2012). La RKB-Solidarität en Allemagne date de 1896 1 ; La KALEV esto- nienne, de 1901. La FSGT française a été mise en fonction en 1908, mais a été refondée sous son nom actuel en 1934. Ainsi, les cinq orga- nisations susmentionnées sont clairement les plus vieux membres de la CSIT. La TUL finlandaise a été fondée en 1919, la NACAI irlandaise (qui a depuis fusionné avec l’AAI) en 1922. La NCS néerlandaise ainsi que la FFST française datent de 1926 ; l’AFSTB belge de 1927, la DAI danoise de 1929 et l’INA- TEL portugaise, de 1935. Au cours des années 40, quatre organisations-membres ont été éta- blies : la ZALGIRIS lituanienne en 1944, la SESI brésilienne et la JOUD estonienne en

représenté une culture minoritaire dans presque toutes les sociétés occidentales qui ont existé et existent encore. Avant la chute de l’Union Soviétique à la fin de l’année 1991, la situation était tout à fait différente dans les pays d’Europe de l’Est. Dans ces pays, à l’époque, le sport travailliste a dominé la culture sportive pendant des décennies. En menant cette étude, la CSIT a défini ses catégories de membres et d’unions de la ma- nière suivante (CSIT 2008, CSIT 2011) : (1) les membres à part entière, qui veulent être entiè- rement investis dans les programmes d’action et de politique de l’organisation, (2) les membres (sub)continentaux, qui veulent par- ticiper à certaines activités, (3) les membres candidats, qui demandent à devenir membres, et (4) les membres adhérents, qui demandent des informations. En outre, il existe aussi la catégorie des membres-associés, statut qui se traduit par la volonté d’être moins impliqué dans les programmes sportifs et politiques de la CSIT. Les quatre premières ont été appli- quées dans cette étude. La figure 1 nous montre que fin 2011, la CSIT comptait au total 44 organisations répar- ties dans différentes catégories d’adhésion dans 34 pays. Parmi elles, 35 étaient des membres à part entières dans 28 pays, et 3 étaient des membres (sub)continentaux (la COPADET/Amériques, la BWS/Balkans et l’AL- SO/Afrique). En outre, il s’est avéré que 3 De la SATUS suisse en 1874 à la CWCIE chinoise en 2011

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1) Données de Mme Sofia Radlinger de la RKB-Solidarität le 2 septembre 1991.

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