12_2015

SKSG/CSSM

Transformer au lieu de capituler D’abord, on se sent stressé, puis c’est le burnout. Même les employés des services publics ne sont pas épargnés. Faut-il quitter la fonction? Le secrétaire municipal st-gallois Manfred Linke s’est retrouvé devant ce choix.

La connaissez-vous, celle-là? Un fonc­ tionnaire arrive dans le bureau de son

observé sur lui-même des symptômes de stress: troubles du sommeil, essouffle-

nente. «Il m’est arrivé de répondre à des e-mails de membres du législatif en pleine forêt.» Travail sérieux au lieu de hâte En novembre 2013, Linke présente à l’exécutif son programme de sept points personnel visant à la réduction du stress: élément central, le but: «davantage de qualité au lieu de quantité, travail sérieux au lieu de hâte superficielle.» Les princi- paux concepts: respecter «soi-même les lois, mandats, processus et délais, mais aussi les exiger». «La réaction du gouvernement municipal a été bienveillante», dit-il rétrospecti- vement. Les destinataires du programme étaient aussi bien le législatif que l’exé- cutif, mais aussi l’administration et fina- lement le secrétaire municipal lui-même. «J’ai dû renoncer à l’idée que ‹cela va plus vite quand je le fais moi-même›. Les tâches qui doivent explicitement être fai- tes par une autre personne seront effec- tuées par elle.»

collègue: «Voulons-nous man- ger ensemble à midi?» L’autre: «Non, je dors d’affilée.» Ce qui pouvait passer pour une mau- vaise allusion aux conditions de travail dans l’administra- tion publique est terminé de- puis longtemps. Le stress et le burnout sont répandus et aug- mentent. C’est ce qu’a montré le vif intérêt des présidentes de

ment, maux de tête, troubles de la vue et épuisement. De- vant les quelque 180 partici- pants, il a expliqué comment il voulait initialement en finir avec la pression et avait tenté en vain de réduire le stress. «J’engloutissais des Haribo par sachets entiers. Résultat: des crampes aux jambes.» Un excès de café a causé des

«Plus de qualité au lieu de quantité. Stop au travail fait à la hâte.»

maux d’estomac. Même le chocolat et l’alcool consommé lors des nombreuses manifestations n’étaient pas une solu- tion. Linke s’est vu confronté à la ques- tion de savoir s’il voulait quitter son em- ploi ou essayer de transformer sa fonction. Car abandonner – prendre la fuite – n’était pas une option. Il a compris que la réduction du stress devait redevenir possible. Aux oursons gélifiés et aux apéros, il fallait préférer le temps passé en famille, les hobbies, le sport et les contacts sociaux réjouissants. Au bureau, concentration au lieu de mul- titâche. En finir avec l’accessibilité perma-

communes, des secrétaires municipaux, des responsables du personnel et des ressources humaines réunis au colloque commun de la Conférence Suisse des Secrétaires Municipaux, de l’Union des villes suisses et de l’Association des Com- munes Suisses du 20 novembre au Musée des transports de Lucerne. La famille et les hobbies au lieu des apéros Qu’est-ce que le stress, comment naît-il, où devient-il malsain? Et surtout: que peut-on faire? Le secrétaire municipal st-gallois Manfred Linke par exemple a

Crédibilité au lieu de changements constants

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