Les Trophées de l'Excellence Bio

L E S T RO P H É E S D E L’ E X C E L L E N C E B I O L E S T R A N S FO RMAT E U R S , L E S D I S T R I B U T E U R S

E n 2011, Biolait, qui regroupait 580 fermes adhérentes 1 , s’est rap- proché de Système U et de LSDH (Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel), acteur historique de la transformation laitière. Faire du lait bio avec la grande distribution, oui, mais pas à n’importe quel prix ! Ce partenariat inédit visait à développer la filière bio, mais sans déroger au principe d’une juste rému- nération pour les producteurs. L’accord prévoyait notamment que la prime à la conversion de trois centimes par litre instaurée par Biolait en 2009 serait ver- sée par Système U pendant deux ans 2 . Moins d’un an plus tard, elle avait déjà permis la conversion de 30 producteurs. Ce lait sous marque U bio a pu béné- ficier d’un packaging innovant : une bouteille en plastique PET. Allégée par rapport à la bouteille classique en PEHD (24 g contre 32 en moyenne), elle a l’avantage de pouvoir être fermée sans opercule aluminium. La PME laitière a été le maître d’œuvre de cette innova- tion, comme le raconte Marc Thomas, qui était responsable du développement emballage : « En 2006, LSDH investit dans une ligne d’embouteillage plas- tique PET transparent pour les jus de fruits, puis cherche à étendre ce condi- tionnement au lait. Or, le lait longue conservation doit impérativement être protégé de la lumière… Notre fabricant de préformes, PDG Plastiques, était justement en train de mettre au point un PET opaque et c’est ainsi qu’en 2009 nous avons été les premiers à mettre sur le marché français ce concept de bouteille blanche en PET pour le lait. »

UNE RECYCLABILITÉ DU PET OPAQUE EN QUESTION Une bouteille allégée en plastique pour commercialiser du lait bio… Sur le papier, la solution semblait idéale. Pour autant, une polémique a jeté le trouble en 2017. En cause : l’opacifiant minéral contenu dans le PET, qui, au-dessus d’une certaine quantité, peut dégrader son aptitude au recy- clage. Or, à partir de 2016, les volumes de lait en PET mis sur le marché deviennent significatifs avec l’arrivée d’un nouvel acteur industriel. Consciente des enjeux, LSDH s’attaque donc au sujet, dans le cadre d’un appel à projet lancé par Citéo 3 . La première solution envisagée est la diminution de la teneur en opacifiant, déjà passée de 6 % à un peu moins de 3 % aujourd’hui. Dans le cadre d’un consortium réunis- sant toutes les parties prenantes sur le sujet, la R&D planche également sur la possibilité de remplacer l’opacifiant minéral incriminé par un colorant organique. Enfin, LSDH réfléchit à la mise en place d’un circuit de recyclage en circuit fermé, « bottle to bottle ». Ces différentes pistes, étudiées simul- tanément, pourraient aboutir courant 2019. 6 UNITÉS DE PRODUCTION. PRÈS DE 1 800 COLL ABORATEURS. 800  MILLIONS D’EUROS DE CHIFFRE D’AFFAIRES (2017). 25 MILLIONS DE LITRES DE L AIT BIO MARQUE U PRODUITS EN 2018. LE LAIT BIOLOGIQUE DE 80 FERMES VALORISÉ ENTRE 2012 ET 2018.

1 Elles sont 1 300 en 2018. 2 Cette prime, toujours d’actualité, est versée par Biolait.

3 Organisme spécialisé dans le recyclage et la valorisation des emballages, né en 2017 de la fusion d’Éco-emballages et d’Écofolio.

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