Journal C'est à Dire 100 - Mai 2005

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R E T O U R S U R I N F O

La frontière pédestre franco-suisse est abolie

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. P endant les trois ans à venir, 1 024 patients francs-com- tois volontaires, ayant subi une première polypectomie (abla- tion de polypes lors d’une colo- scopie) vont être suivis à la lou- pe dans le cadre d’une étude pilo- tée par l’association polype Franche-Comté (A.F.P.C.), et sou- tenue par le Fonds d’améliora- tion de la qualité des soins de vil- le (F.A.Q.S.V.), fonds géré par l’UR- CAM Franche-Comté. Un projet unique par le protocole utilisé, et essentiel. En effet, ce travail va permettre au corps médical de connaître le devenir de ces per- sonnes sur cette longue pério- de pour déterminer à terme les

Civisme Le lundi de Pentecôte aurait-il réveillé la lutte des classes ? En tout cas, ce débat a ravivé la flam- me des syndicats. Ils ont envoyé une volée de bois vert à la face du gouvernement qui a osé s’atta- quer à un acquis social. Mais peut- on vraiment parler d’acquis social ? Il est bon de rappeler que ces pour- fendeurs de la mesure gouverne- mentale sont les mêmes bien-pen- sants qui s’insurgeaient contre l’instauration d’un deuil national en France lorsque le pape Jean- Paul II - qui rappelons-le était un chef d’État - est décédé. Aujour- d’hui, ils s’accrochent à un jour férié issu d’une fête religieuse - la Pentecôte - alors qu’ils sont les premiers à brandir l’étendard de la laïcité. Ce paradoxe, peut-être anecdotique, révèle néanmoins un esprit de contradiction bien français où la mauvaise foi le dis- pute à l’intoxication partisane. Le sommet du ridicule est atteint à la S.N.C.F. qui tente de nous faire avaler que travailler 1 minute 52 de plus chaque jour permettra aux agents S.N.C.F. de produire plus au profit de la solidarité nationa- le. Que dire aussi de l’exemple donné par le président du Conseil régional de Franche-Comté Ray- mond Forni, ex-président de l’As- semblée Nationale, ce lieu où se font et se respectent les lois ? Il s’est distingué en offrant géné- reusement le lundi de Pentecôte aux salariés de la collectivité ter- ritoriale. Il oublie sans doute que cette mesure ne le pénalise en rien et que ce sont les contribuables francs-comtois qui, en l’espèce, cotisent pour le Conseil régio- nal. Plus sages, la plupart des maires du Haut-Doubs ont déci- dé de respecter la loi votée démo- cratiquement en estimant devoir assumer la permanence du ser- vice public. Comment qualifier enfin l’attitude de certains syndi- cats enseignants qui prenaient prétexte du fait que les enfants ne peuvent participer à l’effort col- lectif pour inciter au boycott de ce jour travaillé ? Est-ce ainsi qu’on peut leur inculquer la base des rapports en société, à savoir le civisme ? Cette affaire du lundi de Pentecôte n’aura en fait troublé que ceux qui considèrent le tra- vail comme une vraie contrainte. Il est à parier que si le gouverne- ment avait proposé une autre mesure de solidarité envers les personnes âgées, ils auraient trou- vé un autre prétexte pour passer ce lundi au soleil. O Jean-François Hauser est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser. E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2005 Ont collaboré à ce numéro : Jean Hauser(mots fléchés) Crédits photos : C’est à dire, Amicale des musiques, Autour du jardin, Badminton, Contrast, Fédération de pêche, Fraternité, Kayak, M.I.H., Mourot agencement, G. Petit- jean, Villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds.

C’ est sous la pluie que la pas- serelle reliant les deux rives du Doubs franco-suisse a été inau- gurée le 14 mai dernier. Ce projet, né il y a presque 10 ans, n’aurait certai- nement pas encore vu le jour sans la précieuse aide d’un capitaine d’indus- trie local, Gilbert Petitjean (voir son por- trait page 27) qui a financé l’ouvrage à hauteur de 30%. Comme l’a rappelé Jean Bourgeois, le maire de Villers-le- Lac, “le cheminement un peu hésitant s’est trouvé brusquement raffermi lorsque M. Petitjean m’a glissé : “Alors tu la fais cette passerelle ? Si tu la fais avant mes 70 printemps, j’en prends le tiers à ma charge.” Quoi de plus naturel donc, que d’inscrire sur la plaque que nous venons de découvrir, les deux blasons de nos cités française et suisse enserrant le nom de notre généreux mécène !” commen- te le maire. Ce même mécène qui n’a eu de cesse durant sa longue vie pro- fessionnelle à “créer un lien économique entre les deux rives du Doubs. J’aime à redire que les novateurs, les gens d’ini- tiative devancent toujours le cadre légis-

