Journal C'est à dire 208 - Mars 2015

R E T O U R S U R I N F O

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15 000 personnes au Carnaval de Maîche

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le F.N. s’enracine dans le Haut-Doubs

Racines Avec l’incendie de son musée, 50 ans de la vie de Joseph Simonin sont partis en fumée. Cet habi- tant de Montlebon qui a toujours eu les pieds enracinés dans son ter- roir est resté debout, digne comme un paysan face à un aléa du ciel. Immédiatement après ce désastre, un immense élan de solidarité est né autour du projet fou de faire renaître de ses cendres ce patri- moine inestimable. Dans cette affai- re, on n’est pas là dans des consi- dérations d’ordre pécuniaire. Après tout, que vaut un tracteur des années soixante ou un outil agrai- re du début du siècle dernier ? Pas grand-chose. Mais c’est justement ce pas grand-chose qui prend dans cet incendie toute sa dimension dra- matique. Car dans ses objets détruits par le feu, il y a tout une panoplie de valeurs, elles, indestructibles. Ces objets du quotidien rural sont une sorte de lien invisible qui unit les générations à leur terroir, qui racontent une histoire, celle de ces hommes et de ces femmes humbles, au mode de vie frugal, aux repères sûrs et à la philosophie pleine de lucidité. Ces valeurs-là, dans le tour- billon de la mondialisation pour- raient sembler menacées tant elles sont violentées par une course au toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus connecté. Debout, tel un de ces fiers épicéas centenaires qui dominent les crêtes franco- suisses sur les hauteurs de Mont- lebon, Joseph Simonin a donc déci- dé de reconstruire son musée. D’ici deux ans dit-il, un nouveau musée de la vie d’antan devrait rouvrir ses portes. Et déjà les dons affluent, les habitants du Haut-Doubs ressortent de leurs granges, de leurs greniers oubliés, des outils empoussiérés qui dorment là depuis des décennies. Ces gestes spontanés sont les témoi- gnages puissants que cet événe- ment dépasse largement les fron- tières du fait divers dramatique. Il en appelle à des valeurs archaïques, solides et immuables. Un musée de la vie d’antan part en fumée et c’est toute la mémoire d’un pays qui se ravive. Au temps de l’hyperconnexion et de la superficialité des réseaux sociaux, cet épisode sonne comme un signal rassurant et Joseph Simo- nin symbolise à lui seul cette mémoi- re séculaire qui ne pourra sans dou- te jamais se dissoudre dans la mon- dialisation. Et ce n’est certainement pas du passéisme que d’affirmer cela. C’est justement en entretenant la mémoire du passé que l’on peut se construire un avenir solide. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Fré- déric Cartaud, Jean-François Hauser. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. Acollaboré à ce numéro : DavidAubry. Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Mars 2015 Crédits photos : C’est à dire, T. Bournel-Bosson, Gym Évolution, K. Desmidts, Lycée des Fontenelles, Dolf-Meier éditions patriotiques.

E n complément de lʼactuelle salle des fêtes de 120 places assises située au centre-vil- le, la commune de Morteau confir- me son projet de créer une sal- le des fêtes plus spacieuse. Le choix a été fait de ne pas construi- re un bâtiment neuf mais de recon- vertir lʼancienne halle ferroviaire située vers les vestiaires du sta- de. Le programme de travaux pré- voit la création dʼune salle des fêtes destinée principalement à lʼaccueil de banquets de 350 personnes assises avec un espace libre de piste de danse, à lʼaccueil de ren- contres associatives, à lʼorganisation de manifestations communales et intercommunales (Flambée, Téléthon…) et à lʼorganisation de concerts de musique actuelle. Le volume actuel de lʼancienne halle (environ 565 m²) retour les 7 et 8 mars dernier. Un événement très attendu tant par ses ardents défenseurs que par ses détracteurs. Certes, le résultat de cette édition est loin des 40 000 personnes accueillies lors de sa dernière apparition sur le plateau, mais l’optimisme est de rigueur. “On dénombre 5 000 visiteurs le samedi et 10 000 le dimanche” indique Claire Bertin, en charge de la communication autour de l’événement. “Un total de 15 000 personnes satisfaisant car notre objectif était de dépasser la bar- re des 10 000 pour atteindre l’équilibre budgétaire.” Résultats encourageants d’autant que les participants ont largement expri- mé leur bonheur d’être là aux organisateurs. “On a reçu beau- coup de félicitations et on a vrai- ment l’impression d’avoir ravivé l’étincelle” poursuit-elle. Plaisir partagé par le maire Régis Ligier qui avait fait de la question du Carnaval un point de son pro- gramme électoral. “Nous avons soutenu comme promis les orga- nisateurs du Festigang dont les bénévoles méritent d’être remer- ciés pour leur implication.” L’édile est également heureux d’avoir vu, lu et entendu parler de sa vil- A près plus d’une décennie d’absence, le Carnaval de Maîche a fait son grand

