La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

26 DOSSIER

DÉCOUVERTE Une des plus récentes de France Une sacrée horloge Entre son clocher et ses chapelles, la cathédrale abrite une horloge astro- nomique datant du XIX ème siècle. La visite a lieu tous les jours, matin et après-midi, sauf le mardi pour découvrir sa quarantaine de cadrans.

“C e n’est pas parce qu’elle donne des informations sur le mouvement des planètes que cette horloge est dite astronomique. Ce n’est pas non plus parce qu’elle est d’une précision astronomique. Une horloge est astronomique si elle donne des renseignements en plus de l’heure” commence par expliquer Pierre Gomez, le gui- de. Dans ce cas, effectivement, c’est une horloge astronomique. Plus de quarante cadrans indi- quent des heures et des dates en tout genre. Le mécanisme de balancier implique que seules des informations cycliques soient données par cette horloge, recon- nue monument national. Tout part d’un seul mouvement de balancier, celui de la seconde qui va se réaliser plus de dou- ze milliards de fois avant que le mouvement d’aiguille le plus lent puisse avoir lieu. L’horloge

informe les visiteurs, de l’heure de New-York, Saïgon ou de qua- torze autres villes, les heures de marée auMont Saint-Michel ou à Dieppe ou encore du signe astrologique du jour. Une sacrée prouesse pour une mécanique construite en deux ans à partir de 1858, par Auguste-Lucien Vérité, suite à une commande du cardinal Mathieu, arche- vêque de Besançon. Cela en fait d’ailleurs l’une des plus récentes de France, à l’instar de celle de Beauvais ou de celle de Stras- bourg. “Saturne n’entame que son sixième tour” plaisante le guide à ce propos. L’espace de seulement cinq mètres laissé au poids du balan- cier empêche que le mouvement ne se perpétue guère plus long- temps qu’une journée. Il faut donc la remonter tous les jours. “À Strasbourg, l’espace est trois fois plus grand, l’horloge n’est remontée que toutes les semaines” explique M. Gomez. “Pas préci- se mais fidèle” , l’horloge prend

environ dix secondes de retard par semaine. Ce léger contre- temps n’a aucune incidence sur le mouvement des personnages, juchés en haut du meuble qui sert de cadre à l’œuvre d’Auguste-LucienVérité. Il faut attendre environ 45 secondes après les premiers coups de cloches pour les voir se mettre en mouvement, le temps néces- saire au carillon pour effectuer la sonnerie la plus longue. À chaque heure, deux apôtres prennent place sur le haut de l’horloge pour en remplacer deux autres. Alors qu’au sommet, le christ exerce un mouvement deux fois par jour. Dans le même temps, quelques centimètres plus bas, l’allégorie de la foi se tourne successivement vers cel- le de l’espérance et celle de l’amour.Toutes les performances de cette vielle mécanique iraient presque jusqu’à faire oublier qu’il s’agit “avant tout de l’horloge du clocher.” T.M.

L’horloge se visite tous les jours, sauf le mardi.

ARCHEVÊCHÉ Monseigneur Lacrampe “Il faut restituer au peuple son butin” L’évêque de Besançon constate que la population se réapproprie la cathédrale Saint-Jean pour des raisons multiples. Il souhaite maintenant que le trésor puisse être montré au public. L a Presse Bisontine : Vous avez pris l’initiative d’organiser un comptage des visiteurs l’été dernier. 12 000 personnes ont franchi le seuil de la cathédrale. Quelle lecture faites-vous de ce bon bilan ? page dans le Parisien. Il y a une dimen- sion universelle dans cette église. Les gens convergent là. Il y a aussi tous ceux animent cette cathédrale pour lui donner vie. Pour l’évêque, de pré- sider des célébrations quand il y a 800 personnes, c’est un moment intense. Propos recueillis par T.C.

Une partie des

nombreux cadrans de l’horloge. Visite tous les jours sauf le mardi, du 1 er avril au 30 novembre à 9 h 50, 10 h 50, 11 h 50, 14 h 50, 15 h 50, 16 h 50 et 17 h 50. Tarifs : 3 euros - possibilité de tarifs réduits, de tarifs de groupe et de gratuité

fraîcheur, prendre des photos, décou- vrir. Notre responsabilité est de don- ner un supplément d’âme et un sur- croît de sens à ces lieux culturels. Il faut accompagner la démarche du visi- teur. Il faut voir et faire voir, com- prendre et aider à comprendre. Art, culture et foi, il y a tout ce rapport dans une cathédrale. L.P.B. : Quand le trésor de la cathédrale sera- t-il enfin accessible au public ? Mgr.L. : L’aménagement et le déplace- ment du Trésor afin de l’ouvrir au public est prévu, avec une possibilité d’accès aux personnes handicapées. Notre volonté est celle-ci. Mais une étude sur la future localisation de ce trésor doit être réalisée par la D.R.A.C., car ce sujet pose des questions de sécu- rité tout d’abord et d’accessibilité ensui- te. Je le répète, mon objectif est de permettre à tous ceux qui entrent là de prendre connaissance de ce patri- moine fait de vases sacrés ou d’ornements liturgiques notamment. Des œuvres sont entreposées là, d’autres sont au musée des Beaux- Arts. “ Il faut restituer au peuple son butin” disait l’abbé Garneret. Je le souhaite aussi. L.P.B. : Y a-t-il un bonheur particulier à célé- brer un office dans la cathédrale ? Mgr.L. : La cathédrale, c’est l’église mère. C’est aussi un message de foi, un message de chrétiens qui se ras- semblent et dont je suis le témoin émerveillé. C’est ici que se tiennent les grandes célébrations du diocèse. C’est le lieu où les adultes sont confir- més, ce qui nous a valu d’ailleurs une

Monseigneur Lacrampe : Cela montre la nécessité d’assurer là un lien d’accueil, de partage, et d’échange avec les gens du monde entier, de tous les âges, qui passent ici. C’est un site idéalement situé sur le chemin de la Citadelle. Nous allons mettre en place un accueil systématique de tous ceux qui fré- quentent la cathédrale Saint-Jean avec la perspective d’avoir toujours des temps de prière. Je sais que des Bisontins ne connaissent pas encore cette cathédrale. Il y a tout un passé ici à découvrir. On peut venir ici pour l’art, la culture, l’histoire, ce sont aus- si des chemins vers Dieu.

“Tout un passé à découvrir.”

L.P.B. : Mais comment expli- quez-vous une telle affluen- ce dans une cathédrale ? Il n’y a d’ailleurs pas que les chrétiens qui viennent ici ? Mgr.L. : Elle retrouve sa dimension de lieu de culte. Mais c’est aussi un patrimoine culturel et cultuel. J’observe que les gens sont appelés à se réapproprier ce lieu qui a une dimension de vie. Les visiteurs qui passent par là ont des motivations multiples. Ils viennent chercher un peu de repos, faire silence, chercher de la

Monseigneur Lacrampe, photographié à la chapelle du monument de la Libéra- tion, est heu- reux de voir que la popula- tion se réap- proprie la cathédrale.

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