Des Éléphants Dans La Poussière

Le braconnage pour l’ivoire, notamment le braconnage d’éléphants d’Afrique, a aug- menté de façon spectaculaire au cours des dernières années. Le déclin saisissant des populations d’éléphants causé par un braconnage excessif durant les années 1970– 1980 a été suivi d’une augmentation de ces populations dans la plupart des régions d’Afrique orientale et australe. INTRODUCTION

Au cours des années 1990, le braconnage des éléphants en Afrique australe et orientale a diminué dans les zones où le braconnage était élevé, tandis qu’il est demeuré faible dans les zones peu touchées par le braconnage. En revanche, au cours de cette même période, le braconnage a progressivement aug- menté dans la plupart des pays d’Afrique centrale et occiden- tale (Poilecot 2010 ; Poilecot et al. 2010a ; Bouché et al. 2010 ; Bouché et al. 2012). Du milieu à la fin des années 2000, le braconnage des éléphants a connu une recrudescence dans toute l’Afrique, atteignant un niveau comparable à celui des La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est un accord international auquel des États (pays) adhèrent volontairement. Les États qui ont accepté d’être liés par la Convention (qui « rejoignent » la CITES) sont appelés Par- ties. Le but de la Convention consiste à réglementer le com- merce international des espèces de faune et de flore pour s’assurer que leur survie n’est pas menacée. La CITES est entrée en vigueur en 1975 et 177 États en sont aujourd’hui signataires (CITES 2013a). La CITES contrôle et réglemente le commerce international des spécimens d’espèces inscrites à ses annexes. Toutes les Parties à la Convention sont tenues de mettre en place un système de permis, de désigner au moins un organe de gestion chargé d’administrer ce système de permis et de désigner au moins une autorité scientifique qui lui donne son avis concernant les effets du commerce sur les espèces.

années 1970 et 1980 (Okello et al. 2008 ; Poilecot 2010 ; Poi- lecot et al. 2010a ; 2010b ; Bouché et al. 2010 ; 2011 ; 2012 ; Maingi et al. 2012). En Asie, le développement économique rapide et l’évolution des habitudes de consommation ont provoqué un accroissement de la demande d’ivoire, notamment en Chine et en Thaïlande. D’autres produits provenant d’espèces sauvages menacées d’extinction, tels que la corne de rhinocéros, sont également très prisés en Asie, notamment au Viet Nam. La demande pour Toutes les Parties doivent transmettre un rapport annuel au Secrétariat de la CITES sur le nombre de spécimens faisant l’objet d’un commerce, ainsi que sur les mesures nationales qu’elles ont prises afin de s’acquitter de leurs obligations internationales (CITES 2013B ; Lemieux et Clarke 2009). Aujourd’hui, près de 35 000 espèces sont protégées par la CITES. Celles-ci sont énumérées dans trois annexes en fonction de leur niveau de protection. Les échanges com- merciaux et internationaux des espèces inscrites à l’Annexe I sont approuvés uniquement dans des circonstances excep- tionnelles. Le commerce international des espèces inscrites à l’Annexe II est autorisé, mais il est réglementé et contrôlé afin de s’assurer qu’il est légal et durable et qu’il ne menace pas la survie de l’espèce à l’état sauvage. L’Annexe III com- prend toutes les espèces protégées dans au moins un pays membre, pays ayant demandé l’aide des autres Parties pour en contrôler le commerce (CITES 2013B).

Qu’est-ce que la CITES et comment fonctionne-t-elle ?

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