Journal C'est à Dire 100 - Mai 2005

Pour la Fête des Mères

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V A L D E M O R T E A U

Le silure fait son lit dans les Bassins du Doubs Ce carnassier est parfois accusé d’être à l’origine des pêches infructueuses des disciples de Saint-Pierre qui rentrent bredouilles. Mais “la vampirisation” de ce poisson est peu rapide. Pêche

P our les pêcheurs, c’est une évidence. Le silure a été introduit dans les bassins du Doubs, il y a une dizaine d’an- nées. Impossible que ce car- nassier que l’on rencontre déjà à Besançon ait pu remonter jus- qu’ici depuis les rives de la Saô- ne. Il y a trop de barrages. “Sa présence relève d’un déversement sauvage. Car les alevinages que l’on pratique avec la société de pêche sont strictement contrô- lés” affirme Jean-Pierre Pou- peney, président de l’association de pêche et de protection du milieu aquatique à Villers-le- Lac. Toujours est-il que cette fois-ci, le silurus glanis est bel et bien là et il faut faire avec. “Celui qui pêche le sandre à fond dans ce secteur a des chances de tomber sur un silu- re.” Progressivement, ce poisson qui peut atteindre 2,50 m pour une centaine de kilos colonise les Bassins. C’est ce que redoutent les dis- ciples de Saint-Pierre. Car ce carnassier à la réputation de dévorer tout sur son passage, disséminant ainsi les autres espèces. Un fléau pour certains qui l’accusent déjà d’être à l’ori- gine de pêches de moins enmoins fructueuses. “Les bassins for- ment un espace fermé. Ma crain- te est que cette population se déve- loppe et se concentre à cet endroit et qu’elle fasse des dégâts chez les autres espèces comme la brè- me, le brochet et le sandre. Main-

tenant, nous ne disposons pas d’études précises permettant d’af- firmer que le silure mange tout” tempère Jean-Pierre Poupeney. L’impact de ce poisson sur le milieu aquatique ne repose donc que sur des suppositions. Pour la fédération départementale de la pêche, il ne faut pas crier au loup trop vite. “En effet, ce pois- son est capable de tout avaler. Plus il grandit et plus il se spé- cialise dans la chasse. Mais nous n’avons pas la preuve que le silu- re mange plus les brochets et les perches que les gardons. Pour nous, la “disparition” du brochet est plus à mettre en relation avec une dégradation générale du milieu qu’avec l’arrivée du silu- que quand une nouvelle espèce fait son entrée dans l’écosystème, il y a d’abord une phase explo- sive de la démographie. Tout l’édi- fice de la rivière doit se réorga- niser ensuite autour de cette nou- velle famille jusqu’à retrouver sa stabilité. Quand la population de silures aura atteint cette sta- bilité, il restera à savoir si son arrivée se sera faite au détriment d’autres espèces.” À ce stade de connaissances, il est injuste d’accuser le silure de tous les maux et de le vampiri- ser trop vite. D’ailleurs, le car- nassier originaire des bassins re” commente Nicolas Guibert, ingénieur à la fédération départe- mentale. Seule une étu- de permettrait de le démontrer. Il ajoute : “En revanche, on sait

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“Nous avons aussi dans les bassins le problème des cormorans.”

du Danube qui se plaît dans les eaux sombres, n’est pas réper- torié au tableau des espèces nui- sibles contrairement au poisson- chat, “pire encore” commente Jean-Pierre Poupeney. “Nous avons aussi dans les bassins le problème des cormorans. Ces oiseaux sont aussi responsables de dégâts. Mais ce qui nous inquiète plus encore que l’arri- vée du silure, c’est la qualité de l’eau qui se dégrade.” Le plus grand prédateur pour le Doubs est bien l’homme. Sur ce point, la fédération départe- mentale de la pêche et de la pro- tection du milieu aquatique est

affirmative. Les différentes espèces qui peuplent le Doubs sont davantage altérées par la pollution de l’eau que par les chasses du silure. “Des espèces migrent car le système se dégra- de. Le déplacement du brochet est un exemple flagrant de l’évo- lution du milieu” poursuit Chris- tian Roussignon, ingénieur à la fédération. Les spécialistes sont formels, le silure ne ferait pas aussi facilement son lit dans le Doubs, si d’autres familles de poissons n’avaient pas migré vers des eaux plus respirables. O T.C.

Un silure pris dans le Doubs en octobre dernier. Ce poisson peut atteindre une taille de 2,50 m, voire 4 m pour les spécimens les plus “monstrueux.”

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