La Presse Bisontine 85 - Février 2008

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 85 - Février 2008

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SPÉLÉO : RETOUR UNE TRAGÉDIE ÉVITÉE

Le Verneau, c’est 30 km de galeries qui courent sous la terre entre Déservillers et Nans-sous-Sainte-Anne. En surface, seulement 9 kilomètres séparent ces deux communes. C’est là, dans les cavités du réseau, “où les crues sont le danger numéro un” peut-on lire dans le livre intitulé “le Verneau souterrain”, que six spéléo- logues aguerris, sauveteurs de formation, ont été pié- gés. Ce n’est pas la première fois que les randonneurs du sous-sol se trouvent coincés dans le tissu géolo- gique complexe du Verneau. La presse régionale et nationale s’est emparée sans attendre de ce fait divers, s’installant à Déservillers dans les locaux de la station de la radio locale Villages F.M. Elle a servi de base logistique aux médias pendant toute la durée de l’opération de sauvetage qui a mobilisé des dizaines de secouristes. La fin de cette aventure est heureuse, il aurait pu en être autrement. Témoignage, réactions, images, le point général dans ce dossier.

RAPPEL DES FAITS Une aventure à six Le fait divers entre dans l’histoire du Verneau

Les six spéléologues étaient pris au piège dans le réseau du Verneau après y avoir passé quatre jours. Retour sur un fait divers sur lequel se sont focalisés les médias.

L’ aventure aurait pu très mal tourner. Finale- ment, les six spéléo- logues partis en expédition le samedi 5 janvier dans le réseau souterrain du Ver- neau en sont sortis sains et saufs. Les hommes du Spé- léo secours français, au prix de multiples tentatives d’intervention, ont fini par les extirper de leur piège le mardi 9 janvier. Ce jour-là, deux d’entre eux sont sortis à l’air libre en milieu d’après midi. Il en sera de même pour leurs quatre autres compa- gnons d’infortune quelques heures plus tard, peu après 22 h 30. En surface, à Déservillers, au pied des Biefs Boussets, un des points d’entrée du réseau du Verneau où d’importants moyens de secours ont été déployés, c’est le soulagement. L’attente a été longue et l’angoisse accen-

tuée par les difficultés des sauveteurs à localiser les spé- léologues. Pendant tout ce temps, chacun s’est accroché à l’expérience des disparus pour garder l’espoir. Ceux qui étaient dans ce groupe étaient tous des spéléologues confirmés. Ils se sont laissés surprendre par la brusque montée des eaux du Verneau qui les a bloqués dans leur progression. Il était donc pro- bable que ces spécialistes avaient donc tout prévu pour sécuriser leur randonnée sou- terraine, sauf l’aléa clima- tique. Ils avaient l’habitude du ter- rain, ils étaient équipés, dis- posaient de vivres, sûrs qu’ils auraient trouvé un refuge dans les entrailles de la ter- re pour attendre les secours. Ce scénario optimiste, envi- sagé par les sauveteurs s’est déroulé pour quatre des membres du groupe qui se

sont postés dans la salle dite du Bivouac. Un site connu des visiteurs du Verneau qui porte bien son nom puisqu’il est équipé pour ceux qui sou- haitent y faire une pause. Mais dans sa progression, la troupe s’est scindée en deux. Pour deux spéléologues, l’aventure s’est poursuivie quand ils ont été emportés par le courant lors de la tra- versée d’une salle d’eau, les séparant définitivement de leurs compagnons. À l’extérieur, le grand public a pu suivre en direct, heure par heure, l’évolution de la situation, tenu en haleine par une nuée de médias (télé, radio, presse écrite, Internet) régionaux et nationaux foca- lisés d’un seul coup sur le drame qui allait peut-être se jouer à Déservillers. Ce fait divers est entré dans l’histoire… du Verneau.

Les médias nationaux se sont emparés du sujet. Les secours ont voulu contrôler la communi- cation.

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