SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

sique avec 400 participants de 70 pays venus de tous les secteurs de la société appelant les orga- nisations sportives, les gouvernements, les or- ganisations multilatérales, le système de l’ONU, les forces armées, les intermédiaires de déve- loppement, les secteurs civils privés, les insti- tuts de recherche et les médias à utiliser et pro- mouvoir activement le sport au service du développement et de la construction de la paix dans leurs domaines respectifs (Magglingen Call to Action, 2005). Durant la même année, Walter Fust, res- ponsable général de la Direction du dévelop- pement et de la Coordination en Suisse, écrit : « Là où d’autres ont échoué, le sport s’est mon- tré efficace dans sa capacité à transcender les conflits et les barrières culturelles ou à amé- liorer l’intégration de minorités et de groupes marginalisés. » (DDC, 2005 ; 4). Qualter Berna se base sur sa propre expé- rience au sein de l’UNICEF pour partager cet avis : « Le sport offre aux enfants affectés par les conflits et aux anciens enfants-soldats des dé- bouchées positives et un sentiment d’apparte- nance. Les enfants qui ont des familles disper- sées à cause de conflits ou de catastrophes réintègrent leur communauté, et le sport est un moyen de leur offrir un environnement sûr, familial et collectif ». En reconnaissant l’impor- tance du sport dans cette optique, plus de 80 bureaux de l’UNICEF ont monté des partena- riats avec des associations sportives nationales dans leurs pays respectifs pour offrir des pro- grammes aux enfants et aux adolescents (Qual- ter Berna, 2006).

En avril 2006, la Conférence internationale sur le sport et le développement à l’University of the Western Cape au Cap a renouvelé cet appel quand Adolf Ogi, conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sport au Service du Développement et de la Paix a déclaré : « Le sport, avec ses joies et ses triomphes, ses peines et ses défaites, ses émo- tions et ses défis, est un intermédiaire sans pareil à la promotion de l’éducation, la santé, le développement et la paix. Le sport nous aide à démontrer, dans notre quête de l’améliora- tion de l’humanité, qu’il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous sépa- rent. » (Le Cap, 10 avril 2006). Trois ans plus tard, son successeur Wil- fried Lemke affirme : « Le sport a un rôle crucial à jouer dans les effort des Nations Unies pour améliorer la vie des gens dans le monde entier. Le sport bâtit des ponts entre les individus et les communautés, il offre une terre fertile où planter les graines du développement et de la paix (Lemke, Octobre 2009, http://english. people.com.cn/90001/90777/90856/6789246. html). » À l’époque, grâce à son soutien et sous sa direction, lors de la Conférence sur le Sport au Service du Développement et de la Paix or- ganisée par les Nations Unies en 2011 à Genève, la direction du Groupe de Travail International sur le Sport au Service du Développement et la Paix (SDP IWG) a été officiellement élue. Le potentiel du sport dans la promotion de la paix dans des situations de conflits est défini- tivement un domaine qui a rapidement attiré

l’attention ces dernières années, vu la forte aug- mentation du nombre d’articles, de chapitres de livres et d’ouvrages entiers publiés sur le sujet, reflétant les études effectuées dans ce domaine (e.g. Schinke & Hanrahan, en cours d’impression ; Georgiadis & Syrigos, 2009 ; Keim, 2009 ; Kidd, 2008 ; Hoglund & Sunberg, 2008 ; Keim, 2008 ; Cwik, 2007 ; van der Merwe, 2006 ; Kvalsund, 2005 ; Keim, 2003). Ces publi- cations et bien d’autres constituent une base précieuse et une tentative de documenter le mécanisme sous-jacent à ces procédés d’inter- connexion entre sport et construction de la paix, qui sont encore relativement inexplorés (Hoglund & Sunberg, 2008) et nécessitent une étude plus approfondie et coordonnée. Une récente publication des Nations Unies s’y est ajoutée en 2011 : « Atteindre les Objectifs des Nations Unies par le sport » est un argu- mentaire en faveur du sport publié pour sa contribution précieuse au développement et à la paix (UNOSDP, 2011) qui souligne la valeur des efforts du monde sportif dans la construc- tion de la paix étant donné qu’il « permet des rencontres sur terrain neutre et dans un envi- ronnement dans lequel l’agression peut être contrôlée, dirigée et régulée et, de ce fait, faci- lite le rapprochement et la réconciliation entre parties opposées. Le sport peut être un méca- nisme de délivrance efficace dans l’éducation d’après-conflit et les programmes d’orienta- tion dans une approche intégrée de cicatrisa- tion et de réconciliation, en particulier pour les enfants-soldats, les réfugiés et les per-

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