SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

UN PLONGEON DANS L’HISTOIRE DE LA CONFÉDÉRATION SPORTIVE INTERNATIONALE TRAVAILLISTE ET AMATEUR (CSIT) Seppo Hentilä / Finlande Introduction L’écriture de ce chapitre a été inspirée par la célébration du centième anniversaire de la coo- pération internationale du sport ouvrier en 2013. Selon la conception prédominante de l’histoire de la CSIT (Confédération Sportive Internationale Travailliste et amateur), la coopé- ration internationale dans le sport ouvrier puise ses racines dans l’Association Socialiste Interna- tionale d’Éducation Physique (ASIEP) fondée à Gand, en Belgique, le 10 mai 1913 (http://www. csit.tv/en/menu_us/history). Cette étude révèle l’histoire des sports ouvriers internationaux de l’ASIEP à la CSIT en se concentrant sur les tâches, les objectifs et les défis de ces mouve- ments, ainsi qu’ils ont été mis en place dans le temps et par le mouvement lui-même. Malgré de sévères interruptions causées par les guerres mondiales, la coopération inter- nationale du sport ouvrier a perduré jusqu’à

considérer l’interruption susmentionnée comme étant généralement applicable. La question principale qui a dominé l’histoire du mouvement sportif ouvrier aux niveaux natio- nal et international est celle de sa relation avec le mouvement sportif bourgeois. Au cours de chaque période, les formes de l’organisation du sport travailliste ont été déterminées par les solutions apportées à tout moment à cette question-clé. Les études du sport ouvrier à un niveau international aussi bien que national le montrent de manière plutôt convaincante. Au cours des dernières décennies du 19e siècle, une part toujours croissante des travail- leurs des principaux pays industriels européens a commencé à pratiquer des activités physiques, la gymnastique et le sport pendant leur temps libre. Les opportunités de pratiquer ces activités à l’époque étaient assez rares : les horaires quo- tidiens habituels étaient de dix à douze heures, parfois plus (e.g. Jones, 1979 ; Teicher, 1980). Les clubs sportifs et autres établissements destinés à l’exercice physique appartenaient aux classes moyennes et supérieures. Peu à peu, les travail- leurs aussi ont eu le droit de rejoindre des orga- nisations sportives nationales bourgeoises. Toutefois, seul le fait de monter un club eux- mêmes pouvait permettre aux travailleurs de devenir des acteurs de la culture physique mo- derne à plus grande échelle. Toujours est-il que durant la première période, beaucoup de clubs sportifs travaillistes ont rejoint les organisa- tions sportives nationales. Assez vite, la question judicieuse consis- tant à savoir si les travailleurs pouvaient oui

nos jours. Après la première guerre mondiale, la coopération a été rétablie par la fondation, lors d’une rencontre à Lucerne (Suisse), le 14 septembre 1920, de l’Association Internationale pour le Sport et la Culture Physique, que l’on appelle Internationale sportive de Lucerne (ISL). En 1928, le nom de l’organisation est changé en Internationale Socialiste du Sport Travailliste, plus connue sous son acronyme allemand, SASI. Après la seconde guerre mon- diale, l’organisation a dû être rétablie à nou- veau. Lors d’une réunion à Bruxelles le 30 mai 1946, le Comité Sportif International du Travail (CSIT) est fondé. Depuis 2011, le nomofficiel de l’organisation est Confédération Sportive Inter- nationale Travailliste et amateur (CSIT). Le procédé d’organisation de la culture de l’exercice physique pour les personnes qui tra- vaillent peut être divisé en trois principales périodes historiques : (1) la naissance du sport ouvrier comme faisant partie du mouvement national sportif bourgeois dans la seconde moitié du 19e siècle, (2) le développement d’un mouvement du sport ouvrier autonome comme partie d’un mouvement de la classe sociale pendant l’entre-deux guerres et (3), les activités groupées du mouvement sportif ou- vrier et du mouvement sportif bourgeois après la seconde guerre mondiale. Bien que le procédé organisationnel du sport ouvrier ait été assez différent dans de nombreux pays, nous pouvons tout de même Principales périodes historiques de l’orga- nisation du sport ouvrier

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