S i le parti Bleu Marine ne s’est pas maintenu dans le canton de Morteau grâ- ce notamment à un beau sco- re dès le premier tour pour l’union de la droite, il a tout de même réalisé des scores éle- vés avec plus de 22 % des suf- frages lors de ces élections départementales nouvelle for- mule. Le F.N. fait même qua- siment jeu égal voire mieux que la gauche dans plusieurs petites communes du canton de Mor- teau : La Bosse, Le Luhier, Le Barboux ou encore Laval-le- Prieuré. Dans le canton de Maîche, le parti de Marine Le Pen a réalisé d’encore meilleurs scores malgré deux candidats invisibles et méconnus. Il y a frôlé en moyenne les 30 % au premier tour avec des scores fracassants dans le secteur du Lomont notamment. À Abbé- villers par exemple, il a large- ment dépassé l’union de la droi- te ainsi que la gauche, tout com- me à Autechaux-Roide, Glay,

Le F.N. s’était maintenu sur les cantons d’Ornans, de Maîche et de Valdahon.

La météo a été un précieux allié de cette édition qui en appelle sans doute d’autres dans les années à venir.

Meslières, Montécheroux, Vil- lars-lès-Blamont ou encore Roches-lès-Blamont où il est arrivé en tête. Sur le nouveau canton d’Ornans, le F.N. a tota- lisé 28,23 % des voix au pre- mier tour. Il fait très souvent mieux que la gauche dans de nombreuses communes, voi- re mieux que la droite républi- caine comme à Amancey par exemple ou à Labergement-du- Navois, à Vuillafans et même à Montbenoît, ex-chef-lieu de can- ton où le F.N. avait dépassé gauche et droite. Sur le canton de Valdahon enfin, le F.N. avait atteint les 28,49 % au premier

tour et provoqué une triangu- laire, avec là encore, des scores très élevés dans plusieurs com- munes comme Adam-lès-Ver- cel où il fait mieux que la droi- te et la gauche, tout comme à Battenans-Varin, Épenouse, La Grange, Passonfontaine, Pro- venchère, Vaucluse. Dans quelques grosses communes comme Vercel et Étalans, le F.N. s’était payé le luxe de battre la liste du conseiller sortant Léon Bessot. Avec ces élections départementales 2015, le Front National a confirmé son enra- cinement profond dans le Haut- Doubs.

le un peu partout ces dernières semaines “en long, en large et en couleurs” poursuit-il. La ques- tion se pose donc désormais de l’avenir de cette fête. Sera-t-elle désormais inscrite chaque année au calendrier début mars ? La tentative de retour est-elle concluante ? Réponse du pré- sident de l’association organi- satrice Alain Bertin : “On va tirer un bilan précis de cette édition, voir ce qui a bien fonctionné, corriger les imperfections et se mobiliser pour revenir l’année prochaine !” Nouvelle salle des fêtes à Morteau : le projet est lancé

ne permet néanmoins pas dʼaccueillir le projet dans sa glo- balité, cʼest pourquoi “une exten- sion du bâtiment existant est néces- saire” précise la Ville qui a décidé de lancer un concours d'architecture. “Cette procédure permettra à la commune de dis- poser de plusieurs projets concur- rents.” Trois candidats seront rete- nus et les trois projets seront exa- minés, et un seul retenu. Les trois candidats seront indemnisés de leur travail, à hauteur de 10 000 euros. Dans ce cadre, un jury de concours a été formé, com- posé des élus suivants : Jean-Marie Binétruy, Daniel Gaume, Patricia Roussel-Galle, Lætitia Renaud et Claude Faivre. Les travaux de cet- te nouvelle salle des fêtes ne devraient pas commencer avant 2016, pour une livraison en 2017.

L’ancienne halle ferroviaire rénovée et agrandie deviendra la nouvelle salle des fêtes de Morteau.

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