Les Trophées de l'Excellence Bio

L E S T RO P H É E S D E L’ E X C E L L E N C E B I O L E S P RO D U C T E U R S

« Il y a urgence à remettre de la vie dans nos sols ! Ils sont la clé de voûte d’un bien-être humain durable. » Nicolas Brahic, éleveur

L e quotidien de Nicolas Brahic, éleveur dans le Larzac, sert de fil rouge au documentaire Juste devant nous . Un premier long-mé- trage 1 , dont la vidéaste Céline Beauquel résume le propos en ces termes : « Un regard enthousiaste, optimiste, qui nous invite à voir que toutes les solu- tions à nos enjeux écologiques sont là, “juste devant nous”. » Aux côtés d’autres intervenants, le fondateur de Terres libres y exprime ses convictions en matière d’agroécologie, forgées par plus de dix ans de pratique de l’éle- vage extensif de cochons et d’ovins bio en milieu forestier. Et si sa démarche globale a été récompensée par les Trophées de l’Excellence Bio en 2016, il se défend pourtant du qualificatif d’innovant, assurant au contraire faire « comme autrefois ». Quelques milliers d’hectares pour une centaine d’habitants à l’année: c’est cet aspect quasi sauvage du Larzac méri- dional qui a séduit Nicolas Brahic pen- dant ses études agricoles. « Incroyable quand on pense que, depuis le néo- lithique, le Larzac a constamment été peuplé et exploité par l’homme, avant de subir un exode rural massif depuis le début du xx e  siècle », rappelle-t-il.

Avant même de mettre en place son propre élevage sur les 250 hectares qu’il a acquis en 2007, il a donc mené l’enquête auprès des « anciens », pour tenter de retrouver les clés d’un équi- libre ancestral. L’ENJEU DE L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE « La problématique, c’est l’autono- mie. J’ai donc cherché une solution en local pour être moins exposé aux fluc- tuations du marché des céréales bio pour les bêtes. » Enjeu d’autant plus crucial que son exploitation est consti- tuée de zones boisées à plus de 85 %. Dégager plus d’espace nutritionnel sur ce territoire envahi par les broussailles apparaît donc comme une première étape indispensable. Pour cela, il crée en 2012 la société d’exploitation fores- tière Buxor et conçoit une pince-séca- teur qui permet de couper les arbustes et de les broyer sur site. Cette solution s’avère idéale pour ouvrir le milieu forestier. Pour valoriser une partie du broyat, Nicolas Brahic se rapproche en 2014 de l’association Kermit qui met en place un élevage expérimental d’insectes, des cétoines dorées, en se servant du broyat fermenté comme substrat.

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1 Sortie prévue en juin 2019. Plus d’infos sur Facebook : justedevantnousfilm.

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