La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

MONTRAPON Programme immobilier rue Viancin “Les petites voix se sont tues” Les travaux d’urbanisation du terrain ont commencé.

Le chantier de construction démarre sur ce terrain situé au carrefour entre la rue Viancin et

te l’élue.À l’écouter, c’est l’histoire du pot de terre contre le pot de fer qui s’est jouée là. Même si aujourd’hui son combat contre l’urbanisation de ce terrain est perdu, Martine Jeannin conti- nue de ne pas ménager son pro- pos à l’égard de ce projet qu’elle critique. “ Cet espace rempli d’arbres aurait pu être trans- formé en jardin public pour les habitants du quartier. On enlè- ve de la verdure dans un secteur déjà très bétonné. Je remarque d’ailleurs que personne chez les écologistes de la ville n’a bougé. Autant pour défendre les arbres fichus du quai Veil-Picard ils sont montés au créneau, autant là on ne les a pas entendus” dit- elle, taclant le camp des Verts. Martine Jeannin est amère. Elle

74 logements vont être construits sur le site Viancin autrefois orné de grands arbres. Conseillère municipale d’opposition et habitante du quartier, Martine Jeannin ne décolère pas.

l’avenue de Montrapon.

vit cette affaire comme un échec personnel dénonçant une poli- tique de la ville cherchant à “ imposer du logement à tout prix partout où les occasions se pré- sentent.” Ce dossier prend fin avec la construction de plus de 70 loge- ments sur ce terrain. La socié- té immobilière Cirmad Est en bâtit 62, tous destinés à de la location. 39 seront d’ailleurs acquis par Grand Besançon Habitat, et les 23 restants par un bailleur social bisontin. “ La livraison de la première tranche

est prévue en juillet 2012 et la seconde en novembre de lamême année” précise la Cirmad Est dont le siège est basé à Maxé- ville en Lorraine. Sur une parcelle adjacente, Grand Besançon Habitat va construire également une mai- son-relais de 12 studios. Elle accueillera des personnes pré- sentant des troubles du com- portement et à l’autonomie limi- tée. Cet établissement spécialisé sera géré par l’association Pré- sence. T.C.

D epuis son balcon, Martine Jeannin a une vue plongeante sur le terrain de la rue Viancin où

s’affairent les engins de chan- tier. Bientôt, sous ses fenêtres, à la place des grands arbres qui ornaient les lieux, elle aura des logements. “ Les petites voix se

sont tues” soupire la conseillè- re municipale d’opposition qui pendant plusieurs années s’est opposée à ce projet de construc- tion qui borde l’avenue de Mon- trapon. 460 habitants avaient même fini par signer une péti- tion en signe de contestation. En vain. “ Nous ne sommes jamais allés très loin dans notre rébellion. Les gens du quartier qui sont des personnes très simples n’ont pas osé affronter la machine municipale” regret-

URBANISME

Noms de rues : deux femmes pour douze hommes

Pas de parité pour les rues baptisées La Ville de Besançon a créé 17 nouvelles rues et places. Résultat : deux rendent hommage à des femmes alors que douze hommes sont honorés. Explication du service culturel sur cette parité difficile à respecter.

Perspective du programme immobilier réalisé par la Cirmad Est. La construction se déroulera en deux phases. Un local commercial accueillera au rez-de-chaussée une pharmacie. (Architecte Michel Morel).

S existe la ville de Besançon ? Lors du dernier conseil municipal (jeu- di 16 juin), le conseil municipal vote la dénomination de voies, ronds-points et places à Besançon. Constat : dix-sept lieux baptisés… et seulement deux rues à la gloire de femmes. Bienve- nue à Louise Blazer et Simone Michel- Lévy dont les noms seront apposés pour desservir la voie de desserte du lotisse- ment des Tilleroyes. Le chiffre, implacable, n’a rien de machiste. L’explication est purement historique. “ Ce n’est pas de l’ostracisme, encore moins du machisme” , lâche Lionel Estavoyer du service cultu- rel de la ville de Besançon coupant court à toute éventuelle fausse interprétation. Il ajoute : “ L’explication est historique car davantage d’hommes ont accédé à la recon- naissance par le passé. Il faudra plusieurs années pour que la parité arrive aussi pour le nom des rues et que des femmes aient ainsi droit à une reconnaissance” dit-il. Louise Blazer (1891-1966) fut une résis- tante et médaillée des Justes. Elle s’occupa de prisonniers, réfugiés et famille juive dès 1940 avant d’être déportée à Gaggenau, camp dépendant du Struthof. Libérée en 1945, elle créa à son retour l’association

nationale des anciennes internées et dépor- tées de la Résistance. Simone Michel-Lévy est née dans le Jura. Cette rédactrice dans l’administration des P.T.T. à Paris entre dans un réseau de faux papiers. En 1943, elle tombe dans un guet- apens monté par la Gestapo. Arrêtée, elle est transférée dans un camp puis travaille dans une usine d’armement où la résistan- te continue la lutte en sabotant. Elle sera pendue. “À proximité de rues rendant hom- mage à Sœur Marcelle-Baverez et à Mar- guerite-Marchand, ce choix paraît justifié” argumente le service culturel de la ville. La loi interdisant de baptiser le nom d’une place avec celui d’une personne vivante réduit les choix. Le casse-tête revient sou- vent, aussi vite que l’urbanisation gran- dit. “ Nous avons, c’est vrai, de plus en plus de difficultés à trouver des noms, d’autant que nous cherchons une cohérence dans les quartiers” admet l’historien de la Vil- le. En effet, Besançon n’accroche pas le nom d’un maraîcher à côté de celui d’un résistant pour une évidente histoire de cohérence. Pour rendre service à la Ville, aux Bisontines de devenir célèbres. E.Ch.

Tram : une rame Pasteur Comme les rues, les rames de tramway seront baptisées. Ainsi, Jean-Louis Fousse- ret a dévoilé le nom de Pasteur pour lʼune dʼentre elles. Les nouvelles rues et places de Besançon. Voie de desserte du bâtiment F.C.I. : Armand Barthet (journaliste) et rond-point Sully Prudhomme (poète) Ensemble immobilier aux Tilleroyes : Rue Charles-Edouard Guillaume (Prix Nobel de physique), rue Abraham-Louis Breguet (horloger) Lotissement secteur chemin de la Clairière : rue du camp (en lien avec le camp royal établi en 1674 lors du siège de Besançon par Louis XIV). Place à la combe Saragosse : Place du triangle (pour sa forme triangulaire). Lotissement aux Montboucons : André Vincent (Artiste), Jean Simon Berthelemy (artiste) Clairs-Soleils : place des Lumières (vote avec le conseil consultatif des habitants). Lotissement Essarts lʼAmour : Marcel Pagnol, Antoine de Saint-Exupéry, Shakes- peare. Lotissement Grands Montboucons : Georges Monneur (conseiller municipal mort

pour la France), Mathias Ullmann (idem). Voie à Planoise : Francis Wey (écrivain).

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