Savitri - Book Ten - Canto 1

Vague spirits wandered with a bodiless cry, Vague melodies touched the soul and fled pursued Into harmonious distances unseized; Forms subtly elusive and half-luminous powers Wishing no goal for their unearthly course Strayed happily through vague ideal lands, Or floated without footing or their walk Left steps of reverie on sweet memory's ground; Or they paced to the mighty measure of their thoughts Led by a low far chanting of the gods. A ripple of gleaming wings crossed the far sky; Birds like pale-bosomed imaginations flew With low disturbing voices of desire, And half-heard lowings drew the listening ear, As if the Sun-god's brilliant kine were there Hidden in mist and passing towards the sun. These fugitive beings, these elusive shapes Were all that claimed the eye and met the soul, The natural inhabitants of that world. But nothing there was fixed or stayed for long; No mortal feet could rest upon that soil, No breath of life lingered embodied there. In that fine chaos joy fled dancing past And beauty evaded settled line and form And hid its sense in mysteries of hue; Yet gladness ever repeated the same notes And gave the sense of an enduring world; There was a strange consistency of shapes, And the same thoughts were constant passers-by And all renewed unendingly its charm Alluring ever the expectant heart

De vagues esprits désincarnés s’écriaient, De vagues mélodies effleuraient l’âme et fuyaient Insaisies en d’harmonieuses distances ; des formes Elusives et des pouvoirs à demi clairs, Ne souhaitant aucun but à leur étrange trajet Parcouraient heureux de vagues terres idéales, Ou flottaient sans se poser, ou leur marche laissait Les pas d’un doux rêve sur le sol de la mémoire ; Ou ils allaient au grand rythme de leurs pensées Conduits par le chant des dieux dans le lointain. Une onde d’ailes brillantes traversait le ciel, Oiseaux imaginaires aux gorges pâles Et aux cris rauques et troublants de désir, Et de distants meuglements se faisaient entendre, Comme si les vaches radiantes du Dieu Soleil S’acheminaient dans la brume vers la lumière. Ces êtres fugitifs, ces formes évasives, seuls Attiraient le regard et rencontraient l’âme, Les habitants naturels de ce monde. Mais rien ici n’était fixe, rien n’était établi ; Nul mortel ne pouvait y poser les pieds, Nul souffle de vie ne pouvait s’y incarner. La joie, dans ce chaos subtil, filait en dansant Et la beauté échappait à la ligne et la forme Et voilait son sens par des secrets de couleur ; Pourtant la gaieté répétait les mêmes notes Et donnait l’impression d’un monde durable ; Il y avait une étrange conformité, Et les mêmes pensées circulaient constamment Et tout indéfiniment renouvelait son charme Captivant sans cesse l’espérance du cœur

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