La Presse Bisontine 69 - Septembre 2006

11 LE DOSSIER

Les quatre ressources de l’Église

Répartition de la collecte du denier 2005

Excédent 14%

Le denier du culte C’est la collecte annuelle faite auprès de tous les catholiques. La recette est envoyée intégra- lement à l’évêché par les paroisses. Elle est utilisée pour le traitement de tous les prêtres du diocèse. Chacun catholique donne selon ses moyens. L’ordre indicatif de grandeur est de 1 % de son revenu ou la valeur d’une journée de travail.

Les offrandes de messe Il s’agit d’une offrande faite par une famille catholique au prêtre en lui confiant une intention de prière à l’occasion de la célé- bration d’une messe. Ces offrandes sont libres. Elles contri- buent pour un tiers à la subsis- tance des prêtres. Dans le dio- cèse de Besançon, le montant proposé pour une offrande de messe est de 14 euros.

Les quêtes Les quêtes ordinaires faites à l’église les dimanches et les fêtes sont destinées à la paroisse pour ses nécessités. Une dizaine de quêtes dans l’année, dites impé- rées, sont destinées à d’autres besoins du diocèse (séminaire, catéchèse…) et de l’Église uni- verselle (œuvres du pape, mis- sions…).

Le casuel Ce sont les offrandes faites à l’oc- casion d’un mariage ou d’un enter- rement. La famille concernée est invitée à faire une offrande pour la célébration. Cette offrande contribue elle aussi à la rémuné- ration des prêtres, puisqu’une partie est péréquationnée entre tous les prêtres. Dans le diocè- se, le montant indicatif de cette offrande est fixé à 75 euros.

Traitements prêtres 33%

Charges administratives 4%

Charges liées au personnel laïc 23%

Autres ministères 5%

Indemnités logement 7%

Frais de déplacement 6%

Longs séjours 6%

Autres charges 2%

I MMOBILIER Unités pastorales Les paroisses mettent en place des commissions “patrimoine” Cures, maisons, parc… À Besançon, certaines paroisses ont accumulé des biens immobiliers importants. Faute de moyens financiers pour les entre- tenir, elles sont souvent obligées d’en vendre une partie.

Palente et centre-ville : un patrimoine limité

“A vant, les paroisses faisaient tout. Elles avaient leurs ciné- mas, leurs salles de gym- nastique pour les jeunes. Nous, on hérite de cela” , remarque Roland Baugue, un des laïcs membres de la com- mission chargée du patrimoine à Saint- Vincent de Paul. Cures, salles de réunions, parc… Certaines unités pastorales ont hérité d’un patrimoine immobilier impor- tant. Qu’il faut entretenir et maintenir

en l’état. Et c’est souvent là que le bât blesse. Car les unités pastorales doivent financer l’entretien des bâtiments, les travaux de remise aux normes de locaux souvent anciens, le chauffage des églises et payer l’impôt foncier - dont seules les églises sont exonérées. Des charges financées par les dons lors des offices uniquement. Pas toujours suffisant. “On n’a plus les moyens de tout faire fonctionner. Et peut-être n’est-ce pas

très utile d’avoir deux salles de réunions à moins d’un kilomètre. Il faut optimi- ser les biens immobiliers, il y a peut- être des locaux dont on n’a plus besoin” , reconnaît Gérard Gonin, le responsable financier du diocèse. Faute de moyens financiers, certaines unités pastorales se sont ainsi lancées depuis plusieurs années dans une réor- ganisation complète de leurs patri- moines.

À Palente, l’unité paroissiale n’a pas de patrimoine. Seule l’église Saint-Pie X, construite après 1905 et le presbyptère appartiennent à l’Église.

Les Chaprais : Un nouveau complexe paroissial en 2008

À Palente mais aussi au centre-ville, les paroisses n’ont par contre que très peu de patrimoine. “Contrai- rement aux autres, on ne se pose pas de questions” , sourit le père Gabriel Pobelle, qui s’occupe de l’unité pastorale du centre-ville. En plus du presbytère, sur la place du 8 Septembre, la paroisse dispo- se aussi d’une partie du der- nier étage des galeries Lafayet- te. “Derrière la cure, l’église possédait auparavant une sal- le paroissiale qui constituait une sorte d’enclave au sein du grand magasin. On a fait un échange. Les galeries ont récu- péré notre ancien local et la salle Saint-Pierre s’est instal-

lée au-dessus du magasin” , reprend le prêtre. La paroisse possède en outre deux salles près de l’église du Sacré-Cœur. La question, par contre, au centre-ville, porte sur les églises. Propriétés de la ville, depuis la loi de sépa- ration de l’Église et de l’État en 1905, deux d’entre elles, François-Xavier et Notre-Dame ne servent plus au culte depuis plusieurs décennies. La pre- mière a été désaffectée par le préfet et sert de salle de répé- tition pour l’école d’orgue du conservatoire. La seconde devrait bientôt l’être égale- ment et devenir la future sal- le de répétition de l’orchestre de Besançon.

