Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013

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Étalans Pour les nostalgiques du pain d’épices Tupin P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E En fabriquant des pains d’épices de façon traditionnelle, la maison Tupin a fait saliver des générations de Bisontins entre 1919 et 1974. Elle fournissait les fameux cochons de la Sainte-Catherine consommés le 25 novembre à Vesoul. Fils et petit-fils des fabricants, Jacques Tupin rend hommage à ses aînés en créant le “Chalet du pain d’épice” à Étalans où il réside.

C ette période précédant Noël, c’était pour la maison Tupin une véri- table course contre-la- montre. Jacques, fils et petit- fils des créateurs, s’en souvient, comme si l’odeur de la cuisson lui chatouillait encore les narines. Jeune, il devait - avec son frère - mettre la main à la pâte dans l’usine située au 1, rue Charrière à Besançon pour

aider ses parents à fabriquer les pains d’épices dont 30 000 d’entre eux étaient vendus le 25 novembre, date de la foire de la Sainte-Catherine à Vesoul. Ce sont les fameux cochons. Pour que la mémoire Tupin ne s’envole pas, il a créé le “Chalet du pain d’épices” situé à Éta- lans, nom du château Cusenier qui est aussi sa propriété qu’il a rénovée d'une main de maître.

Ici, dans un cadre chaleureux fait de bois, il accueille les visi- teurs tous les mardis sur ren- dez-vous (préalablement pris par téléphone au 06 60 09 67 62). L’entrée est libre. Avec son épou- se Marie-Noëlle, il a rassem- blé une collection de photos, cadres, cartes postales, moules et objets divers. Un moyen de transmettre et pourquoi pas par- tager son histoire et celle de

Jacques et Marie-Noëlle Tupin dans leur chalet du pain d’épices, en mémoire à la société créée à Besançon.

sa famille. Comme des reliques, il détient des documents rares collectés au fil du temps. De l’héritage du travail de son père et de son grand-père, il ne dis- pose finalement que de peu

d’éléments : “J’ai récupéré des moules de pain d’épice, des fac- tures d’époque, des images, deux

tageait, rue de Vesoul, son four avec un boulanger pour faire les pains d’épices. Puis il a pu

petites machines pour emballer les pains d’épices, etc.” dit-il. Une quarantaine de personnes était

construire et acheter un four grâce au prêt de son ex-employeur, la société Brochet, narre- t-il. Le four qu’il avait

“Le four avait coûté plus cher que l’usine.”

employée avant la guerre puis une douzaine après. C’était la grande période. Si le travail s’est lentement mécanisé, la société Tupin a toujours gardé son savoir-faire artisanal. “Mon père comme mon grand-père glaçait tous les pains d’épices à la main avec un pinceau large pour leur donner un bel aspect.” Dans son chalet, Jacques retrace l’épopée du pain d’épices. “En 1919, mon grand-père a débuté seul. Il par-

acheté avait coûté plus cher que l’usine.” Ensuite, le grand-père a tissé un réseau en France pour écouler ses produits. Si le petit-fils avoue ne plus pos- séder les recettes de ses aïeux, il s’emploie à réaliser ces pâtis- series, consommées en famille. Dans son musée, il a gardé un cochon réalisé par son père. Une dédicace. Preuve que l’odeur du pain d’épices Tupin reste. E.Ch.

Durant la seconde guerre mondiale, la fabrique Tupin délivrait à manger aux Bisontins.

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