latif et que le bassin d’emploi n’est pas né d’une volonté politique mais d’une nécessité économique, le cou- rage des hommes précédant la loi” ajoute Jean Bourgeois dans un élan de lyrisme. Cette passerelle financée par la Suisse, la France et donc un mécè- ne privé, fait partie d’un program- me global de “requalification du Grand site national des Bassins et du Saut du Doubs.” Pour que le programme soit complet, il reste néanmoins du chemin à parcou- rir : améliorer les sentiers, les bel- védères, les parkings… Selon Jean Bourgeois, “tout est en rou- te.” Cette réalisation s’inscrit aus- si dans le P.D.I.P.R., Plan Dépar- temental des Itinéraires de Pro- menades et de Randonnées. Sur ce point, l’idée poursuivie par les élus serait de relier le sec- teur de Saint-Point à celui du Saut du Doubs, à travers la jonc- tion pédestre Remonot-Villers- le-Lac par la rive droite. O

1 024 patients porteurs de polypes passés au crible

Le marché du bio, c’est en juin

éventuels facteurs de risques res- ponsables de cette pathologie. Il existe deux grandes catégories de polypes dont une (les tubu- leux) peut dégénérer en cancer. Chaque année à l’échelle de la région, 674 nouveaux cas de can- cer colorectal sont diagnostiqués. 290 personnes décèdent des suites de cette maladie. Pour affiner la pertinence de l’étu- de, un certain nombre de rensei- gnements ont été pris sur le patient (comme l’âge, le sexe, fumeur ou non, le poids la caté- gorie socioprofessionnelle, les antécédents familiaux). Même si on suppose qu’elle puisse avoir des effets dans l’apparition de

polypes, l’alimentation ne figure pas parmi les chants de recherche retenus, du fait de la complexi- té de son analyse. “L’étude va nous permettre de déterminer si je puis dire “le candidat idéal” susceptible de développer un can- cer” indique le gastro-entérologue Jean-Pierre Hirsch et président de l’A.F.P.C. Le professeur Jean-François Viel, épidémiologiste au C.H.U. de Besançon, a été sollicité pour mettre en place le protocole à suivre dans cette étude. Au total, 546 médecins généralistes, 7 ana- tomopathologistes et 26 gas- tro-entérologues ont été associés à ce projet. O

L es 4 et 5 juin, la place du Marché à Besançon aura des allures de mini salon de l’agriculture. Dans le cadre de l’opération nationale “printemps bio”, une vingtaine d’agriculteurs bio francs-comtois vont pro- poser leurs produits à la vente tout en expliquant au public leur raison d’être. Du fromage de chèvre au vin en passant par des étals de légumes et de charcu- terie, le consommateur aura le choix de remplir son panier. “Il y aura également un stand librai- rie où nous allons ouvrir le débat et montrer comment de l’ali- mentation peuvent naître des problèmes de santé” note Domi- nique Rondot, agriculteur au Bar- boux. Dans sa ferme des Les- sus, il est un fervent défenseur du bio. Il l’explique. “C’est une agriculture qui met en relation l’homme, la nature et l’animal, dans le plus grand respect de l’environnement. Nous n’utilisons pas d’engrais, ni d’antibiotiques mais de l’homéopathie pour soi-

gner les bêtes, sauf cas de for- ce majeure. Nous n’avons rien inventé, on travaille comme nos parents ou nos grands-parents ont pu le faire avant nous. Pour- tant, les agriculteurs bio sont regardés bizarrement alors qu’ils ne font rien de plus qu’il y a 30 ans.” C’est ce message que Dominique Rondot passe au public lorsqu’il fait visiter son exploitation. Cette conception traditionnelle de l’agriculture est toujours mise à l’index dans un système plus favorable à une agriculture conventionnelle. En tout cas en France. Selon ce professionnel, il n’y a pas de réelle volonté poli- tique de faire exister le bio contrairement à d’autres pays en Europe, comme l’Allemagne. Cela ne veut pas dire qu’elle est inexistante pour autant. Le prin- temps du bio est là pour rap- peler au grand public qu’aux quatre coins de la région, des agriculteurs œuvrent pour la développer. O

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