DEVENIR PROPRIETAIRE DOSSIER FAMILIAL

DOSSIER # DEVENIR PROPRIéTAIRE

fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont encore vu leur rémunération chuter l’an dernier. De nombreux contrats n’ont servi qu’autour de 1 % et, parmi les meilleurs, ceux qui dépassent 2 % ne sont pas légion. En moyenne, le rendement n’est plus que de 1,7 %, selon l’association de consommateurs CLCV, soit seulement 1,4 %, une fois retirés les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.). C’est moins que l’inflation (1,8 % en France en 2018). Sans même mentionner l’éventuelle fiscalité en cas de retrait, le placement fétiche des Français ne préserve plus le pouvoir d’achat du capital qui y est investi. Et la Bourse? Même s’il est possible d’en tirer des profits en investissant dans les périodes de turbulence et en vendant quand l’optimisme est de retour sur les marchés financiers, les investissements en actions font prendre plus de risques aux épargnants que la pierre. Ses performances, décevantes l’an dernier, l’ont encore montré. LA RENTABILITÉ LOCATIVE Assurément, la hausse récente des prix immobiliers, supérieure à celle des loyers, a érodé la rentabilité locative. Mais pour un logement bien choisi, cette dernière peut encore battre l’assurance-vie. La Fnaim, grâce à son Observatoire statistique des locations (OSLO), estime ainsi, à partir des prix d’achat et des loyers médians locaux, la rentabilité brute locative à 3,7 % à Bordeaux, 3,8 % à Paris, ou encore 5,3 % à Rennes et 6,2 % à Orléans. Toutefois, ces chiffres ne tiennent compte ni des charges ni de la fiscalité. En imputant MEILLEURE QUE L’ASSURANCE-VIE

les candidats emprunteurs. « Aucune banque n’a envie d’être la première à augmenter ses taux, au risque de perdre des parts de marché », indique Sandrine Allonier. En quelques années, le recul des taux d’intérêt a d’ailleurs gonflé le budget d’achat des ménages, ce qui a permis de compenser en partie la hausse du prix du mètre carré. En remboursant 1000 euros par mois hors assurance pendant vingt ans, ils empruntaient 207430 euros à 1,55 % en début d’année, contre 189500 euros à 2,40 % au début 2016 ou 160500 euros à 4,30 % en janvier 2012, selon les calculs de Vousfinancer.com. « Il est finalement plus intéressant d’acheter aujourd’hui qu’en 2007, du moins en province, car les prix sont moins élevés et les taux de crédit plus faibles », résume Rozenn Le Beller. Même verdict à la Fnaim, qui établit un indicateur du pouvoir d’achat des ménages en tenant compte de l’évolution des prix et de celle des taux d’intérêt. Cet indicateur est aujourd’hui nettement supérieur à ce qu’il était dix ans plus tôt. Toutefois, en 2017 et 2018, il s’est légèrement replié par rapport à 2016, quand l’immobilier était un peu moins cher et les taux d’intérêt déjà très faibles. LA PIERRE DAME LE PION AUX AUTRES PLACEMENTS Pour les épargnants, investir dans l’immobilier est plus intéressant que jamais…. Faute d’alternative séduisante, les placements rassurants qu’ils affectionnaient naguère ont perdu leur aura. Les nouveaux PEL, par exemple, ne rapportent que 1 % par an et sont désormais soumis à la fois à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Les

ACHETER PLUTÔT QU’AGRANDIR SON LOGEMENT Si vous songez à ajouter des mètres carrés à votre maison plutôt qu’à en changer, vous économiserez les frais de revente et d’acquisition (notamment 6 % à 7 % de frais de notaire). « Mais parfois, la construction de l’extension est trop onéreuse par rapport au prix du mètre carré local: les propriétaires qui sont contraints par la suite de revendre leur bien ne parviennent pas à obtenir un prix suffisant pour être remboursés du coût des travaux. Cette opération leur a fait perdre de l’argent. Ils auraient donc mieux fait de s’offrir un autre logement plus vaste », met en garde Rozenn Le Beller.

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