La Presse Bisontine 85 - Février 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 85 - Février 2008

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SPORT

CENTRE-VILLE Bilan des fêtes Douche froide sur le commerce local La clientèle a semble-t-il consommé avec retenue pendant les fêtes de fin d’année. Le comportement changera peut-être pendant les soldes.

Annulation du Dakar Les filles sont prêtes pour d’autres aventures Ludivine Marchand- Aune et Pascale Koroloff ont digéré l’annulation du Dakar. Elles sont prêtes à

L’ année 2007 s’est ter- minée sur une note morose pour le com- merce bisontin. À croire que les consommateurs étaient aussi frileux que la météo. La clientèle a dépensé avec modération pendant les fêtes de Noël, encouragée dans sa rete- nue par une actualité nationale plombée par la baisse du pouvoir d’achat. “On n’a pas arrêté de leur asséner qu’ils n’avaient plus un rond. Ils ont fini par en être convaincus” lâche un commerçant de la Boucle. Le Français aurait donc pris cette fâcheuse habi-

des commerçants bisontins, n’a pas encore de bilan précis sur l’activité éco- nomique de la fin d’année. Il avance cependant une tendance. “Apparem- ment, le mois de décembre a été diffi- cile, tout s’est joué dans les quatre der- niers jours avant Noël.” C’est souvent dans le dernier virage que les consom- mateurs se réveillent et courent d’un magasin à l’autre pour réaliser leurs achats. “Du coup, le 22 décembre a été un samedi record. Les clients se sont lâchés” confie-t-on dans une enseigne de la Grande rue. Toutefois, d’un pas-de-porte à l’autre, la situation est différente en fonction de l’activité. Des professionnels affir- ment que 2007 est un cru équivalent à celui de 2006, d’autres en revanche font le bilan d’une année en demi-tein- te avec des pertes qui varient entre 5 et 10 % au mois de décembre. “Nous avons vu beaucoup de clients qui sont venus dans le magasin sans rien ache- ter affirme une vendeuse de vêtement rue des Granges. On suppose que ceux- là sont venus faire des repérages pour les soldes.” Même quand ils n’ont plus un rond, des consommateurs finissent toujours par craquer.

participer à un nouveau rallye.

L a déception est grande, mais les filles ont gardé leur sourire. Ludivine Marchand-Aune et Pascale Koroloff devaient prendre le départ du rallye Dakar le 5 janvier à Lisbonne à bord de leur Toyota Land Cruiser. Le sable est leur spé- cialité. Elles étaient donc impatientes de se mesurer aux dunes de la Mau- ritanie, jusqu’au moment où A.S.O. (Amaury Sport Organisation), qui organise l’épreuve, a décidé de l’annuler, estimant que la sécurité des concurrents n’était pas garantie sur le territoire mauritanien. “Il a fallu réaliser et digérer la nouvelle” raconte Ludivine Marchand-Aune, originaire de Besançon. Le regret est d’autant plus grand pour la jeune femme de 33 ans qu’elle signait là sa première participation. “On pensait qu’A.S.O. allait peut-être changer d’itinéraire comme cela avait été le cas en 2004. Finalement, c’est bien que les organisateurs aient pris cette décision même si on ne connaît pas vraiment quelle était la teneur de la menace. Mais la frustration est personnelle car il faut des mois de

“Des clients sont venus

Ludivine Marchand- Aune et Pascale Koroloff. Leur binôme est sorti renforcé de l’annulation du Dakar.

sans rien acheter.”

Koroloff, la page du Dakar est tournée. Elles sont pressées de voir quelle épreu- ve leur réserve main- tenant A.S.O. qui affirme travailler sur un nouveau projet pour 2009. “Notre énergie est intacte. Nous sommes prêtes à repartir sur un autre rallye.” L’équipage féminin n’exclut pas de par-

travail et de préparation pour parti- ciper au Dakar” poursuit Pascale Koroloff. Soutenues par Toyota et Total, les deux sportives n’ont pas à supporter de préjudice financier contrairement à d’autres concurrents amateurs qui ont investi leurs propres deniers dans cette aventure. Ce qu’elles déplorent, c’est que le

tude de cultiver la peur du pire, effrayé par la hausse du prix de l’essence et des salaires qui n’augmentent pas. Selon un sondage I.F.O.P., près de six personnes sur dix dans ce pays esti- ment que leur pouvoir d’achat est en baisse. 17 % seulement des sondés juge qu’il est en hausse. Jérôme Cart, le président de l’union

sport n’ait pas triomphé dans cette affaire. “Il est sans couleur, sans reli- gion, sans politique, c’est dommage que l’organisation n’ait pas pu tenir tête pour mon- trer que le sport n’entre dans aucune de ces consi- dérations” disent-elles. Pour Ludivine Mar- chand-Aune et Pascale

“Notre énergie est intacte.”

ticiper en juin à la course Saint- Pétersbourg-Pékin, en espérant retrouver le sable qui devrait être un des éléments de l’épreuve que concocte en ce moment A.S.O. T.C .

