Les Trophées de l'Excellence Bio

L AURÉAT 2016

« Là où les sols sont vivants, l’humanité est en paix. » Nicolas Brahic

L’idée est de faire des larves une ali- mentation complémentaire pour les cochons. Seul souci : la certification bio de l’élevage est remise en question, la réglementation européenne ne pré- voyant pas ce type d’alimentation pour les porcins. En avril 2018, ils obtiennent finalement une dérogation officielle. VERS UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE? Le compostage des déchets végé- taux produit également de la chaleur qui est récupérée pour chauffer la ferme, autonome en énergie à 80 %. Nicolas Brahic regrette d’ailleurs que la biomasse végétale, qui fournit une réserve d’énergie propre quasi iné- puisable, soit si peu prise en compte : « Les branches basses, les brous- sailles, toute cette matière ligneuse qui repousse chaque année, c’est la plus grosse source d’énergie renouve- lable de cette planète ! » Préserver la qualité des sols reste en tout cas la priorité absolue pour cet adepte du sylvopastoralisme : « L’aggradation des sols, c’est-à-dire le fait de récréer des sols vivants, est un formidable levier de productivité. Ce simple travail de débroussaillage

et de dépose du broyat comme fer- tilisant naturel stimule la repousse des plantes herbacées, mais aussi les arbres nobles, multipliant jusqu’à un facteur 6 la production de glands sur les chênes par exemple. » Ce cercle vertueux entre l’entretien d’espaces, la valorisation des res- sources locales et la création de sol vivant reflète pleinement sa concep- tion de l’élevage extensif : « Un ou deux animaux par hectare, à l’image du ratio de la faune sauvage, c’est l’idéal. Avec un cheptel trop impor- tant, y compris en bio, on prend le risque de complètement stériliser les sols en quelques années. » À l’appui de ses affirmations, Nicolas Brahic cite Olivier de Serres qui, au xvi e  siècle, estimait déjà que les zones les plus reculées de France présentaient les fermes les plus productives en raison d’une pression moindre sur l’environ- nement. Actuellement, ses 40 truies, 90 brebis et leurs petits évoluent librement sur 88 hectares et un coup d’œil sur Google Map suffit pour s’en rendre compte : son exploitation pré- sente les surfaces les plus « vertes » de tout le Larzac !

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