Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Le trafic poids lourds sous contrôle franco-suisse Coopération Les services des transports terrestres français et suisse épaulés par les douaniers des deux pays ont effectué le 11 juin une vaste opération de contrôle sur la zone de transit poids lourds au poste-frontière de Jougne. Une première couronnée de succès.

S i les patrouilles mixtes franco-suisses sont nom- breuses et régulières au niveau des douanes, c’est la première fois qu’une opération de contrôle du trafic poids lourds était organisée entre la France et la Suisse. “Il s’agit de nouer des contacts, d’apprendre à se connaître, d’échanger sur nos pratiques avec nos confrères suisses en espérant renouveler ces actions de façon plus systé- matique” , annonce Olivier Thi- rion, de laD.R.E.A.L.Bourgogne- Franche-Comté. La Région est dotée d’une unité spécialisée dans le contrôle des

de transit entre le nord et le sud de l’Europe, la Bourgogne- Franche-Comté est particuliè- rement touchée par les phéno- mènes de cabotage irrégulier, de travail illégal et fraude au déta- chement et d’utilisation de véhi- cules utilitaires légers souvent en infraction par rapport aux règles de cabotage et de sur- charge. L’intérêt de cette opération conjointe est partagé côté suisse. Comme le confirme Stéphane Ulrich, responsable de l’unité de contrôlemobile Suisse Romande au sein de l’administration fédé- rale des douanes. “C’est une belle opportunité demettre nosmoyens en commun sachant qu’il y a beaucoup de similitudes dans nos missions.” Au total, 25 agents ont participé à l’opération dont sept douaniers. Les contrôles portaient sur le respect des réglementations liées au poids, aux longueurs des véhi- cules. “À partir de 5 % de sur- charge, on peut immobiliser un véhicule. Chaque dépassement donne, lui, à une amende de 90 euros par tonne supplémen- taire ou 90 euros s’il y a plus de

transports terrestres. Composé de 34 agents, ce service est habi- lité à relever les infractions rele- vant de la réglementation sociale européenne, du Code de la route, du transport public routier, du transport de marchandises dan- gereuses, de déchets, d’animaux vivants… “Comme cette unité n’a pas de pouvoir d’interception, on est obligé de travailler en pré- sence des forces de l’ordre sauf au poste-frontière de Jougne où les camions s’arrêtent obligatoi- rement pour les opérations de dédouanement” , poursuit Olivier Thirion. De par sa spécificité de région

Douaniers et services de

contrôle routier ont travaillé de concert le 11 juin

dernier à Vallorbe.

“On effectue ce contrôle conjoint pour apprendre à se connaître et échanger sur nos pratiques”, explique Olivier Thirion de la D.R.E.A.L. Bourgogne- Franche-Comté.

300 kg par essieu” , illustre le contrôleur en charge du pesage. La recherche de produits stupé- fiants était aussi à l’ordre du jour. L’occasion pour Cal-el, le labrador suisse, d’une petite

“À lamoindre anomalie, on refait l’itinéraire avec le chauffeur. On prendra le temps nécessaire pour trouver la faille ou repérer le sys- tème de fraude.” Un douanier suisse va également vérifier la

Dix infractions constatées Lors de ce contrôle, 22 véhi- cules ont été examinés dans les deux sens. Dix infractions constatées : des manquements aux réglementations des temps de conduite, des dimensions de chargement non réglemen- taires, des états défaillants des véhicules, des transports de marchandises dangereuses non signalées ainsi qu’une autorisation de transport man- quante. n

L’opération portait sur le contrôle des mar- chandises à l’inté- rieur des véhicules.

démonstration de contrôle olfactif en tournant autour du véhicule inspecté. A priori rien de suspect. Les chauffeurs doivent bien sûr être en règle.

présence sur le chauf- feur de traces d’explo- sifs ou de stupéfiants. “On effectue un prélè- vement sur les mains du chauffeur puis on le passe dans un appa-

“On espère pouvoir renouveler ces actions.”

Les gardes-frontières vérifient la validité des permis, identité, alcool. Les tachygraphes des véhicules sont comparés aux cartes magnétiques des chauf- feurs qui enregistrent leurs déplacements : temps de conduite, temps de repos, dépla- cements : tout doit se superposer.

reil appelé spectromètre demasse ionique qui va identifier toutes les molécules et sonner s’il détecte une substance suspecte.À partir de là, on échangera avec le chauf- feur pour trouver une explication plausible avec des preuves irré- futables.” n F.C.

Pour détecter des stupéfiants, Cal-el, le labrador suisse entre en action.

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