journal d'une transition

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en contact assidu avec moi et a commencé d’étudier en profondeur les œuvres de Sri Aurobindo, et « Savitri » en particulier.

Voici le texte de ce premier entretien qu’elle avait eu avec moi, à « Sincérité » :

*Entretien de MHB avec Divakar – Eté 2004, « Sincérité », Auroville :

. D : « Ce n’est pas comme cela pour chacun mais, dans mon cas, je ne suis pas venu particulièrement pour Auroville ; je suis venu pour Mère et je suis resté pour Elle. Après… Auroville offre des conditions qui ne sont nulle part ailleurs présentes… D’abord, c’est un travail qui se fait, nécessairement, là où l’homme – enfin, l’être humain – est humain avant d’être chinois ou français, noir ou blanc : c’est là que cela se passe. C’est là que tu peux en être sûr, parce que tu es projeté dans un brassage de toutes les origines et de toutes les cultures. C’est une garantie que le petit peu de progrès qu’on va faire, ça va être un progrès qui sera central à l’être humain. Ce ne sera pas un truc dépendant de ton bagage. Ensuite – c’est la deuxième condition – tu as le fait, en tous cas jusqu’à présent, que c’est un lieu qui n’appartient à personne, et quoi qu’il s’y fasse, s’y construise, s’y réalise, n’appartient à personne ; personne ne peut le revendiquer – enfin, jusqu’à présent. Comment c’est encore comme cela après plus de 30 ans de… sur cette planète aujourd’hui… cela n’est pas explicable ! Je ne peux pas te l’expliquer, mais c’est encore comme cela. Quelquefois on se demande si cela va rester comme cela. Il y a toutes sortes de risques, toutes sortes d’impositions qui cherchent à se… Donc, tout cela fait un ensemble de garanties que les progrès ne sont certainement pas des progrès que l’on peut faire en étant en retrait ; ce n’est pas cela, parce qu’on est constamment confronté à toutes les contradictions que l’on peut absorber, qu’on peut endurer – parce que c’est toujours un peu au maximum… En tous les cas, je ne peux te parler que subjectivement ! Pour en revenir à Mère : avec Mère, en présence de Mère, c’est ce qu’o appelle en Inde la Conscience-Force – c’est Ca le moyen sans lequel rien ne se passera. C’est la Shakti, c’est la force de la conscience qui travaille, qui brasse, qui laboure, qui transforme – et on n’y arrive pas par ses propres moyens d’animal évolutif : on n’a pas les moyens ! Donc, il faut laisser, et puis appeler, et puis s’ouvrir et trouver la présence de Ca. Et quand on a trouvé la présence de Ca, après il y a le reste. C’est là qu’il faut apprendre à se donner, parce que l’on est identifié à toutes les résistances. Donc, c’est cela le travail, c’est du petit pointillé, c’est pas des grandes choses. Alors, je ne sais pas dans quelle mesure ton exploration d’Auroville peut te servir pour ce que tu peux appeler la ‘spiritualité hindoue’… Je ne sais pas… Mais dans les grands principes, c’est ce que Sri Aurobindo a apporté à la fin d’un cycle et au début d’un autre cycle : c’est la résolution d’une certaine impasse de l’Inde, du fait que ce que l’on appelle la vie spirituelle tendait à s’éloigner du monde, et lui, il a tout ramené dans le monde pour que le monde devienne vraiment ce qu’il doit être. Ca, c’est une sorte de rétablissement. Si tu prends la vie spirituelle de l’Inde par Sri Aurobindo, oui.

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