Journal C'est à dire 218 - Février 2016

43

L E P O R T R A I T

La Bosse

Tony Beltramelli roule sa bosse au Danemark C’est par le biais de ses études que Tony Beltramelli a débarqué au Danemark il y a deux ans. Titulaire d’une thèse, l’ingénieur informatique travaille désormais dans une start-up de Copenhague.

L es enfants Beltramelli de La Bosse ont héri- té du tempérament de globe-trotter de leurs parents. Leslie, la benjamine, est à Malte, en Méditerranée, où elle a décroché un job dans la communication. Quand à Tony, son frère aîné, il faut le chercher 2 000 kilomètres plus au nord, à Copenhague, au Danemark. Cela fait mainte- nant deux ans qu’il a quitté les sée la Carlsberg. “Je n’ai pas le mal du Haut-Doubs. Mais lors- qu’on est habitué à du relief, ça manque un peu. Ce que je regret- te peut-être le plus, c’est le fro- mage. Il n’y a pas de mont d’or ici !” avoue sur un ton amusé le jeune homme qui rentre à La Bosse environ trois fois par an. C’est par le biais de ses études qu’il a été amené à s’envoler pour le Danemark. Tony est ingénieur informatique. Une formation qu’il a démarrée à l’Université de Montbéliard et terres de Louis Pergaud et du comté pour s’installer dans la plai- ne scandinave d’Hans Andersen où est bras-

complété à Annecy. “Et puis j’ai eu envie de changer d’air, déci- dé à améliorer mon niveau d’anglais. L’opportunité d’intégrer l’Université de technologie de Copenhague s’est présentée. Tout le monde parle anglais ici, y compris les personnes âgées. C’est incroyable. Je me suis dit pour- quoi pas tenter le coup d’autant que les études sont gratuites au Danemark pour les étudiants de l’Union Européenne.” sujet. Il a mené ses recherches dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le champ d’investigation sur lequel il s’est concentré lui a permis de déter- miner la faille des montres connectées. Le problème n’est pas dans leur fonctionnement, mais dans le fait qu’elles sont la clé qui permet à des per- sonnes mal intentionnées d’accéder à vos données per- sonnelles. Explications : “Il y a des capteurs de mouvement dans les montres connectées et Sur place, ce curieux de nature a poursuivi son cursus jusqu’à soutenir une thèse dont il a eu le loisir de choisir le

dans les bracelets intelligents. Lorsque par exemple on tape le code de sa carte bancaire à un distributeur automatique de billets, avec la main qui porte la montre, un hacker peut réus- sir à savoir quel est ce code” résu- me Tony Beltramelli. Un pira- tage rendu possible grâce à des algorithmes qui traduisent les mouvements de la montre connectée lorsqu’on tape un chiffre ou une lettre sur un cla- vier. “J’ai travaillé pendant six mois sur ce sujet” remarque Tony Beltramelli. Il a mis en ligne le contenu de ses recherches qui pour l’instant ne semble pas avoir fait réagir les fabricants de montres connectées. Peu importe, lui est déjà pas- sé à autre chose. Deux semaines après avoir soutenu sa thèse à la fin de l’année dernière, il a été embauché chez Airtame, une start-up de Copenhague qui emploie une vingtaine de per- sonnes dont un quart est étran- ger. “Dans cette société, il y a 6 ou 7 nationalités : américains, australienne, roumaine, ukrai- nienne… Il y a énormément de besoins au Danemark dans les

“Il n’y a pas de mont d’or ici !”

Tony Beltramelli a passé sa thèse à l’Université de Technologie de Copenhague. Il va rester quelque temps encore au Danemark.

nalité et ainsi enrichir sa cul- ture personnelle. Tony Beltramelli est au Dane- mark comme chez lui. “Ce n’est pas très différent du Haut-Doubs finalement. C’est une région froi- de et les habitants ont un état d’esprit assez similaire à celui des Francs-Comtois. Je ne me suis pas senti dépaysé en m’installant ici. Globalement,

c’est vraiment bien” résume l’enfant de La Bosse. Il est presque 15 heures. Tony Bel- tramelli n’est pas stressé mais son travail l’attend. L’ingénieur rattrapera le soir l’heure qu’il vient de passer au téléphone avec nous. Il raccroche sur un sympathique “hej hej” , “salut” en danois. T.C.

métiers de l’informatique” s’enthousiasme le jeune hom- me qui petit à petit se fait au rythme de la vie scandinave. Comme beaucoup de Danois, il se déplace à bicyclette. Il essaie également d’apprendre la langue du pays. Il fréquente peu la com- munauté française “assez pré- sente ici” , préférant rencontrer des personnes d’une autre natio-

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online