SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

INTRODUCTION KALEVI OLIN / Finlande

Le titre et le contenu de cette publication com- mémorative peuvent être compris de plusieurs manières. Pourquoi cet ouvrage se focalise-t-il sur le sport en tant que participation à unmou- vement pacifique ou à la résolution de conflits ? Ne serait-il pas plus simple de parcourir l’histoire d’une organisation sportive mondiale qui célèbre son essor centenaire ? La réponse pourrait se trouver dans l’immense valeur ac- cordée à la paix, et sa pertinence dans le sport travailliste international. La paix était considé- rée comme une valeur cruciale par les fonda- teurs du mouvement. Il en va encore de même pour les membres actuels de l’organisation. La raison : les pionniers du sport travailliste vou- laient et espéraient profondément que toutes les personnes impliquées dans un sport ou une ac- tivité physique, ainsi que les nations dumonde, pourraient vivre leur vie dans un environne- ment pacifique. « Plus de guerre », tel était le slogan des Olympiades Ouvrières en 1925 en Al- lemagne. Les fondateurs avaient constaté et fait face aux horreurs ainsi qu’aux conséquences de la première guerre mondiale. Le régime nazi et le fascisme en Europe avant et pendant la se- conde guerre mondiale ont détruit le sport tra- vailliste dans de nombreux pays d’Europe. C’est pourquoi, en considérant ce type de réalités, nous avons choisi le concept de pacifisme et le mouvement pacifique comme thèmes princi- paux de la première partie de cet ouvrage. La se- conde partie décrira le développement cente- naire du sport travailliste international. On sait que le développement du sport dépend des changements dans la société et ses

structures sociales et politiques. Le sport joue un rôle important dans la société moderne ; ce rôle dépend de la définition du sport et de sa place en tant que phénomène social. On sait également que l’industrialisation, l’urbanisa- tion et la mondialisation ont influencé la socié- té de maintes façons. L’industrialisation a cata- lysé entre autres l’établissement du sport travailliste en Europe, au Canada, aux États- Unis, en Amérique du Sud et en Asie. Au tout début de son expansion, à la fin du 21e siècle, l’industrialisation a généré une nouvelle classe populaire. Les horaires de travail à l’usine va- riaient de 10 à 14 heures quotidiennes. Les ou- vriers n’avaient ni le temps ni la possibilité de prendre part à des activités sportives ou de loi- sirs. La majeure partie de leur temps libre était consacrée à se remettre de leur charge de travail et à s’occuper d’autres obligations familiales. Il est stupéfiant de constater à quel point on a peu écrit à propos du sport travailliste dans dif- férents pays, et à quel point on en sait peu. C’est pourquoi la participation d’Arnold Kruger et de James Riordan 1 en tant qu’éditeurs a été très importante pour le milieu. En 1966, ils ont pu- blié en collaboration avec d’autres auteurs un livre intitulé « The Story of Worker Sport » (en français, « L’Histoire du sport travailliste »), qui est considéré comme le premier précis de l’his- toire du sport travailliste au monde. Les origines de la Confédération Sportive Internationale Travailliste et amateur (CSIT) remontent à l’année 1913, quand l’ancêtre de cette organisation a vu le jour à Gand, en Bel-

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1) Kruger, A. & Riordan, J. (eds.) (1996) The Story of Worker Sport. Human Kinetics. Champaign. Illinois.

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