SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

jamin (moins de 12 ans) de voir des équipes composées uniquement de filles rencontrer des équipes composées uniquement de garçons. Dans les clubs, la pratique de loisirs et de nom- breux tournois (par équipe de 4) sont organisés de façon mixte. La FSGT a même inscrit la mixité dans le règlement de ses championnats. Plus précisément dans les compétitions mascu- lines, le libre choix de la mixité est laissé aux équipes (la réciproque n’étant pas possible dans les compétitions féminines pour des ques- tions de hauteur de filet) ». Évidemment, cette innovation d’une dizaine d’années a du faire face à de nombreuses réticences et « à priori » . Nous sommes passés « d’une mixité rejetée, puis tout juste tolérée, à une mixité de droit et de liberté » . Dans les faits, il faut tout de même constater que la mixité diminue plus le niveau de jeu augmente, qu’elle se réduit souvent à une ou deux joueuses et que les femmes sont souvent cantonnées à des rôle de passeuses et de défense. Il conviendrait alors davantage de parler de pratique « masculin- mixte » . De nouvelles pistes sont explorées pour évoluer vers une pratique réellement mixte. D’abord, la pratique par équipe de quatre semble plus adaptée pour faciliter l’ex- pression des femmes dans un jeu mixte. En- suite, pour faire évoluer le rôle de chacun dans le jeu, il faut changer les règles et permettre aux femmes de jouer autant offensif que dé- fensif. La parité doit également être réfléchie. La CSIT pourrait également, à l’avenir, être un lieu de développement des pratiques mixtes dans le cadre de ses jeux mondiaux…

sant les préjugés du genre, de développer le football pour toutes et tous dès l’école pri- maire. L’école, parce que c’est un passage obli- gatoire pour toutes et tous, est le lieu appro- prié, à conditions que des contenus adaptés soit proposés. Nina Charlier, professeur d’Edu- cation Physique et Sportive 5insiste bien sur le fait que « les pratiques sportives se répar- tissent encore fortement selon l’identité sexuée. Très tôt, les jeunes et leurs parents ont ten- dance à choisir un sport en fonction de leur sexe. L’EPS, en imposant les mêmes pratiques à des classes mixtes, en réduit la portée sexuée. Elle contribue à une possible déconstruction des stéréotypes et permet aux jeunes de gagner les compétences nécessaires à des choix de pra- tique ultérieure élargis » . La première néces- sité est donc de réaffirmer la nécessité de cours d’EPS à l’école et le soutien au sport scolaire, organisé le mercredi. En France, l’Union Na- tionale de Sport Scolaire (UNSS) accueille un million de licenciés, dont 40% de filles. Elle est présente très fortement dans les zones où l’offre sportive n’est pas très développée, per- mettant ainsi une forte participation des jeunes filles. Or, l’école, comme l’ensemble des ser- vices publics, a connu ces dernières années une cure d’austérité sans précédent. Un poste sur deux d’enseignants partant à la retraite n’a pas été renouvelé. Les moyens manquent cruelle- ment, les équipements sportifs sont vieillis- sants ou inadaptés à des pratiques nouvelles, les enseignants connaissent de plus en plus souvent des situations précaires. Enfin, com-

ment parler de responsabilisation des femmes, sans dénoncer la fin du système de parité à la sortie des concours de professeurs d’EPS ? Mixité : le cas du volley-ball FSGT Contribuer au sport et à la société, voire à l’utopie, c’est transformer les règles pour qu’elles laissent plus de place, aux femmes, aux hommes, à des pratiques mixtes permet- tant de « casser » le plus possible les préjugés persistants sur la différence des genres. La FSGT tente depuis près de 80 ans d’ inventer ces formes de règles. Les sports collectifs se pratiquent en équipe mixte en volley-ball, en basket, en hand. Des équipes mixtes sont constituées en football dans le cadre de la coupe nationale. Le cyclotourisme, le tennis, l’athlétisme sont autant de disciplines où la pratique sur un même terrain ou un même stade entre garçons et filles, est possible et intéressante. Dans un article de mai 2012 de la revue de la FSGT « Sport et Plein Air » intitulé : « Spécificités du volley… et la mixité devient réalité » , Thierry Delonchamp, responsable de l’activité, explique comment dans un sport porteur de valeurs le plus souvent viriles et où les pratiques sont séparées, le volley FSGT par- vient à faire de la mixité une réalité bien an- crée. Il explique que le volley se prête naturel- lement à la mixité. « Les deux espaces adverses étant séparés par un filet, il n’y a pas de contact physique direct et ainsi pas de violence pos- sible entre adversaire. Dans les petites catégo- ries d’âge, l’apprentissage et les compétitions sont totalement mixtes. Il n’est pas rare en ben-

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5) Tribune « L’éducation physique et sportive à l’école, une chance pour l’égalité entre filles et garçons » publiée dans l’Humanité du 18 novembre 2011.

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