COMMERCE Une progression de 5 à 6 % L’e-commerce profite à La Poste Avec l’engouement des consommateurs pour les achats par Internet, la quantité de colis distribués par La Poste augmente sensiblement. Le point à Besançon.

L es consommateurs n’hésitent plus faire leurs emplettes sur Internet. Au 2 ème trimestre 2007, selon la fédération des entreprises de vente à distance (F.E.V.A.D.), 63 % des inter- nautes avaient déjà effectué un achat en ligne. Les Français ont dépensé 2 milliards d’euros par le biais du e-commerce entre les mois de novembre et décembre (1,7 milliard d’euros en 2005). La F.E.V.A.D. indique aussi que 81 % des utilisa- teurs de ce mode de consommation préfèrent être livrés directement à domicile. Cet engouement profite donc aux services de La Poste par lesquels transitent la plupart de ces colis, fruits d’une transaction dématérialisée entre un acheteur et un vendeur. À Besançon, l’opérateur historique du courrier ressent un surcroît d’activité lié à cette nouvelle économie. “On a eu une très forte activité colis les trois der- nières semaines avant Noël. Nous étions à envi- ron 150 % du trafic habituel” confirme le direc- teur du centre de distribution de Besançon. “Et la nouveauté cette année, c’est que l’activité est restée soutenue jusqu’au dernier jour. Avant, c’était plus anticipé” estime Claude Toussaint. Il évoque “une période plutôt stressante car il faut tout passer tous les jours.” Et oui, le Père Noël n’attend pas et les exigences des inter- nautes acheteurs sont de plus en plus en grandes. Sans compter qu’ils peuvent suivre en temps réel l’évolution de leur commande, si elle est par- tie, depuis quand et à quelle heure. “Pour la pre-

63 % des internautes ont déjà effectué un achat en ligne.

mière fois, on a même vu des gens arriver au centre avec leur numéro de colis.” Pour répondre à cette hausse d’activité, le direc- teur a recruté. “L’équipe du matin qui trie par tournée a été doublée, passant de 7-8 personnes à une quinzaine. Ensuite, à la distribution, soit on prenait quelqu’un en plus, soit le facteur fai- sait des heures supplémentaires. Dans tous les cas, nous avons fait appel à du personnel volon- taire” souligne Claude Toussaint. Et cette ges- tion du planning à flux tendu va se poursuivre car après les fêtes, les soldes (ô combien sédui- santes sur le net) constituent pour la Poste, la deuxième période de rush . Internet est finalement une aubaine pour cette

entreprise qui redoutait pour- tant l’émergence de ce nouveau moyen de communication. Elle craignait tout d’abord que la lettre timbrée ne résiste pas au courrier électronique. Or, la réalité est moins alar- mante que prévue. “On s’attendait en France à une bais- se d’au moins 10 % sur ce sec- teur indique le service commu- nication de La Poste à Besançon. Finalement en 2003, le volume du courrier a chuté de seule- ment 0,9 %. Par comparaison, en 2006, il a reculé de 1 %.”

“Le marché du colis est en augmentation.”

En revanche, la distribution de colis est en constante progression, passant de 185 000 uni- tés dans le Doubs à décembre 2006, à 190 000 à décembre 2007. À Besançon sur les mêmes périodes, la distribution de colis fait un bond de 51 000 à 52 500. Ces chiffres ne détaillent pas qu’elle est la part du e-commerce dans cette évo- lution. Mais les professionnels sont certains que les achats par Internet y sont pour quelque cho- se. La preuve, en 2006 en France, l’e-commerce

représentait 22 millions de colis selon La Pos- te. “On s’attend à une progression de 5 à 6 %.” Internet entre dans les habitudes de consom- mation. La part du budget que les clients réser- vent aux achats sur la toile n’est plus dépensée dans les commerces de proximité qui font grise mine, au centre-ville, au lendemain des fêtes de fin d’année. T.C. et A.B .

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