A ux Chaprais, la période de réflexion est terminée. Lorsqu’il est arrivé dans sa nouvelle paroisse il y a quatre ans, le père Jean-Luc Balanche a commencé par faire les comptes. “On avait un poste pour les charges, qui couvrait à la fois les assurances et les impôts fonciers, énorme” , recon- naît-il. Près de 17 000 euros annuels pour un budget, bon an, mal an, de 80 000 euros. L’unité pastorale ne manque certes pas de bâtiments. Der- rière le presbytère de l’église

Saint-Martin, rénové en 2000 pour accueillir le secrétariat, la paroisse possède une salle de gymnastique - ancien ciné- ma de la paroisse reconverti -, une grande bâtisse dont le rez- de-chaussée sert pour le caté- chisme et un autre petit pré- fabriqué, qui accueillit autrefois les scouts, “et qui ne sert plus car on a trouvé de l’amiante.” Mais la plupart sont sous- employés et vétustes. “La sal- le de gymnastique qui sert au club de l’Aiglon allait bientôt être limite au niveau des normes

de sécurité. Et on n’avait pas l’argent nécessaire pour entre- prendre les travaux. Il fallait faire quelque chose” , reprend le prêtre. Une commission de réflexion sur le patrimoine a été nom- mée il y a deux ans. Elle a déci- dé de céder le gymnase, les deux autres bâtiments ainsi que le terrain alentour à un promo- teur immobilier, Néolia. En contrepartie, la paroisse doit construire un nouveau “com- plexe paroissial” de près de 400 m 2 en prolongement du presbytère, qui comprendra “une salle polyvalente, trois

salles de réunions et un local pour l’activité de tris des vieux papiers que nous avions déjà. Le but, c’est de rentabiliser l’ac- tivité des salles” , explique Pier- re Chopard, l’un des membres de la commission. Les travaux devraient début au printemps 2007, pour une ouverture en 2008. La parois- se espère réaliser une opéra- tion blanche ou légèrement bénéficiaire, la vente des 35 ares de terrain devant couvrir les frais de construction du com- plexe. Sur le reste du terrain vendu, le promoteur devrait fai- re des logements.

Saint-Ferjeux : début de la réflexion en septembre

À l’unité pastorale Saint-Ferréol, qui couvre le quartier de Saint-Fer- jeux, rien n’a encore été fait. Mais une commission sur le patrimoine vient juste d’être nommée et doit commen- cer à partir de septembre à “réfléchir à une nouvelle organisation en fonction de nos besoins futurs pour alléger nos charges” , affirme Claudine Socié, la res- ponsable du conseil économique de la paroisse. En dehors d’une chapelle, construite après la séparation de l’É- glise et de l’État en 1905 et qui appar- tient à la paroisse, le parc immobilier de Saint-Ferréol est pléthorique. Deux cures, un bâtiment rue Villarceau, le parc près de la basilique de Saint-

Ferjeux - utilisé par l’association Étoi- le sportive - ainsi que les deux maisons attenantes plus une salle paroissiale aménagée dans un ancien cinéma près du presbytère de l’église Saint-Joseph. “Nous sommes trop riches. Nous n’avons plus les moyens de payer nos impôts, on ne peut plus réparer non plus. Il faut prendre une décision, peut-être se sépa- rer de certains bâtiments” , reprend Claudine Socié. L’année dernière, la commission de sécurité a ordonné la fermeture d’un étage d’une des deux maisons de Saint-Ferjeux. “Il faut voir un peu plus loin, ne pas attendre de devoir fermer chaque année une salle.”

Aux Chaprais, l’unité pastorale est en pleine réorganisation. Elle a choisi de vendre le terrain et les bâtiments entourant le presbytère. En contrepartie, un complexe paroissial neuf de 400 m 2 devrait voir le jour le long de la rue de l’Église.

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