SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

budgétaire totale des 20 organisations son- dées était de 43,83 millions d’euros. Étant donné que seules 11 unions avaient répondu aux questions concernant leur budget en 1990 et qu’il ne s’agissait pas forcément des mêmes membres que ceux qui y ont répondu en 2010, nous n’avons pas pu établir de comparaison avec les chiffres de 2010. Les unions membres de la CSIT ne dif- fèrent pas seulement par l’importance de leur budget annuel, mais aussi concernant la struc- ture des revenus financiers qui composent leur budget. Il y a des membres plus « indé- pendants », et d’autres plus « liés à l’État et au secteur public » : certaines unions reçoivent 70 à 90% de leurs revenus du secteur public. Ce qui signifie surtout l’État, mais également les municipalités ou des organisations régionales au sein du secteur public. D’un autre côté, cer- taines unions membres ne reçoivent pas un sou, ou seulement un pourcentage minime de leur budget de ce secteur. C’est une bonne chose que les États et les municipalités soutiennent les organisations sportives bénévoles, car elles tiennent une res- ponsabilité sociale dans la mise en œuvre de leurs programmes sportifs. Mais d’un autre côté, ce sujet réclame une certaine prudence : qu’advient-il de l’autonomie et de l’indépen- dance des organisations sportives si elles re- çoivent la plupart de leurs fonds de l’État ? Est- il possible, dans ce cas, que l’État influence trop la politique sportive des organisations bénévoles ? « Pas nécessairement » pourrait être la réponse. Mais est-ce toujours le cas ?

Que se passe-t-il si l’État coupe les finance- ments ? Cela mettrait-il un terme aux fonc- tions du type des organisations bénévoles ? Les réponses à ces questions indiquent qu’il y a aussi des risques si les allocations de l’État sont importantes. D’une manière générale, l’étude nous montre que la CSIT est dans une très bonne phase de développement. Néanmoins, elle fait face à des décisions cruciales en termes d’ad- hésions et de stratégies sportives, en compa- raison à celle qu’elle a pu faire par le passé. En effet, deux types demembres semblent avoir fait leur apparition au sein de l’organisa- tion. Le premier représente les membres tradi- tionnels, basés sur les clubs sportifs. Le second est ce qu’on appelle la catégorie des clients répertoriés. En outre, il est possible de dénom- brer un troisième type de membres, tout par- ticulièrement lors des compétitions sportives. Nous faisons ici référence aux cas dans les- quels la compétition est ouverte à tous les amateurs, indépendamment de toute apparte- nance à la CSIT. Bien entendu, ce genre de par- ticipation pourrait augmenter la pertinence et l’attrait des Jeux Sportifs Mondiaux de la CSIT, par exemple, mais cela diviserait aussi les par- ticipants en deux catégories : les membres de la CSIT, et les non-membres de la CSIT. Cela ferait-il une différence parmi les membres de la CSIT au niveau individuel et/ou collectif ? Voilà une question intéressante. Par ailleurs, les résultats nous montrent qu’au sein de la CSIT, le traditionnel et le mo- derne se font face : plus l’organisation sera

poussée vers les programmes de sport en en- treprise, plus le nombre de « clients réperto- riés » augmentera. Quel message cela véhicu- lera-t-il auprès des membres traditionnels de clubs sportifs, de la gestion administrative et de l’utilisation du pouvoir dans la confédéra- tion ? Cette question doit être soumise au dé- bat. Comment les votes doivent-ils être répar- tis entre les organismes décisionnels comme les assemblées générales et les congrès en ce qui concerne les organisations de membres traditionnels ou de clients répertoriés, de grande envergure ou non ? Finalement, la question fondamentale pourrait être la suivante : cela vaut certaine- ment la peine de transformer la CSIT en une organisation moderne promouvant le Sport pour Tous, avec sa propre identité dynamique et un niveau d’activités qui lui est propre, sans imiter les autres fédérations sportives interna- tionales. Nous savons que les divers besoins des groupes de populations et les fluctuations des marchés dans la société ont leur impor- tance dans le sport. C’est pourquoi il convient de les analyser, d’en tirer des conclusions et de faire évoluer les organisations dans une stra- tégie qualitative basée sur le processus démo- cratique et l’engagement aux objectifs.

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