MeeT and TRaVeL MaG n°83 mai-juin 2025

RENCONTRE HORIZONS

« Notre objectif est de continuer à attirer des évènements d’envergure tout en mettant l’accent sur la qualité et la durabilité. »

des résultats intéressants. Au-delà de l’Europe, l’arrivée de Qatar Airways, qui rejoint Emirates, ouvre des opportunités pour le tourisme long-courrier, notamment en provenance de l’Asie, d’Australie et du Moyen-Orient. M&T – Quelle place cette nouvelle approche touristique réserve t-elle au Mice ? Le secteur du Mice reste un pilier essentiel de notre stratégie touristique. C’est une clientèle à forte contribution qui rentre dans la logique de rechercher la qualité plus que la quantité. Malte dispose de nombreux atouts pour ce segment : des infrastructures modernes, une accessibilité aérienne renforcée à travers toute l’Europe, un cadre historique et naturel unique, ainsi qu’un climat agréable tout au long de l’année. Notre objectif est de continuer à attirer des évènements d’envergure tout en mettant l’accent sur la qualité et la durabilité. Notre patrimoine culturel et gastronomique enrichit les programmes évènementiels, et les pratiques écoresponsables sont désormais au cœur de l’organisation des évènements Mice. Les exigences du marché Mice évoluent constamment, et Malte s’adapte à ces nouvelles demandes, notamment avec l’ouverture de nouveaux établissements. En 2024, trois établissements intéressants pour la clientèle Mice – le ME by Melia, le Barcelo Fortina, et le Hyatt Centric – ont ouvert leurs portes. D’autres projets sont actuellement à l’étude, ce qui assurera de maintenir Malte comme une destination de choix et une référence incontournable dans ce secteur.

M&T – Avec 3,5 millions de visiteurs en 2024, en hausse de 19,5 % par rapport à 2023, Malte pulvérise tous ses records de fréquentation. Comment expliquez-vous cet engouement pour l’archipel ? Si nous regardons les statistiques du tourisme des dix dernières années, à l’exception de la période du Covid, nous constatons que Malte a toujours battu les records de fréquentation des années précédentes. C’est encore le cas en 2024. De manière générale, le succès du tourisme se reflète dans la croissance économique globale du pays ces dernières années. L’investissement dans le secteur du tourisme par les acteurs privés, notamment dans l’hôtellerie, la restauration et d’autres établissements, ainsi que l’investissement de l’État dans les infrastructures, ont joué un rôle clé. En parallèle, une politique claire et ininterrompue en faveur du développement du tourisme a certainement contribué aux succès obtenus. M&T – Le marché français ne progresse lui que de 3,2 %. Qu’est-ce qui explique ce résultat en demi-teinte ? Compensé, il est vrai, par une progression de 7,4 % de leurs dépenses. Le marché français progresse en parallèle à la disponibilité des vols. En 2024, la capacité aérienne sur le marché français est restée à peu près la même qu’en 2023, ce qui explique une croissance modérée en termes de volume. Ce qui a changé, et qui est intéressant pour nous, c’est la dépense moyenne par touriste français, qui a progressé de 7,4 %, un chiffre bien supérieur à la moyenne des autres marchés tous confondus. Les touristes français ayant visité Malte l’année dernière ont donc dépensé plus et cette hausse dépasse largement le taux d’inflation, ce qui implique un tourisme français de meilleure qualité. M&T – Les résultats du marché français – progression limitée des arrivées et envol des recettes – sont finalement en phase avec la nouvelle stratégie des autorités qui souhaitent une montée en gamme de la destination. La priorité est-elle donnée à la qualité plutôt qu’à la quantité ? Aujourd’hui, notre priorité est de maintenir un bon niveau de fréquentation touristique pendant la haute saison, ce qui est logique et naturel pour une destination méditerranéenne comme Malte. Cependant, nous souhaitons également développer un tourisme hors saison. Heureusement pour nous, Malte est une destination très appréciée en dehors de l’été, grâce à un climat enviable : 300 jours de soleil par an, ce qui est très agréable toute l’année, même en hiver. Au cœur de notre stratégie se trouve l’île de Gozo, l’île sœur de Malte et modèle d’une île éco-responsable privilégiant l’authenticité et la préservation des coutumes et traditions. Le tourisme y est nourri par des activités vertes comme la randonnée, le vélo, la plongée, la voile, le bien-être et les activités culturelles. M&T – Cette stratégie s’accompagne-t-elle de la volonté de séduire de nouveaux marchés en Europe et au-delà ? En Europe, nos marchés clés restent le Royaume-Uni, l’Italie, la France et l’Allemagne, dans cet ordre. La Pologne est la nouvelle arrivée. L’Office du Tourisme de Malte y a ouvert un bureau avec une représentation permanente en 2022, et nous commençons à observer

Directeur France de l’Office du Tourisme de Malte Propos recueillis par Michel Foraud Claude Zammit-Trevisan

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