La Presse Bisontine 85 - Février 2008

LE FEUILLETON T.G.V.

La Presse Bisontine n° 85 - Février 2008

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ENVIRONNEMENT La ligne à grande vitesse fait son “bilan carbone” L’étude devrait commencer au printemps. Son objectif est de mesurer la quantité de gaz à effet de serre générée par la ligne à grande vitesse. De l’énergie dépensée dans la phase préparatoire du projet aux hypothèses émises sur l’exploitation de la ligne et sa maintenance, c’est le chantier fer- roviaire dans son ensemble qui est passé au crible. Une première.

• Mécaniciens CNC avec programmation (fraisage / tournage / centre d'usinage) • Mécaniciens faiseurs d'étampes • Mécaniciens CNC • Mécaniciens outilleurs • Mécaniciens prototypiste • Décolleteurs à cames • Décolleteurs CNC

L’ émission de gaz à effet de serre est une conséquence de l’activité humaine. Leur concentration dans l’atmosphère est à l’origine du réchauffement climatique. L’agence de l’Environnement a mis en place une méthode de travail qui permet à toutes les entreprises du secteur industriel et tertiaire de réaliser leur propre bilan carbone. Au final, ce diagnostic donne la quantité de gaz à effet de serre reje- tée dans l’atmosphère par le com-

Pour dépla- cer un mètre-cube de matière, un litre de gasoil est nécessaire.

• Régleurs et Opérateurs CNC • Responsable d'atelier CNC • Horlogers rhabilleurs • Horlogers complets • Horlogers de laboratoire • Polisseurs boîtes de montres et bracelets

SALAIRE TRÈS MOTIVANT

manditaire de l’étude qui sait, à partir de là, sur quels postes il peut agir pour améliorer la situation. C’est dans ce contexte- là que Réseau Ferré de France et la S.N.C.F., en partenariat avec l’A.D.E.M.E. Franche- Comté s’apprêtent à réaliser le bilan carbo- ne de la ligne L.G.V. Rhin-Rhône en cours de construction. C’est la première fois en

“Adapter la méthodologie à ce chantier ferroviaire.”

France qu’un chantier ferroviaire est soumis à ce genre d’étude. Car c’est une évidence, ce projet génè- re des gaz à effet de serre surtout dans sa phase opérationnelle, comme c’est le cas en ce moment. Des centaines d’engins de chantier sculptent le ter- rain à longueur de journée pour pré- parer la voie. Vu d’en haut, ce ballet incessant de machines ressemble à

une fourmilière : il en a l’énergie et l’organisation. Or, camions, bulldozers et autres tracteurs ne fonctionnent pas à l’eau claire ! Ils consomment du car- burant, et dans de grandes quantités, pour se mouvoir. La contenance des réservoirs de ces véhicules de terrassement donne un aperçu de tout le gasoil que les moteurs engloutissent pour étancher leur soif. 379 litres pour une niveleuse de 26 tonnes, 990 litres pour une pelleteuse de 75 tonnes, et 1 109 litres pour le bulldozer D 10 qui avec son moteur V12 brûle la totalité de sa réserve en 9 heures à peine ! Les experts des tra- vaux publics estiment qu’un litre de gasoil est nécessaire pour déplacer un mètre cube de matière. Le calcul est rapide : sur les 140 kilomètres de ligne en travaux, la quantité de déblais est estimée à 30 millions de mètres cubes et celle du remblai est de 22 millions de mètres cubes. C’est le point chaud du moment, mais en service, la ligne à grande vitesse va générer moins de gaz à effet de serre qu’une autoroute au regard du nombre de passagers que le train va trans-

porter. Montrer que le transport ferroviaire s’inscrit dans une démarche de déve- loppement durable est un des objectifs du bilan carbone que préparent actuel- lement les partenaires. Le diagnostic ne va pas uniquement s’arrêter à la pha- se de construction du chantier, la plus visible. L’étude va également mesurer la quantité de gaz à effet serre émise par l’énergie dépensée pendant les 15 années nécessaires à la préparation pro- jet. “Il s’agit par exemple à cette étape de quantifier l’énergie utilisée dans les bureaux sur toute la période” indiquent les services de R.F.F. Le bilan carbone va s’intéresser aussi à l’avenir.Des outils de modélisation précis devraient per-

mettre d’évaluer l’impact de l’exploitation et de la maintenance de la ligne dans les années futures. “Nous travaillons en cemoment avec l’A.D.E.M.E. pour adap- ter la méthodologie à ce chantier ferro- viaire. L’intérêt est de disposer au final d’un bilan global sur l’ensemble du pro- jet afin de mettre en évidence l’atout du rail dans une politique de développe- ment durable” poursuivent les services de Réseau Ferré de France. Les partenaires s’apprêtent à désigner un bureau d’étude qui aura la charge d’effectuer le bilan carbone. Les travaux d’analyse pourraient débuter au prin- temps pour se terminer six mois plus tard. T.C.

Certains engins

consomment plus de 1 000 litres de car- burant par jour.

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