SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

Conclusion Le sport est considéré comme jouant un rôle important dans la promotion de la paix et de l’intégration dans différents contextes géogra- phiques, culturels et politiques. Divers exemples ont démontré que le sport peut, à cer- taines conditions, être un puissant instrument pour la consolidation des relations sociales et la promotion des idéaux de paix, de tolérance, de travail d’équipe, de la non-violence, de l’en- tente et de l’acceptation mutuelle. À cet égard, les programmes sportifs peuvent faire avancer la société. Toutefois, s’ils ne sont pas correcte- ment conçus, gérés et évalués, ils peuvent éga- lement renforcer de vieux préjugés, stéréotypes et divisions, discréditer l’engagement commu- nautaire et causer l’échec de la collaboration multilatérale et de la durabilité. Le sport a-t-il empêché des conflits et des tensions ? La réponse est non, car ce n’est pas le sport qui peut empêcher cela, c’est nous. Le sport a-t-il contribué à la prévention de conflits ? C’est difficile à dire, car l’impact du sport peut également être vu comme un im- pact préventif. Le sport a-t-il un rôle à jouer face aux conflits et à la diversité ? C’est cer- tain ! En tant qu’outil additionnel et valeur ajoutée aux autres moyens mis en place pour s’employer à l’intégration sociale et à la construction de la paix. Imaginons que tous nos efforts sont au- tant de petits galets ou de pierres sur une mo- saïque intitulée « Bâtir une société meil- leure » : sur cette mosaïque, le sport peut représenter une couleur bien vive.

http://www.thedailybeast.com/newsweek/ 2010/02/04/fool-s-gold.html, en anglais), ainsi que le match de football entre l’Égypte et l’Al- gérie à Khartoum, ont provoqué de graves vio- lences. Même pour l’imminente coupe de l’UEFA 2012 en Europe, de grosses inquiétudes se font sentir car « le plus grand événement sportif en Europe de l’Est depuis la chute du Mur de Berlin semble traverser une crise suite à des rumeurs de racisme au sein des pays organisateurs, l’Ukraine et la Pologne. » (http://www.watoday.com.au/sport/racist- battle-lines-drawn-in-ukraine-will-euro- 2012-help-20120602-1zouj.html, en anglais). Obtenir le soutien du gouvernement est un autre défi. La question est la suivante : les gouvernements voient-ils les programmes sportifs comme des instigateurs absolus ou des contributeurs au développement social ou économique et à une société en paix ? Le sport occupe-t-il une véritable place dans leur agen- da national ? Le sport est-il un domaine prio- ritaire en termes de fonds et d’éducation ? Unissent-ils leurs forces avec d’autres gouver- nements, départements, fédérations, clubs et organisations non-gouvernementales pour faire du sport un outil au service de la paix et du développement ? Le sport est une construction sociale, son rôle et ses fonctions dépendent largement de ce que nous en faisons et de la manière dont il est représenté. Pour que le sport dévoile tout son potentiel, il est essentiel de travailler ensemble afin de se prémunir de ses caractéristiques op- posantes et d’accentuer ses effets positifs.

En termes de collaborationmultilatérales, il y a tant d’intervenants importants associés qui soutiennent la cause du sport, des Nations- Unies au niveau local. Voilà vraiment l’une des évolutions positives du 21e siècle. Le défi dans un grand nombre de ces efforts consiste bien souvent en une collaboration sérieuse engen- drant des bénéfices mutuels et durables. L’idée ce chapitre est de souligner les efforts coordonnés, les interactions entre communau- tés, municipalités, fédérations sportives, clubs, institutions tertiaires, écoles et gouvernements locaux et nationaux, tout comme les sociétés civiles et la fraternité sportive nationale et in- ternationale dans le but de transformer notre société en une société unie et pacifique et de contribuer ainsi au patrimoine. Le sport peut en effet jouer un rôle important d’instrument à cette cause, en particulier pour la jeunesse. Lors de son Congrès à Rio de Janeiro le 8 octobre 2011, la CSIT a appelé au développe- ment d’une collaboration plus étroite avec un certain nombre d’intervenants dans ce do- maine. En outre, le Congrès a présenté le 100e anniversaire de la CSIT et la publication à l’occasion de ce centenaire en souli- gnant « l’importance de laisser un héritage à la prochaine génération. » (discours du prési- dent de la CSIT, 2012). Laisser un véritable patrimoine aux générations futures est notre obligation et notre défi, inscrire le sport en instrument de la paix est notre responsabilité.

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